Mélodie Gutleben, l’écoute bienveillante aux problèmes d’optique
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 29 juillet 2020
Issue d’une famille d’opticiens, Mélodie Gutleben a pérennisé l’histoire familiale. La dirigeante est aujourd’hui à la tête de trois magasins.
« J’ai dû faire mes preuves, montrer que j’étais capable et digne »
Si son magasin central reste celui de Cernay, Mélodie Gutleben change de boutique chaque jour. « Je suis la nomade de l’entreprise », plaisante-t-elle. Diplômée en 1998, elle entre dans l’entreprise en tant que salariée jusqu’en 2007. Elle reprend alors deux magasins pour créer sa propre société. En 2015, Mélodie Gutleben ouvre une boutique dans le pôle médical de Brunstatt-Didenheim. L’optique, c’est une histoire de famille. « Maman s’est installée en 1972 à Thann, se souvient Mélodie. Elle avait neuf magasins, répartis entre la Vallée de la Thur, Masevaux, Mulhouse et environs. Mes premières années dans le métier étaient compliquées. Je devais me montrer à la hauteur de ce qu’elle m’avait léguée. Je suis passée de collègue de boulot à patronne, avec une maman qui continuait de graviter dans le coin. J’ai dû faire mes preuves, montrer que j’étais capable et digne. De 2007 à 2014, je faisais du non stop, 90h/semaine, pour faire progresser mon entreprise… »
Une équipe de six salariés
Mélodie Gutleben a choisi de s’inscrire dans la continuité, tout en imposant sa patte. « Nous continuons à écouter nos clients, à nous montrer rigoureux. Nous restons dans l’état d’esprit de mes parents, mais avec la technologie d’aujourd’hui ». Elle manage une équipe de six salariés, répartis entre ses différents sites. « J’ai été salariée pendant près de dix ans, j’ai été à leur place, souligne-t-elle. J’ai mis en place un management participatif. Même si j’ai mes convictions, je réunis toujours mon équipe autour de la table pour prendre une décision commune et surtout, les impliquer. L’année prochaine, j’ai pour projet de rafraîchir le magasin de Cernay. Je ne vais pas choisir la couleur des murs, je ferais appel à mes salariées ».
Look et technique
Depuis son arrivée dans le milieu, Mélodie Gutleben a évolué avec les changements du métier. Un métier qui s’est féminisé. « Si l’aspect technique est important, l’aspect look et mode, l’est tout autant. L’optique reste également un métier de vente, sans pénibilité ». Côté clientèle, les exigences, elles aussi, ont évolué. « Tous les ans, nous suivons une à deux sessions de formations pour rester à la page. Les verres sont de plus en plus fins, de plus en plus beaux et leur technologie est de plus en plus performante ». Une clientèle qui s’est diversifiée avec des dépistages de plus en plus tôt. « La population mondiale se myopise, souligne Mélodie Gutleben. On travaille aujourd’hui de tellement près, qu’on voit de plus en plus flou de loin. Les plaintes visuelles sont de plus en plus nombreuses, aussi, avec les écrans. La population des 50/60 ans souffre beaucoup d’amblyopie. Des cas dans lesquels un œil ne fonctionne pas. Cela se rééduque très bien petit, avec un dépistage dès la maternelle… ».
La force de l’indépendance
Mélodie Gutleben mène un combat au quotidien, celui de passer du temps avec ses clients, à l’heure où la lourdeur administrative en devient étouffante. L’atout des magasins Optique Gutleben reste son indépendance. « Nous ne devons rien aux mutuelles, nous sommes à l’écoute de nos clients, souligne-t-elle. Nous nous préoccupons de chaque cas, de chaque besoin visuel, du budget à tenir aussi. On se déplace même à domicile, nous prêtons également des montures. Nos clients ne sont pas des numéros de dossiers, mais des noms. Certains ont des dossiers chez nous depuis 1972 ! Nous avons à cœur de rester une maison éthique ». Les Gutleben continuent l’histoire familiale… En famill!. A Brunstatt-Didenheim, Mélodie exerce aux côtés de son frère, Jehan, qui a repris la partie audition de l’entreprise. A Cernay, elle partage les locaux avec son autre frère.
Emilie Jafrate