Le marketing, utile aux pharmacies ?
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 5 février 2016
L’exemple de la pharmacie Eich de Durmenach le démontre : une stratégie marketing devient indispensable aux pharmaciens confrontés à une marge réglementée sur les médicaments, une concurrence grandissante sur la parapharmacie, à la désertification médicale des campagnes et au vieillissement de la population. Avec un médecin, Franck Eich a ouvert mi-décembre une pharmacie d’un nouveau genre, qui répond aux besoins de la population locale.
Franck Eich a acheté sa pharmacie voici 5 ans à Durmenach, après un parcours en industrie pharmaceutique. A la tête d’une belle petite entreprise (2,7 millions de CA pour 6 employés dont deux pharmaciens), il a commencé à réfléchir à l’avenir en 2015 : « Des médecins ont arrêté leur activité et n’avaient pas de successeurs. Or, moins de médecins à proximité, c’est moins d’activité pour la pharmacie. J’ai donc décidé de transférer la pharmacie pour faire d’une pierre plusieurs coups : moderniser notre organisation, étendre l’offre de parapharmacie et surtout, pouvoir y accueillir des cabinets de consultation ». Il s’est donc lancé dans la construction d’un bâtiment de 500 m2.
Un investissement de 1,2 M€ pour un marketing de pharmacie élaboré
Désormais, un mini-centre logistique distribue les médicaments sur commande électronique, on tape ou on scanne les références sur un écran et le tiroir du médicament sélectionné s’ouvre automatiquement.
Ensuite, l’offre de produits cosmétiques minceur et diététique, les produits pour bébé et enfants, les médicaments pour les petits bobos en accès libre se sont développés. Et aussi, les produits liés au maintien à domicile, impossibles à caser dans l’ancienne pharmacie. Enfin, des produits d’optique et des objets connectés liés à la surveillance et la sécurité font leur apparition. « Nous avons pensé l’assortiment pour que la population locale trouve le maximum de produits sur place, le conseil du pharmacien en plus ». De 150 mètres linéaires, l’offre est passée à 300.
Une meilleure qualité de vie pour les médecins
Quatre cabinets clairs et spacieux avec un accueil commun, une salle de repos et une cuisine : une partie du bâtiment a été pensée pour assurer le meilleur confort de travail possible aux médecins, qui à la campagne sont souvent débordés. « Etre à trois ou quatre permet de s’absenter, de disposer d’un accueil commun, et on peut se détendre dans des espaces privatifs, déjeuner correctement sur place, etc. » Franck Eich estime que son rôle est de répondre à la demande médicale locale, tout en cultivant le lien social.