Centre de Réadaptation de Mulhouse : accompagner le retour à l’emploi
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 21 novembre 2017
Créé en 1946 par Marguerite Mutterer, le Centre de Réadaptation de Mulhouse avait pour vocation à aider les mutilés de guerre à retrouver un travail compatible avec leur handicap. Aujourd’hui, le CRM est aussi devenu un centre de soins, mais sa mission première n’a pas changé : accompagner les projets professionnels de personnes en réadaptation.
Le plus grand centre de formation français pour les personnes handicapées
Le Centre de Réadaptation de Mulhouse propose deux types de services : l’orientation et la formation professionnelle d’un côté, des soins de réadaptation de l’autre. « Les soins ont été ajoutés dans les années 1970, indique Tom Cardozo, directeur des ressources humaines. On appelle cela des soins de suite et de réadaptation. Nous traitons des personnes cérébro-lésées, des blessés médullaires et les traumatismes orthopédiques. Nous pratiquons la rééducation cardiaque et nous proposons des programmes post-cancer ». Côté formation, « nous sommes le plus grand centre de formation de France pour les personnes en situation de handicap ».
Une trentaine de formations différentes
Le CRM peut accueillir 416 stagiaires à la fois. « Pour intégrer nos formations, il faut être reconnu travailleur handicapé. La Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) délivre cette reconnaissance, avant d’orienter les stagiaires chez nous ». Le CRM propose une trentaine de formations différentes. « Cela peut être dans le bâtiment, le tertiaire, l’informatique. Nous formons des aides-soignants, des agents de sécurité… Nous proposons les mêmes formations qu’un centre classique. La différence est qu’une équipe pluridisciplinaire entoure nos stagiaires en fonction de leurs besoins et difficultés ». En appui des formateurs, des psychologues, neuropsychologues, assistants sociaux, ergothérapeutes, médecins ou infirmiers.
Délivrance d’un diplôme
A l’issue de la formation, les stagiaires passent un examen délivrant un diplôme d’état. « L’objectif est de leur permettre un retour à l’emploi. Nous formons du niveau CAP au niveau ingénieur ». Le CRM propose aussi des pré-orientations. « Il s’agit d’un programme d’analyse. Certaines personnes viennent nous voir sans vraiment avoir de projet professionnel. Le but est d’en construire un avec elles pour leur permettre d’intégrer ensuite une formation ». Les formations qualifiantes peuvent durer jusqu’à seize mois.
Un service aux entreprises
Durant la formation, des stages en entreprise sont effectués. On peut citer PSA, Bihr ou Sogeti. Mais les TPE sont aussi concernées. S’il le souhaite, un stagiaire peut réaliser sa formation pratique de seize mois dans une petite entreprise si celle-ci lui offre la possibilité de mettre en œuvre ses compétences. En plus de n’avoir aucun frais à débourser – les stagiaires sont rémunérés par la Région – l’entreprise bénéficie d’une ressource professionnelle supplémentaire, car le stagiaire est opérationnel dès le premier jour. Une entreprise peut accueillir un ou plusieurs stagiaires selon ses possibilités d’intégration. C’est ainsi l’occasion de changer le regard sur le handicap auprès des autres salariés. Parmi les centaines d’entreprises recevant des stagiaires, trente-quatre ont signé une convention. Elles interviennent au CRM lors des formations, simulent des entretiens d’embauche avec les stagiaires ou font partie du jury d’examen.
Développement d’une offre de service aux entreprises
Le CRM souhaite aider les entreprises sur le plan du handicap. « Nous leur proposons par exemple un bilan de compétence. Si un salarié rencontre des difficultés sur son poste de travail, nous analysons ses perspectives d’évolution ou de reclassement dans son entreprise ou en dehors. Ou alors, si un salarié voit venir ou s’aggraver un problème de santé, nous établissons un état des lieux de ses conditions de travail. Nous aidons à adapter le poste si nécessaire ».
Des résultats positifs
Chaque année, 350 personnes sortent diplômées du CRM. Une fois le diplôme en poche, 65 à 70% trouvent une solution d’emploi dans les six mois. « Le handicap est l’une des premières causes de discrimination à l’embauche. Malgré cela, une grande partie de nos stagiaires retrouve rapidement du travail. C’est très positif ». Pour Tom Cardozo, cela s’explique : « Nos formations sont variées. Nous en supprimons et en créons d’autres afin de les adapter aux besoins du marché de l’emploi. Nous avons des partenariats avec de nombreuses entreprises du Grand Est, mais aussi dans toute la France. Enfin, les stagiaires bénéficient d’un encadrement de qualité ».
Magali Santulli
Centre de Réadaptation de Mulhouse
57 rue Albert Camus à Mulhouse
03 89 32 46 46
https://www.arfp.asso.fr/