[Dossier du mois] : Centre Porte Jeune Mulhouse « Réécrire l’histoire »

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 14 août 2019

En souffrance depuis son ouverture en 2008, le centre Porte Jeune de Mulhouse a changé de mains en octobre dernier, passant du groupe Altarea à celles de Frédéric Merlin, un jeune entrepreneur lyonnais au discours volontariste. Son pari: arriver à un taux d’occupation de 95% début 2020 des quelque 15000m2 de cette galerie intramuros.

A 27 ans, Frédéric Merlin n’est pas un nouvel arrivant sur le marché de l’entrepreneuriat. Après une première entreprise, L’Avenue développement immobilier, créée à seulement 19 ans, et spécialisée dans l’acquisition, la réhabilitation et la valorisation de biens immobiliers, il s’est lancé dans l’immobilier commercial avec la Société des grands magasins (SGM) – filiale de L’Avenue développement immobilier – en rachetant quatre centres commerciaux à Lille, Roubaix, Tourcoing et celui de Porte Jeune, à Mulhouse. Une idée qui a germé dans sa tête il y a deux ans.

Le Lyonnais voulait monter une foncière patrimoniale. «J’ai racheté ces quatre sites à Altaréa. J’ai voulu faire un pied de nez au “retail bashing” (le dénigrement du commerce traditionnel) en investissant dans ces centres. Il fallait juste qu’ils soient dans l’hypercentre et dans des communes de plus de 100000 habitants. Avant d’acheter, je pose trois conditions: l’emplacement, l’emplacement et l’emplacement». L’homme est convaincu qu’il vaut mieux s’installer dans des villes de cette taille plutôt qu’à Paris ou Lyon. Il faut aller là où les tarifs de l’immobilier demeurent encore très attractifs. Mulhouse reste, pour le coup, un vrai challenge. Le centre Porte Jeune – et ce depuis son ouverture en 2008 – est en souffrance, avec un taux de vacance très élevé, probablement de plus de 30%… Sur 47 cellules, 35 sont occupées.

95% de taux d’occupation début 2020

«On a 3500m2 de vacance sur 15600. On a des solutions. Déjà, on a sécurisé les commerces actuels en renouvelant les contrats. Dans les trois prochaines années, aucune enseigne ne partira. L’enseigne Peggy Sage vient de s’installer début mars, Poulaillon à l’étage va s’agrandir. Nous allons compléter et renforcer l’offre féminine, avec un institut de beauté à la rentrée. Aujourd’hui, on a deux projets importants. Soit je signe avec deux grandes enseignes nationales et je remplis complètement l’étage – mais on reste dans le retail classique -, soit je signe avec une autre enseigne qui me propose une solution innovante, sans concurrence dans les 150 km aux alentours. Mais là, on réécrit complètement l’histoire du centre et ce sont de gros investissements de réaménagement pour nous».

Le chef d’entreprise ne le cache pas. Il a une vision différente du commerce et ne veut pas refaire ce qui existe déjà. «Face au développement du commerce en ligne, on doit créer ce que l’on appelle des tiers liens. Ici, on va lancer un espace de co-working (espace de travail partagé) pour aider des incubateurs, mais aussi un café-social avec un animateur que l’on est en train de recruter. Nous proposerons de la garde d’enfants pour les parents seuls, qui souhaitent faire leurs courses tranquillement. On souhaite aussi créer une filiale financière pour aider des candidats aux commerces franchisés qui cherchent des financements pour se lancer. On les finance et ils s’installent ici.». Les objectifs sont en tous les cas très clairs: générer du flux (actuellement le centre affiche plus de 4 millions de visiteurs par an) avec un axe de développement visant le milieu de gamme. Un chiffre également: 95% de taux d’occupation début 2020.

Pierre-Alain

Centre Commercial Porte Jeune
1 boulevard de l’Europe, Mulhouse
03 89 36 83 30
portejeune.fr
Horaires
du lundi au samedi:
boutiques: de 10h à 20h
Monoprix et cafetiers: de 8h30 à 20h