Open Friday à la Maison de l’Entrepreneur : Les nouveaux modes de recrutement
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 4 décembre 2014
Les nouvelles technologies et les nouveaux usages ont fortement impacté le quotidien des RH, puisque de nouvelles façons de recruter – et candidater – ont vu le jour. Organisée à la Maison de l’Entrepreneur, la journée s’est intéressée à l’évolution du métier.
Quelles sont les difficultés du recrutement aujourd’hui et comment y faire face ? Telle était la problématique majeure lors de cet Open Friday. Pour tenter d’y répondre, deux référents en sourcing, recrutement 2.0, mobile et social étaient présents : Jean-Christophe Anna de Link Humans et Thomas Delorme de TMP NEO Europe. Côté outils, Loïc Denize de Skyrock a fait la présentation d’une application mobile pour l’emploi.
Les médias sociaux révolutionnent le recrutement
Selon Jean-Christophe Anna, directeur associé chez Link Humans, les médias sociaux ont véritablement révolutionné le métier de recruteur. « Depuis l’apparition des réseaux professionnels comme Linkedin, le recrutement papier et presse est devenu has been », explique-t-il. En effet, les Ressources Humaines ont beaucoup évolué depuis 1998 où « le recruteur était un pêcheur passif à la recherche exclusive des candidats actifs. » Aujourd’hui, le recrutement est mobile et social. Les réseaux sociaux ont mis sur un pied d’égalité candidat et recruteur, puisqu’ils disposent chacun d’informations l’un sur l’autre.
En plus du sourcing (chercher de nouvelles têtes), le recruteur est un ambassadeur de son entreprise via l’animation de communauté sur Facebook où les pages de recrutement se développent. Il sollicite les candidats potentiels sur les réseaux professionnels grâce à une communication ATAWAD (Any Time, Any Where, Any Device : n’importe quand, n’importe où et sur n’importe quel support).
« Le recruteur est un véritable chasseur de têtes, dont l’objectif est de trouver le talent pour un poste et une entreprise donnés. S’il sélectionne quelqu’un en recherche d’emploi tant mieux, sinon il essaie de recruter un individu déjà en poste. Il faut d’ailleurs savoir qu’il y a 4 millions de chômeurs en France qui ne correspondent pas forcément au million de postes à pourvoir » précise Jean-Christophe Anna qui ne manque pas d’imagination quant à l’évolution du métier d’ici à 2025.
Ainsi, le recruteur du futur pourrait devenir agent de talent, psychologue ou crowdrecruiter (recrutement par l’épreuve).
Le recrutement par le challenge
La part de la subjectivité humaine lors d’un entretien est inévitable selon Jean-Christophe Anna. Alors comment réinventer l’acquisition de nouveaux talents ?
Trois start-ups ont présenté leurs projets innovants à l’instar d’Agorize, première plateforme de challenges d’innovations en ligne. L’idée est de favoriser notamment les épreuves et concours entre les grandes entreprises et les étudiants. Le but ? Repérer les talents de demain.
Sur le même principe, la start-up Challen’Job, née du start-up weekend à Mulhouse, propose une plateforme de recrutement par le challenge en relevant des problématiques selon le métier recruté : étude de cas pour recruter des commerciaux, mise en situation concrète pour les corps de métiers plus manuels…
Autre idée, le recrutement par l’événement, concept initié par Careers International via leur plateforme One Day With. Le principe est le même que le sourcing qu’effectuent les chasseurs de têtes, à la différence que les potentiels candidats sont invités à des événements.
L’offre d’emploi et le produit de marque, même combat ?
Selon Thomas Delorme, Vice-Président de la stratégie Europe chez TMP NEO, l’emploi et le produit suivraient le même raisonnement.
« Comme le produit, l’offre d’emploi doit être ciblée. Pour y parvenir, il faut étudier son offre, innover dans son contenu et en faire quelque chose de plus sexy comme sur le site www.recrutersanscv.fr », explique-t-il.
Bel exemple de la combinaison entre contenu, format et cible, l’application mobile Big Central de Skyrock s’inscrit dans une démarche volontariste calqué sur le “quand on veut, on peut”.
« Cette application mobile a été pensée à partir des nouveaux usages et en rupture totale avec les outils et les codes traditionnels de la recherche d’emploi. Le principe est simple : les recruteurs présentent les postes en vidéos et les candidats y répondent en vidéo si cela les intéresse », précise Loïc Denize, directeur de la publication.
Big Central souhaite ainsi pallier l’obstacle principal des 15-24 ans, qui est la rédaction du CV et de la lettre de motivation. Les offres de la SNCF, Carrefour, Orange, Veolia, etc. défilent en flux continu dans l’application, qui en plus d’être 100% vidéo, 100% mobile et 100% participatif propose des offres d’emplois dans tous les domaines d’activité et à tous les niveaux de qualification. Un moyen de remédier à un mode de recrutement à deux vitesses qui établit une frontière entre “les diplômés et les autres”.
Sarah Meliani
Contact : Maison de l’Entrepreneur 11 rue du 17 Novembre à Mulhouse 03 89 36 54 80 www.maison-entrepreneur.fr