Industrade, La PME familiale se taille une belle place au soleil

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 19 octobre 2012

Discrètement située au bout d’une rue en impasse dans la zone du Mittelfeld, à deux pas de l’E3, Industrade est l’archétype de la PME familiale qui fonctionne, contre les vents des crises économiques et les marées des débordements paperassiers de toutes origines. Depuis sa création en 1949, Industrade, spécialisée dans la fourniture de produits pour les métiers de bouche, a su garder le cap en s’adaptant aux demandes des marchés et en élargissant ses gammes.

Le périscope, journal économique, strasbourg E3 : Fabienne Becker Industrade

Fabienne Becker

Lorsque le Périscope E3 a contacté Fabienne Becker, la patronne de l’entreprise, celle-ci n’a pas manqué de faire observer que sa clientèle se trouvait fort peu dans les allées de l’espace, dédié au tertiaire. Mais l’intérêt du magazine pour la PME (42 salariés, 15 millions d’euros de chiffre d’affaires) ne se limite pas à favoriser des relations B to B à l’intérieur de l’E3. Notre vocation est aussi de mettre en lumière des entreprises dont les marchés sont bien au-delà du secteur et qui cultivent efficacement leur savoir-faire.
Partie voici 63 ans de l’idée du père de Fabienne Becker de commercialiser en France des outils portatifs de découpe de viande destinés aux abattoirs, l’entreprise dispose désormais de gammes d’outils tenant dans une poche ou s’apparentant à des machines-outils. Et les gammes se sont élargies aux matériels destinés aux pâtisseries, viennoiseries, poissons, volailles, fruits et légumes, produits traiteurs et cuisines collectives. « Nos clients sont des industriels ou de gros artisans », indique Fabienne Becker. « Nous vendons des machines et gérons un stock de pièces de rechange et le SAV. Nous sommes également équipés pour de l’affûtage à la pièce, y compris pour les particuliers », ajoute-t-elle, en faisant découvrir un local accessible de l’extérieur où tout le monde peut déposer ses lames domestiques (couteaux, mais aussi lames de tondeuses à gazon, par exemple).

La chaîne de la confiance
Le stockage et la logistique de pièces détachées se sont imposés progressivement comme une nécessité pour répondre aux demandes. En sachant que ces nouvelles facettes du métier demandent une énergie conséquente : « Nos clients travaillent souvent au maximum en période de congés “traditionnels”, comme la fin d’année, Pâques, etc. Pas question pour nous de fermer à ces moments, car un problème sur un appareil peut être très handicapant pour un client en pleine période de pointe pour lui », souligne Fabienne Becker.
L’une des raisons de la performances d’Industrade provient de sa connaissance de ses marchés et de ses fournisseurs. Ceux-ci sont devenus plus nombreux qu’aux temps initiaux, le raisonnement de la PME est mené par secteur, les besoins variant évidemment entre la pâtisserie et la poissonnerie. « L’essentiel est de détecter des fournisseurs parfaitement fiables du point de vue technique, commercial et dans la continuité de son service. Nous recherchons des partenaires en qui avoir confiance, car nos clients ne veulent pas connaître le moindre souci », décrit la dirigeante, qui admet avoir dû se séparer de l’un ou l’autre fournisseur proposant des équipements de qualité, dès lors qu’il ne peut garantir des livraisons constantes ou le respect des délais. Cette rigueur est rendue d’autant plus nécessaire qu’Industrade promet à ses clients des conditions optimales : une commande passée avant 16 h sera livrée le lendemain avant 9 h.
« Nous visons la constance dans le service. Même si nous travaillons sur toute la France et un peu au-delà, toutes nos équipes sont basées ici et viennent régulièrement sur place. C’est ainsi que l’on crée une culture d’entreprise. C’est important que les commerciaux soient là régulièrement, qu’ils rencontrent les autres salariés de l’administration des ventes, du stockage et des livraisons, etc. Notre réputation s’appuie sur la qualité des services, cela demande une organisation et une attention particulière aux facteurs humains comme à l’hygiène, la sécurité, etc. », considère Fabienne Becker. Et pour rester dans le coup, Industrade visite fréquemment les principaux salons et expose ses produits et services dans 8 à 10 manifestations professionnelles par an.

L’agression de la paperasserie
Pour la dirigeante, un tracas nouveau provient des exigences de certains organismes qui réclament des formulaires relevant parfois de Kafka ou Ubu, c’est selon, pour justifier du respect de normes a priori nécessaires, mais dont l’application ne fait que donner du fil à retordre aux dirigeants de PME. « Je dois remplir des formulaires pour justifier de ce que j’ai déjà validé avec d’autres normes et procédures pour garantir que nos pièces et machines n’ont pu être contaminées d’une quelconque façon par une menace terroriste », dit-elle. « C’est un harcèlement de formulaires qui nous rend la vie compliquée ». Et qui empêche peut-être aussi la dirigeante de se consacrer pleinement aux tâches de gestion et de développement de son entreprise, qui passe par la mise en oeuvre des valeurs propres à une PME familiale et notamment l’attention portée aux salariés.

Didier Bonnet

Journal économique de Mulhouse et environs - Le périscope : information économique mulhousienContact : Industrade SA, 17 rue Alfred Kastler, Schiltigheim
Tél. 03 90 20 07 07 – www.industrade.fr