Matthieu Mary à Dijon, Les mains dans la terre

Édition : Dijon - 29 juin 2022

Sculpteur céramiste, Matthieu Mary a débuté sa carrière professionnelle dans un cinéma. Bien qu’il n’ait pas prévu de devenir artiste, la terre s’est imposée à lui et son esprit créatif a fait le reste. Dans son atelier, il accueille les particuliers et les entreprises pour des stages d’immersion dans son art inspiré des techniques japonaises, tout comme ses œuvres à la fois contemporaines et élégantes.

« Comme je n’aimais pas trop l’école, je séchais les cours pour aller au cinéma » se souvient Matthieu Mary. Cette passion pour le septième art l’a encouragé à passer un CAP de projectionniste et à se lancer dans la vie active en faisant quelque chose qui lui plaisait. Pendant dix ans, il animera les salles obscures grâce aux bobines de film. « Quand le cinéma est passé au numérique j’ai voulu arrêter. J’ai tout plaqué pour partir quatre mois en Amérique latine. » Si c’est au Pérou qu’il tourne son premier bol, Matthieu Mary avait déjà mis les mains dans la terre depuis quelques années. En 2005, sans raison apparente, on lui offre un pain de terre. « J’ai essayé de le travailler, c’est devenu un cendrier puis j’ai réalisé ma première sculpture que j’ai gardé : un bouddha extraterrestre. » Le sculpteur se souvient surtout du déclic qu’il a ressenti, de cette appétence pour la matière, son goût pour l’odeur, le toucher, les sensations et les possibilités qu’elle créait. « J’aimais faire quelque chose de mes mains ! » A son retour de voyage, en 2011, il s’est donc naturellement orienté vers un CAP tournage obtenu à l’école nationale de la céramique de Saint-Amand-en-Puisaye dans la Nièvre.

Plonger dans la terre

En 2013, il ouvre son atelier, La terre dans les étoiles, et réalise surtout des sculptures. A côté des commandes qui lui sont passées par des particuliers ou des entreprises désireux d’avoir une pièce décorative originale, il trouve son inspiration dans la culture japonaise. Ses Jizôs, petits personnages aux formes arrondies, ont la faculté de protéger les enfants ainsi que les voyageurs. « J’ai créé mes propres personnages, les Kôguis, des petits êtres protecteurs. » Au cours d’ateliers de deux heures ou d’une journée, les amateurs mais aussi des équipes de collaborateurs en entreprise peuvent concevoir leur propre Jizô ou Kôgui à l’occasion d’un team building. Un moment propice à la création et l’occasion de s’initier aux techniques, notamment celle du raku, développée dans le Japon du XVI siècle. « J’organise aussi des stages de deux jours où j’accompagne sur la technique mais dont le thème est libre. » Dans l’atelier, l’artiste laisse entrevoir également ses œuvres comme ses bustes de super-héros qui montrent comment il associe technique ancienne et thème contemporain. De grandes pièces que certains restaurants ou hôtels aiment à exposer dans leurs accueils.

Nadège Hubert

Matthieu, La terre dans les étoiles
139 avenue Victor Hugo, Dijon
03 45 43 53 45
06 29 37 02 59
la-terre-dans-les-etoiles.com
laterredanslesetoiles
Matthieu Mary