
Soléa: La révision des 600.000
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 11 juillet 2018
Soléa, qui administre les réseaux bus et le tramway de Mulhouse dans l’agglomération de Mulhouse, emploie 624 personnes. Depuis quelques semaines, elle se consacre à la révision des 600.000 km, une première.
Soléa est une SAEML, une société anonyme d’économie mixte et locale, détenue à 87,8 % par Transdev, 10% par Mulhouse Alsace Agglomération (l’autorité organisatrice), 1% par la TRACE (dans le cadre d’une participation croisée) et 1,2% par des actionnaires privés (banques, Chambre de commerce et industries locales). Le siège social ainsi que le dépôt et les ateliers se situent sur un site unique au 97 rue de la Mertzau à Mulhouse. A noter : Soléa exploite également le tram-train Mulhouse-Vallée de la Thur, conjointement avec la SNCF.
La révision des 600.000 kilomètres
Sur les réseaux il y a 22 rames tram, 12 rames tram-train, 30 stations tram et 18 tram-trains, 1 ligne tram-train, 3 lignes tramway, 128 bus, 867 arrêts, 25 lignes qui fonctionnent en journée et 13 le soir, les dimanches et jours fériés. Une vingtaine de salariés travaille sur le centre de maintenance tram-train et tramway (maintenance préventive et curative) et une quarantaine sur l’unité maintenance des bus. Depuis quelques semaines, les techniciens effectuent la fameuse révision des 600.000 kilomètres qui ne se déroule pas tout à fait comme pour une voiture. Sur 22 rames [NDLR : pour mémoire Soléa avait acheté 27 trams Alstom Citadis avant d’en revendre cinq après la décision de ne pas étendre le réseau], vingt sont en exploitation, une est en réserve d’exploitation et une en maintenance. Les techniciens Soléa doivent donc jongler avec un planning serré pour effectuer cette fameuse révision.
Fiabiliser les rames
« Avec des moteurs électriques, la maintenance sur la chaîne de traction est beaucoup plus légère qu’avec des moteurs thermiques mais, en revanche, les boogies (le chariot situé sous un véhicule ferroviaire et sur lequel sont fixés les essieux et les roues) demandent un soin particulier, d’autant qu’une partie des boogies reçoivent les moteurs électriques », explique Claudio Puzzuoli, responsable maintenance tramway, Tram-Train et bus. Durant cette révision, on refait aussi la climatisation des cabines de conduite et on révise les pantographes [NDLR : le bras articulé qui transmet l’électricité de la caténaire au tram]. Comme il est difficile d’immobiliser longtemps une rame, les techniciens Soléa et ceux d’entreprises sous-traitantes (Arterail actuellement pour les clims des cabines), procèdent à la dépose des pièces à réviser, remonte un organe provisoire en stock et révise tranquillement le boogie, le pantographe ou le boîtier de climatisation pendant que la rame reprend du service. « C’est aussi une période importante pour améliorer et fiabiliser les rames, en partenariat avec le constructeur », poursuit le responsable maintenance.
Le planning de cette grande révision des 600.000 kilomètres va se poursuivre jusqu’en 2020.
Pierre Alain
———————————————————————————————————————————-
Soléa en chiffres
Un CA de 13 millions d’euros
En 2016, le chiffre d’affaires était de 13 millions d’euros ; Soléa a perçu en 2016, et au titre de la subvention d’exploitation de la part de la collectivité m2A, 34 millions d’euros (la collectivité subventionne la société à hauteur de 75%). En clair l’utilisateur ne finance que 25% du coût du réseau, le reste étant à la charge de la collectivité. Les recettes, elles, proviennent de l’achat des titres de transport, des PV, de la maintenance Tram-train (SNCF) et des travaux tiers (travaux – carrosserie et peinture – destinés à d’autres entreprises notamment les autocaristes).
624 collaborateurs
La société compte 624 collaborateurs dont 65% de conducteurs, 13,5% d’agents de maintenance, 5,5% d’agents de contrôle et 16% d’agents administratifs, commerciaux et assistants d’exploitation. Depuis deux ans, les effectifs dédiés aux contrôles sont passés de 30 à 45 agents (lors de contrôles renforcés, police municipale et nationale sont sollicitées). En 2015, un plan anti-fraude a été lancé et a permis de la réduire de 40% (le taux de fraude dans les trams est de 10% et de 5% sur les bus). L’équipe effectue en moyenne 100.000 contrôles par mois et rédige en moyenne 2.000 procès-verbaux par mois (l’amende est de 51 €)
113.000 voyageurs/jour
Du point de vue commercial, Soléa enregistre le passage de 113.000 voyageurs/jour ; 6,4 millions de kilomètres sont parcourus tous les ans. Il y a 25 lignes de bus, trois lignes tramway et une ligne tram-train, 15 lignes scolaires, une navette électrique et une navette “Chronopro” qui dessert exclusivement le quartier des affaires aux Coteaux (Parc des Collines)