Béatrice Fauroux, entrepreneuse “slasheuse”
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 20 juillet 2020
Le Périscope, c’est elle. Béatrice Fauroux a fondé ce journal des entreprises locales, basé sur le Sud Alsace. Un concept qui a marqué la deuxième phase de sa vie professionnelle et dont elle a désormais pris du recul pour développer d’autres passions. Aujourd’hui, cette véritable “slasheuse” est à la tête des “Gîtes de Béatrice”.
Une première vie professionnelle au cœur de la culture
Béatrice Fauroux est une femme qui vit avec son temps. Une femme moderne. Une “slasheuse”. « C’est le fait d’exercer plusieurs activités en même temps, explique-t-elle. Tu exerces un job rémunérateur et, à côté, tu as une ou plusieurs activités. C’est une tendance féminine. C’est pour cela qu’il y a des parallèles à faire entre toutes mes phases professionnelles. La génération d’un unique métier pour la vie est terminée ». La fondatrice du Périscope a vécu une première phase professionnelle avant de créer son journal des entreprises locales. Une première vie passée au cœur de trois lieux culturels : quatre ans au Musée d’Impression sur Etoffes à Mulhouse, deux années à la Filature et six aux Dominicains de Guebwiller. « J’étais en charge de l’accueil et du développement des publics, se souvient-elle. Il fallait trouver de nouvelles ressources pour ces lieux. J’ai par exemple démarré la boutique aux Etoffes, à Mulhouse ». Mais après 12 ans dans la communication, Béatrice Fauroux a eu envie de se lancer dans une nouvelle aventure. L’aventure entrepreunariale. « J’ai adoré travailler dans la culture. J’y ai fait des rencontres exceptionnelles, des artistes, des personnalités hors du commun mais j’avais envie d’avoir mon bureau à la maison pour mieux suivre mes deux filles aussi qui avaient alors six et neuf ans ».
Le Périscope, pour la promotion du système économique local
En parallèle de son métier dans la culture, Béatrice Fauroux rédigeait aussi des dossiers de presse et des bilans comptables pour les entreprises. « Je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas de lien entre les entreprises d’un même secteur ». Béatrice Fauroux met alors au point une newsletter sur le Parc des Collines. Une newsletter qui a évolué en “vrai” journal. Un douze pages imprimé à 3 000 exemplaires. « L’intention était triple : assurer la visibilité de toutes les entreprises, y compris celles qui communiquent pas ou peu, créer du lien entre chefs d’entreprise et assurer l’actualité via le site en ligne, Facebook et Twitter ». Le concept du Périscope était né. Son premier numéro sort le 1er mars 2009, avec, toujours, cette idée de fond qu’est la promotion du système économique local. Les quatre éditions de départ (Mulhouse Ouest, Mulhouse Est, Thur Doller et Sundgauscope) sont regroupées, en 2011, sous une seule et même grande édition. Une édition Sud Alsace, l’intégration du secteur Saint-Louis en prime.
“Les Gîtes de Béatrice”, son aventure “de maintenant”
2014 et l’ouverture de son premier gîte marque une nouvelle étape dans la vie professionnelle de Béatrice Fauroux. « C’est mon aventure de maintenant… Cela faisait 25 ans que je chinais. L’idée était de proposer un endroit décoré avec uniquement de la récup’ ». Mais la “slasheuse” ne s’arrête pas là et crée cinq gîtes supplémentaires entre 2014 et 2018, dont “Mortzi”, une maison de campagne qu’elle n’ouvre que quatre mois dans l’année, de mai à septembre. « Leur gestion et la décoration me prenaient de plus en plus de temps. Après dix ans passés au Périscope, j’avais envie de prendre du recul ». Aujourd’hui, elle restructure son atelier pour en faire une brocante organisée par collections. Un atelier dans lequel elle donne aussi une nouvelle vie à toutes ces merveilles qu’elle continue de chiner. Un atelier qu’elle aimerait également faire découvrir au grand public à travers des événements ponctuels.
Une femme aux multiples engagements
Mais Béatrice Fauroux ne s’arrête pas là et multiplie les casquettes. En 2017, elle créé la maison de l’autisme à Mulhouse qui comptabilise aujourd’hui une centaine d’adhérents. « Le but est de créer des relations sociales entre personnes autistes autour de l’artistique. Elles évoluent dans un climat de confiance et c’est ce dont elles ont besoin ». Le projet à peine mis sur les rails, Béatrice Fauroux entre au conseil d’administration du MISE. Un musée qu’elle affectionne tout particulièrement. « Après les histoires que l’on connaît, entre les affaires de vol et la disparition de son directeur, j’avais envie de redonner vie au projet, apporter ma pierre à l’édifice. Ce musée permet d’aborder Mulhouse par son passé glorieux, son épopée fantastique. C’est lui qui m’a donné les clés pour comprendre beaucoup de choses, d’ailleurs. Je retrouve aussi mes premiers réflexes professionnels, en montant des projets qui peuvent plaire au plus grand nombre. L’un de mes projets est d’inviter toutes les personnes qui travaillent le fil (tricoteuses, brodeuses…) à investir le salon de thé du MISE pour créer ».
Emilie Jafrate
Béatrice Fauroux
lesgitesdebeatrice.com
Facebook : Les Gîtes de Béatrice
Le Vide-dressing des Copines
Portée par l’association “Les Dames de Cœur”, dont Béatrice Fauroux est la présidente, cette aventure humaine et caritative, démarre en 2017 à raison de deux vide-dressings par an. L’un pour la saison printemps/été, l’autre en automne/hiver. « C’est une envie qui courrait depuis longtemps. Nous nous sommes penchées sur cette idée avec des copines et puis, plutôt que de lui donner un aspect commerçant, nous nous sommes tournées vers un esprit caritatif », souligne Béatrice Fauroux. Le principe est simple. L’association récolte un maximum de vêtements, sacs et chaussures pour les revendre. L’intégralité des fonds est reversée à des associations qui visent à protéger des femmes ou aider des enfants. Une association qui parvient à récolter près de 10 000 € chaque week-end de vide-dressing. « C’est une aventure fantastique. Une aventure qui réuni une quarantaine de femmes. Le but est de se faire plaisir en participant à une action généreuse. Lorsque j’arrive à me libérer du temps, il est important pour moi de l’utiliser pour soutenir des causes ! J’ai besoin de m’occuper de choses utiles aux gens ! ».
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