Carine Barral, une direction en osmose avec des valeurs humaines et environnementales

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 7 août 2020

Dans le réseau ICARE depuis 25 ans, Carine Barral en est devenue la directrice en 2016. Le domaine de l’insertion est, pour elle, une véritable vocation.

«Ils m’ont fait me révéler»
« Je suis dans le domaine de l’insertion depuis toujours, je suis tombée dedans quand j’étais petite », confie d’emblée Carine Barral, tout sourire. La découverte et le coup de cœur arrivent l’année de ses 21 ans. Elle fait ses premières armes dans une mission locale à travers laquelle elle accompagnait des jeunes entre 16 et 25  ans. « C’était une immersion dans toute la complexité que peut avoir un parcours de vie. Et franchement, ils m’ont fait me révéler », se souvient Carine Barral. Elle grandit avec cette structure de 1998 à 2008. C’est dans cette période là qu’elle prend goût aussi au réseau. Celui qui permet de partager, créer, innover, développer un territoire aussi par des activités fédératrices. « C’est un métier compliqué dans lequel les réussites sont rares mais les cheminements avec les gens tellement riches! »

A partir de 2009, carte blanche au sein de l’Ecole de la Deuxième Chance à Mulhouse
En besoin constant de terrain, Carine Barral intègre l’Ecole de la Deuxième Chance à Mulhouse. Elle y entre en 2009. Elle y déploie des techniques d’accompagnement collectives. Elle saisit ensuite l’opportunité de créer son propre poste à La Passerelle à Hirsingue. « J’ai pu développer l’accompagnement tel que j’en avais la vision, souligne Carine Barral. J’étais conseillère en formation, en insertion mais aussi dans l’accompagnement à l’emploi. J’avais carte blanche. J’ai même pu expérimenter l’équithérapie ». Rassasiée du terrain, elle prend la direction du chantier d’insertion en 2016. Pendant deux ans, elle oriente la structure vers le maraîchage bio.

Le rêve d’intégrer Icare Jardins de Cocagne Sud Alsace
Elle s’est prise à rêver d’intégrer le réseau Icare. Un réseau qui allie valeurs humanistes, environnementales, humanitaires, aussi. « Lorsque j’ai appris le départ de sa directrice, j’ai tout de suite posé ma candidature. Je n’ai pas été retenue tout de suite alors j’ai pris la direction d’une structure trois fois plus grande que ce que j’avais connu jusque là. Et puis on m’a rappelée. C’était un bel héritage que l’on me léguait.. Je me suis appropriée, ajustée et retaillée le costume de dirigeante. Catherine Specklin, mon prédécesseur, m’avait légué un bel héritage ».

Un plan d’actions sur les vingt prochaines années
Carine Barral a tout de suite insufflé son énergie, sa vision, sa patte aussi, avec un plan d’action mené depuis deux années et une projection de la structure sur les vingt années à venir. Une structure qui s’est modernisée. « Nous sommes passés du papier/crayon à l’Icare 2.0. Nous avons créé un poste de communication et un pôle commercialisation. Le bio prend aujourd’hui de l’ampleur et nous avons besoin de faire connaitre Icare et ses spécificités ». Icare, Jardin de Cocagne Sud Alsace s’est structuré comme une PME. C’est aujourd’hui une entreprise de 80 personnes – 35 équivalent temps plein en insertion – que dirige Carine Barral. « Chez nous, la sortie vers l’emploi n’est pas la seule réussite. Oser sortir de chez soi, être présent aux horaires prévus… Tous ces paramètres font partie des réussites de nos salariés en insertion. Tous ont des parcours de vie et des problématiques si différentes… ».

14 hectares d’exploitation pour une soixantaine de variétés de légumes
Côté production, Icare, Jardins de Cocagne Sud Alsace, c’est 14 hectares de productions répartis sur deux sites et une soixantaine de variété de légumes différents. « Nous faisons tout nous mêmes, de la motte à l’entretien, en passant par la graine, le semi. Ce qui fait la beauté de notre structure, c’est l’humain. Il faut s’imaginer toute l’attention et la manipulation que demande la production de légumes! Ils sont produits avec passion et amour ». Des légumes distribués à travers une trentaine de points de dépôts par le biais de paniers ainsi que de quatre marchés par semaine à proximité des sites de production. La nouveauté 2020 reste l’ouverture du site de Sentheim le samedi matin. « Nous souhaitons également créer du lien entre nos bénévoles, nos salariés et nos adhérents ». Icare compte actuellement 500 adhérents avec une capacité jusqu’à 700 personnes. Un réseau connu également pour deux gros événements annuels: ses portes ouvertes en septembre et sa vente de plantes. Près de 15 000 plants bios sont réalisés par les salariés chaque année puis vendus au public.

«Faire d’Icare un outil au service du territoire»
Après 25 ans d’engagement dans le secteur de l’insertion, Carine Barral nourrit toujours la même flamme. « L’humain, le goût des autres… J’ai réussi à construire ma place dans un métier dans lequel je peux mettre en œuvre toutes les valeurs humanistes que je porte depuis toujours ». Et les défis sont encore nombreux. « Nous devons renforcer notre ancrage territorial en déployant les circuits courts, déployer nos compétences sur l’ensemble du territoire et mettre en place des actions avec les politiques publiques locales dans l’accompagnement des animations locales, du bien vivre et du bien manger. Nous voulons faire d’Icare un outil au service du territoire ».

Emilie Jafrate

 

 

 

 

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