Cofimé…
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 11 mai 2010
Focus sur les installations de panneaux photovoltaïques
Sébastien Weber est expert-comptable associé à la COFIMÉ, en partie spécialisé dans les exploitations agricoles. Dans ce secteur, on investit depuis plusieurs années dans des panneaux photovoltaïques pour produire de l’électricité et la vendre à EDF. Est-ce intéressant ?
De nombreuses exploitations agricoles en France (et encore plus en Alsace) se sont équipées ces dernières années de panneaux photovoltaïques. L’installation amortie en 10 ans environ produit ensuite un revenu fixe et garanti (selon ensoleillement bien sûr !) pendant les 10 ans du contrat restant à courir. Pour les nouveaux contrats 2010, l’Etat a réduit le prix d’achat du kWh par EDF et ceux signés avant le 31 décembre 2009 sont soumis à de nouvelles contraintes. Est-ce que l’investissement reste rentable ?
L’analyse de l’expert
“Globalement, l’investissement reste rentable si le coût d’installation diminue, il est actuellement de 4.000 euros le m2. Cela devrait arriver avec la production qui augmente. C’est un investissement comme un autre et il faut l’évaluer comme tel”, indique Sébastien Weber. Dans le cas d’une exploitation agricole, il étudie la rentabilité économique du projet, examine les aspects juridiques et obligations techniques liées au contrat et bien sûr l’impact fiscal. “L’investissement se justifie notamment s’il est lié à un bâtiment déjà construit avec une utilité agricole, puisque c’est obligatoire. Le reste relève d’un choix de management”. En Alsace, les panneaux sont toujours installés sur des bâtiments utiles à l’exploitation. Côté banques, le projet est étudié comme tout autre investissement.
Sébastien Weber justifie aussi l’utilité de ce type d’installation par l’incertitude sur les revenus de l’exploitant : “Dans le monde agricole, le gros problème, c’est le prix de vente final des productions. Le paysan exploite, laboure, fait sa récolte mais les prix déterminés par les marchés mondiaux ne seront connus qu’à la fin. Avec les panneaux, on peut rendre fixe une partie des revenus” explique Sébastien Weber.
Sinon, les risques sont minimes, mais il faut un bon prestataire, respecter les délais du chantier et démarrer le fonctionnement des panneaux au début de la belle saison.
Pour les bâtiments à caractère industriel, le tarif est moins intéressant car il est obligatoire d’intégrer les panneaux au bâti et les bâtiments ont souvent un toit plat. De plus, les industriels ont des difficultés à investir. Mais le calcul peut se faire si le toit peut accueillir des panneaux sans coût excessif. Pour les particuliers, le tarif reste de 58 ct/kWh.
“On n’est pas dans le cadre d’une carotte fiscale à court terme, les contrats avec EDF devraient avoir une certaine durée de vie. A terme, le prix du kWh payé aux producteurs diminuera, mais celui des installations aussi”, conclut Sébastien Weber.
Sebastien Weber : Cofimé – 12 rue des Alpes, Didenheim – Tél. 03 89 60 12 12