Ces patrons de TPE éprouvés par la crise
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 13 mai 2013
Au journal Le Périscope nous l’entendons presque tous les jours : de nombreux chefs d’entreprise de moins de 20 salariés vivent aujourd’hui des situations financières très difficiles. Mais ces petites entreprises subissent en silence car les “petits patrons” ne veulent pas affoler leur réseau professionnel, amical et familial, pour ne pas risquer de précipiter la chute. Et tentent de passer l’orage en prenant sur eux.
Parmi les quelque 200 patrons rencontrés en Alsace par le Périscope chaque année, certains vont très bien. Mais d’autres témoignent sur leurs frais fixes trop élevés, les taxes en augmentation, l’impossibilité de se verser un salaire, la nécessité de puiser sur leurs fonds personnels pour renflouer l’entreprise, etc.
Evidemment, il s’agit d’une petite entreprise de 6 salariés ici, de 12 salariés par là. Mais multiplié par 100 ou par 1000 TPE, ça en fait du monde fragilisé. Le risque est réel de voir ces patrons s’écrouler progressivement, dans un silence qu’ils entretiennent parce qu’ils n’ont pas le temps ni l’envie de parler de leurs soucis.
Des problèmes personnels en plus
Santé défaillante, divorce, querelles entre associés sont souvent évoqués. C’est toute la vie personnelle de ces chefs d’entreprise qui est impactée. Unanimement, les spécialistes de la santé au travail leur conseillent : “Patrons de PME en difficultés, ne restez pas seuls. Allez voir un conseiller, un ami, ou quelqu’un qui est dans la même situation. Rester dans son coin à supporter le poids de la culpabilité, du stress et de la fatigue est la pire des choses à faire”. En attendant, il faudrait que le message passe, une meilleure considération (des professionnels, de la presse…) des problèmes des chefs de TPE et PME serait un premier pas vers un mieux.
Béatrice Fauroux
Rédactrice en chef