M2A : priorité aux économies
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 21 janvier 2013
La collectivité se met au diapason des entreprises en tâchant de réaliser 6 millions d’euros d’économies sur deux ans suite à la réduction de ses recettes liées à la CFE. En particulier, elle reporte sine die sa participation à la construction du centre de conférences que la SIM et la CCI Sud-Alsace Mulhouse appellent de leurs voeux. Enfin, la collectivité souhaiter entrer avantage en contact avec les entreprises. Explications de Jean-Marie Bockel, qui rappelle au passage l’implication de la collectivité dans les infrastructures au service de l’économie.
En ce début janvier, Jean-Marie Bockel évoque le dossier qui occupe les services de m2A depuis la crise de la taxe CFE : trouver les 3 millions d’économies par an (soit 6 millions pour 2013 et 2014) pour boucler le budget de la collectivité. « Nous reportons certaines dépenses, comme celles qui concernent le centre de congrès devant être construit à la Société industrielle de Mulhouse. On pourra se débrouiller avec les équipements existants pour quelques années encore. Nous réduisons aussi les moyens de certains de nos services et le train de vie de m2A, pourtant modeste comparé à d’autres. Nous ralentirons aussi les investissements liés au périscolaire et à d’autres services à la population ». Sur la question du centre de conférences, que le président Jean-Pierre Lavielle a évoqué lors des voeux de la CCI, Jean-Marie Bockel estime que la m2A pourrait à la rigueur aider à la réalisation du projet, mais en aucun cas y participer largement. « Si elle tient à ce projet, c’est aussi à la CCI de se réformer et de trouver des fonds, tout comme notre collectivité s’est remise en cause lors de la crise de la CFE ».
Nouer des contacts directs avec les entreprises
Si les relations entre la m2A et la CCI semblent s’être tendues lors de l’affaire de la CFE, il n’en va pas de même avec les instances patronales (CGPME68 et Medef) avec qui le dialogue se serait plutôt renoué : « Nous avons retenu de cette crise qu’il était indispensable d’avoir plus d’échanges directs avec les entreprises. J’ai donc proposé à notre nouveau directeur du service développement économique de mettre en place un programme d’entretiens avec des acteurs économiques pour avoir vent de leurs projets, souhaits ou demandes. L’expérience m’a montré que ce dialogue était utile pour prévenir d’éventuelles difficultés et a pu nous permettre d’aider certaines entreprises pour trouver des locaux par exemple ». Ce cycle de contacts devrait démarrer bientôt.
Immobilier d’entreprises : une offre très diversifiée
Par ailleurs, JMB souligne le soutien de la collectivité au projet de ZAC Gare, qui peut attirer des entreprises intéressées par la proximité du TGV et qui connaissant une croissance ou un resserrement de leur activité et préfèrent le centre-ville. Cet emplacement au coeur des voies de circulation et lignes de transport publiques est idéal et ne tuera par les autres zones économiques. « A titre d’exemple, le Parc des Collines n’a pas tué la Mer Rouge. Il faut une offre diversifiée. Et si j’ai toujours encouragé le Parc des Collines, j’estime aujourd’hui que les aides ont suffisamment favorisé les entreprises et qu’il est temps de sortir du dispositif ». Cette fin de distorsion de la concurrence pourrait aussi conduire à orienter les entreprises vers le centre-ville, « qui est un beau centre-ville avec un beau projet, celui de Mulhouse Grand Centre que nous encourageons ». Il est plus pessimiste quant à la Tour de l’Europe, qui doit redevenir un lieu mixte entreprises et logements et qui n’attire pas les investisseurs, les charges étant trop lourdes.
Faire le minimum coûte déjà cher
Enfin, le président de m2A évoque les participations de la collectivité dans les missions d’intérêt général pour l’économie : infrastructures, transports, TGV que tout le monde estime naturel de consommer alors que ces coûts sont très élevés. « On ne se pose pas la question de l’adaptation d’un territoire et de son accessibilité. Créer les conditions d’une activité économique coûte très cher. Et il y a des investissements peu médiatiques qui sont très élevés, comme la centrale thermique où la collectivité investit 17 millions d’euros cette année. Faire travailler le BTP via nos investissements, investir dans la formation et les Pôles de compétitivité, tout cela contribue à l’économie. Ces postes ne seront pas touchés par les économies ». Et de conclure sur le nécessaire climat de confiance à créer avec les entreprises. « Nous sommes solidaires de leurs difficultés », insiste JMB.
Propos recueillis par Béatrice Fauroux