[DOSSIER DU MOIS]: Zone commerciale de Wittenheim-Kingersheim Du carreau Anna au projet “Karana”
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 4 septembre 2019
Les friches Gottfried (5,13 ha à Wittenheim) et Alloin (1,74 ha à Kingersheim) vont, pour partie, laisser place nette à un projet baptisé “Karana” (contraction de carreau Anna). Un vaste ensemble commercial très loin des constructions type “boîtes à chaussures”. Les pelleteuses et autres engins de chantiers ont rasé le site. La première grosse livraison est programmée pour la fin octobre.
Il s’agit indiscutablement du plus important projet de restructuration d’une zone commerciale entamé ces dernières années sur le secteur. La friche Gottfried a disparu pour laisser place à une zone commerciale nouvelle génération privilégiant la dimension environnementale et les déplacements doux. « Nous avons travaillé sur cette friche pour conserver la mémoire du site. Durant des années, il y avait cette usine Gottfried qui a fabriqué des vélos dont beaucoup d’anciens se souviennent encore. Et puis, il y avait tout ce patrimoine laissé par nos anciens avec les mines et les terrils », insiste Antoine Homé, maire de Wittenheim. Depuis des années, il porte à bout de bras ce gros projet qui a connu diverses fortunes. L’édile plante le décor et rappelle, au passage, qu’il y a eu un important travail sur le sujet avec la ville et l’agglomération dans le cadre des ateliers “territoires économiques”.
Un projet qui se veut qualitatif avec une certification “Breeam”
« Avec la ville de Kingersheim, l’agglo et l’agence d’urbanisme, nous avons réfléchi à la recomposition de ce secteur. Sepric* a travaillé de son côté avec le cabinet d’architectes Sud-Architectes de Lyon sur ce projet de parc commercial. L’idée centrale était de faire un projet qualitatif sur une emprise économique délaissée. La disposition d’ensemble permettra de préserver la visibilité des commerces depuis les axes qui encadrent le site (la RD430, 2×2 voies et la RD429, rue de Soultz), mais aussi la parfaite circulation entre les parcelles voisines et la mise en place de cheminements doux (chemins piétons, bornes pour véhicules électriques, une place pour les vélos) ». Le projet Karana se compose de six bâtiments, soit 17 154 m2 de surfaces commerciales. Quatre de ces bâtiments compteront douze cellules commerciales et deux restaurants. Ces ensembles seront situés à chaque extrémité du site. Sur la partie centrale seront construits les deux derniers ensembles. Il y aura une placette urbaine avec près de 11 000 m2 d’espace verts. Il y aura plus de 400 places en parking central. L’ensemble commercial vise la certification “Breeam” pour Building Research Establishment Environnemental Assessment Method. « C’est la méthode d’évaluation de la performance environnementale des bâtiments qui est le standard de certification bâtiment le plus répandu à travers le monde », précise Antoine Homé. « L’idée c’est d’avoir une insertion paysagère soignée. Près de 22 % de la surface globale du projet sera composée d’espaces verts. Il y aura également une compensation environnementale pour contrebalancer le défrichement nécessaire aux constructions ».
Retrouver l’esprit du site et préserver son histoire
« Nous avions une contrainte : rappeler les éléments historiques de la région avec les mines, les terrils, la potasse, les couleurs. Cela se traduit par des toitures végétalisées et la mise en place de fermes photovoltaïques. Les couleurs de la potasse se retrouvent sur les auvents, un esprit chevalement sur un des bâtiments avec des parties très métal mais en dehors de la parcelle (c’était pour des raisons de sécurité du public) et même le nom du site ne sera pas sans rappeler l’histoire du carreau Anna puisque l’ensemble commercial sera baptisé Karana… », renchérit Philippe De Macedo directeur général de Sepric. Et cette signature se verra de partout, depuis la route qui pénètre dans la cité minière (rue de Soultz) jusqu’à la voie rapide qui permet de rejoindre le Florival. « Mais nous ne voulions pas faire tache sur le site et tenir compte de l’existence d’autres zones commerciales. Nous allons ainsi absorber le site voisin et le redessiner dans le même esprit. Il y aura aussi tout un travail autour des accès routiers pour améliorer les flux et éviter tout engorgement ». Un rond-point verra le jour route de Soultz (avec insertion de pistes cyclables), des travaux entièrement financés par cet aménageur via une taxe d’aménagement de 9 %.
Pierre-Alain
(*) Sepric est une filiale du groupe Duval. Fondé en 1977 le groupe s’est spécialisé dans le commerce de périphérie et les retail parks dans les années 1980. En 30 ans, le groupe Sepric a développé plus d’un million de m² de commerces devenant un acteur de référence de l’immobilier commercial.