Maxime Warda apporte une touche de fraîcheur et d’impertinence dans l’univers des brasseries Alsaciennes

Édition : Colmar - 17 février 2023

Maxime Warda et ses 2 associés se sont rencontrés il y a 10 ans… dans leur cuisine. Ces trois colocataires, grands amateurs de bière, ont commencé par brasser des bières au sein de la maison qu’ils louaient en commun, à Hettenschlag. Quelques années plus tard naissait la brasserie Boum’r à Wettolsheim.

Rien à voir avec les boomers, le nom est la dernière partie de «Hattaboum’R », le gentilé des habitants d’Hettenschlag, où tout a commencé. Après des études de gestion à Marseille, un job de mécanicien moto, puis un emploi de commercial chez Liebherr, Maxime Warda a aujourd’hui 37 ans. Ce touche-à-tout a investi il y a six ans sa prime de rupture conventionnelle dans le matériel de brasserie avec ses 2 associés Pierre Morin et Eric Foechterle. Il a appris sur le tas le métier de brasseur et assure depuis la chaîne de production de la brasserie de A à Z, avec l’aide de John, seul salarié de la petite SAS. Eric tient la boutique le samedi.

Une brasserie en Alsace, quoi de plus traditionnel ?

Et pourtant, Max Warda casse les codes avec ses 19 sortes de bières IPA. Saveurs, couleurs, le jeune chef d’entreprise incorpore des houblons venus d’Alsace mais également de Nouvelle-Zélande, d’Afrique du Sud ou de la Côte Ouest des Etats Unis. Il joue sur les graphismes et jongle habilement avec les dosages et l’amertume inhérente à l’Indian Pale Ale.
« On se paie le luxe de produire la bière qu’on aime boire » ironise le gérant, qui vend depuis peu ses bières en grande surface. « On ne parle pas de couleur blonde, brune ou ambrée, mais uniquement de goût. C’est infiniment plus riche, même si ça ne correspond pas aux habitudes ». Mi-Hipster mi-houblon, le logo, tout comme les graphismes colorés des étiquettes, assument totalement le décalage.

Le chaud et le froid

Au milieu de ce qu’il a baptisé « L’enfer Italien », car le matériel de brassage vient d’Italie, Max le maître des lieux joue avec les températures. Il dose, contrôle, teste, orchestre, écoute, corrige des pressions. Et répare, quand c’est nécessaire. Une embouteilleuse et une étiqueteuse complètent les 7 fermenteurs au sous-sol de la brasserie et, houblon sur le gâteau, un ingénieux système de refroidissement permet d’économiser d’importantes quantités d’eau. L’ancienne cave à vins où est désormais installée la brasserie possède deux énormes réservoirs de près de 70 hectolitres où était auparavant conservé le vin. Ils contiennent aujourd’hui l’eau de refroidissement des cuves, et fonctionnent en circuit fermé, Avec une cinquantaine de brassins par an, d’une contenance de 1200 à 1500 litres, l’activité est plutôt concentrée au printemps et à Noël. « C’est terrible, les variantes qu’on peut avoir avec seulement les quatre ingrédients de base que sont le malt, le houblon, la levure et l’eau. De la provenance du houblon à la dureté de l’eau, chaque paramètre compte » explique le jeune brasseur.
La production, de 500 à 600 hectolitres par an, est principalement distribuée sur le grand Est, mais également en Bretagne et en région Parisienne. Avec les bières de Noël et de printemps, on suit le marché, mais pas trop près…

Et la suite ?

La brasserie, actuellement exploitée sous forme de SAS, passera prochainement en SARL. Maxime Warda imagine l’avenir avec l’installation d’un brew pub, mélange de pub, bar à bière et restaurant qui vendrait directement les produits de la brasserie sur place, et serait ouvert le midi. « Mais il faudrait pour cela déménager, car le bruit risquerait de gêner les voisins », glisse t-il malicieusement.

Sophie C.

Brasserie Boum’r
Maxime Warda
3 rue du Château, Wettolsheim
09 83 87 10 74
brasserie@boum-r.com
Facebook : Brasserie Boum’R