« Mon Vin Nature », Elie Dorozala, défenseur du vin 100% raisin, élaboré avec amour et dans le respect des sols par des producteurs passionnés

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 5 décembre 2022

Œnologue de formation, Elie Dorozala aurait pu accepter une place au soleil. Mais la jeune femme a préféré suivre ses convictions. En 2020, elle créé ‘’Mon Vin Nature’’. Elle sélectionne avec soin des vins garantis 100% raisins, sans produits chimiques ni produits de synthèse. Des vins travaillés avec amour, par des vignerons au- thentiques, sincères, à l’écoute de leur sol et de leurs vignes.

Oenologue de formation, voilà dix ans déjà qu’Elie Dorozala est dans le vin. Elle a débuté en tant que commerciale, dans des Salons des Vins, les week-ends. Elie Dorozala a également beaucoup voyagé, 42 pays au compteur pour le moment. Deux passions qui ont pour fil conducteur celui du sol. « Leur composition, leur structure, leur histoire… J’aime tout cela, explique-t-elle. J’étais en Papouasie pour toucher ces sols jamais touchés par l’homme. C’était fou! » Sortie grandie de ces diverses expériences, Elie Dorozala retourne sur les bancs de l’école pour une année de sommellerie. «Je sortais d’ennuis de santé. Cette année, ce n’était que du par coeur. Cela m’a aidé à reprendre confiance en moi.»

Maître de Chais en Toscane
Elle file ensuite en Toscane, en tant que Maître de Chais. Mais il lui a fallu faire ses preuves, pour pouvoir décrocher ce poste. Cinq entretiens télé- phoniques, deux visios et un aller/retour sur le domaine plus tard, et le job était à elle. «Nous avons fait le tour du domaine et de ses sols. J’ai dégusté douze vins différents à l’aveugle et je devais donner leur millésime, leur cépage aussi. » Mais la jeune femme s’est montrée incollable. Elle se retrouve alors à la tête d’une équipe de trois per- sonnes en cave et 12 vendangeurs à superviser chaque matin pour près de 30 000 kgs de raisin à faire fermenter par le biais de levures indigènes (issues de leur sol, ndlr). Un premier tournant dans l’histoire de la jeune femme.

La viticulture, 4% des terres agricoles françaises pour 20% de produits phytosanitaires
En 2020, de retour en France, elle décide de créer sa société. «J’ai démarré avec un associé qui avait une entreprise d’investissement. Si j’avais été seule, je crois que j’aurais attendu mes 40 ans», sourit-elle. Mon Vin nature, c’est avant tout un combat. Son combat. «À partir d’1,2% d’alcool, tu ne sais plus ce qu’il y a dans le vin. Et c’est une loi européenne qui autorise cela » souligne-t- elle. «Le problème de la viticulture, c’est quelle ne représente que 4% des terres agricoles fran- çaises pour une utilisation de produits phytosani- taires à hauteur de 20% ! » Des chiffres qu’elle a pu constater concrètement au contact du terrain, côté production.

« Mettre en valeur les talents de ces vinificateurs »
Elie Dorozala investit alors toutes ses économies pour se constituer son premier stock, sélectionné «aux petits oignons». «Notre seul pouvoir, pour changer les choses, c’est de donner notre pouvoir d’achat aux bonnes personnes.» Ces bonnes personnes, ce sont ces petits producteurs, véritables acharnés de travail et passionnés par leurs sols. « Je ne suis qu’un intermédiaire, en fait », souligne encore la jeune femme. ‘’Mon Vin nature’’, ce sont aujourd’hui 125 références en provenance de l’Europe entière, pour tout type de budget. Les bouteilles démarrent à 8€ jusqu’à « beaucoup plus ». Des vins au plus proche de la nature, et leurs arômes exacerbés. «Mon rôle est tout sim- plement de mettre en valeur les talents de ces vinificateurs. » 80% de ses vins sont issus d’allo- cations. Impossible, donc de les trouver ailleurs. Des vins dont elle partage les analyses en toute transparence.

Une invitation aux voyages, une décharge d’émotions
Pour qu’un vin soit sélectionné par Elie Dorozala, il doit inviter au voyage mais aussi susciter des émotions. «Pour moi, il n’y a rien de plus extraordinaire que le vin » glisse Elie Dorozala. «C’est une histoire de milliers et de milliers d’années et tellement de facteurs, pour arriver à un résultat final. À travers le vin, c’est la terre qui parle.» Elle même a fait l’expérience de cette décharge d’émotions. « J’ai un jour goûté un verre de Vendanges Tardives de 2008 à Eguisheim. Et je me suis mise à pleurer. Ce vin était issu de la parcelle sur laquelle le fils du viticulteur avait été écrasé par une machine. C’était comme si l’on ressentait sa tristesse. » Aujourd’hui, le vin nature représente 4% de la production mondiale pour 500 millions d’euros de chiffres d’affaires par an. Les prévisions estiment une progression à 10% dans les trois prochaines années.

L’ouverture d’une boutique ‘’Mon Vin nature’’ d’ici l’été prochain
Si elle expédie ses vins à travers le monde via sa boutique en ligne, Elie Dorozala ouvrira les portes de sa première boutique physique d’ici août 2023. Elle embauchera également sa première salariée, Barbara Wach, sommelière de métier. La jeune femme propose aussi des dégustations sur mesure aux entreprises jusqu’à 50 personnes, à travers des ateliers ludiques et une formule découverte de cinq vins. Il est également possible de s’initier à l’art du sabrage.

Emilie Jafrate

Mon Vin Nature
KM0, 30 rue Spoerry, Mulhouse
06 61 03 50 30
elie.dorozala@monvinnature.com
monvinnature.com
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