Les stratégies spéciales confinement de Marie-Elisabeth North et son agence 360° North
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 8 avril 2020
Marie-Elisabeth North a fondé 360° North en mars 2019. Une agence de communication éthique et dont la philosophie est de donner une place toute particulière à l’humain. Face à la crise sanitaire actuelle, la jeune femme a su adapter sa stratégie vis à vis de ses clients, de ses salariés aussi et tout cela, sans déroger à l’état d’esprit de son entreprise.
Mettre en avant les valeurs de 360° North
Le télétravail était déjà établi au sein de l’entreprise en cas d’impératifs personnels. Depuis le confinement annoncé le 17 mars dernier, il s’est généralisé. Marie-Elisabeth North a fait en sorte de garder le lien avec ses quatre salariés. Une situation qu’elle utilise même pour communiquer autrement sur son entreprise. « Nous organisons des petits matchs sur nos réseaux sociaux. Nous avons par exemple dévoilé à quoi ressemblaient nos bureaux respectifs à la maison. Nous partageons aussi des défis pour animer la communauté de nos clients. Il y avait deux stratégies possibles: ne plus communiquer du tout, ou alors faire de cette situation une force en mettant en avant les valeurs de 360°North. Nous avons envie de propager du positif. » La jeune femme, forcément, a opté pour la seconde option. Sa publication du 1er avril n’est d’ailleurs pas passée inaperçue. « J’ai annoncé la signature avec Findus, en ce qui concerne les relations presse et influenceurs… Ce post a suscité de nombreuses réactions. Bien sûr, c’était une blague! », sourit-elle.
Plus de temps
Cette période de confinement offre également plus de temps à la fondatrice de 360° North. Du temps qui lui permet, chaque soir, de faire sa ‘’to do list’’ du lendemain et de la diffuser à son équipe. « J’ai même l’impression d’être plus efficace, lâche-t-elle. Je me sens aussi plus céative et plus spontanée. Mes après midi, je les consacrent à des choses plus funs que d’établir des devis, par exemple. » Marie-Elisabeth North prend le temps de peaufiner la communication de son entreprise. «Personnellement et professionnellement, cette période nous permet de nous recentrer sur nous. Et je vais en profiter, par exemple, pour faire évoluer le contenu de notre site. »
Prestataire VS partenaire
De la disponibilité aussi pour ses clients. Marie-Elisabeth North et son équipe travaillent beaucoup avec le monde de la restauration. Au lendemain de l’annonce du confinement, c’était la panique générale. « Nous accompagnons beaucoup de jeunes entrepreneurs. Ils étaient totalement perdus. Ils ne savaient plus quoi faire de leur communication. Nous avons commencé par leur expliquer qu’elle n’était pas un besoin vital, mais qu’il ne fallait pas pour autant la mettre de côté. C’est là que se fait la différence entre le prestataire et le partenaire. Nous faisons partie de cette deuxième catégorie. Nous sommes un soutien, nous offrons un accompagnement.»
40% de l’activité à l’arrêt, mais de nouvelles opportunités
Cette crise sanitaire a mis à l’arrêt de nombreux secteurs, à l’instar de l’événementiel, qui constitue 40% de l’activité de 360° North. « Nos lancements de marques, de produits et d’identité sont simplement repoussés », relativise l’entrepreneuse. Paradoxalement, cette situation lui a ouvert de nouveaux horizons, de nouvelles opportunités. « Nous avons été sollicités pour tout ce qui concerne les relations presse. Nous avons, par exemple, été contactés par une marque de soutiens gorges made in France qui propose plus de 56 tailles. Nous nous sommes également orientés vers les influenceurs en proposant des idées qui nous sortent de ce contexte anxiogène, des podcasts, des lives instagram… Mais si nous sommes en situation de crise cela ne veut pas dire en revanche que nous changeons d’ADN! Nous sélectionnons toujours avec soin nos clients.»
Un nouveau concept en maturation
Ce temps qui s’est rallongé permet également à Marie-Elisabeth North de mûrir son prochain gros projet. « J’ai imaginé un lieu dans lequel toutes les compétences seraient disponibles, explique-t-elle. Ce serait à la fois une vitrine pour nos clients – il y aura une partie café avec un vrai barista, une partie restauration à emporter avec nos clients restaurateurs, un point de vente – un lieu de vie avec deux événements par semaine et un lieu dans lequel il sera possible de louer un bureau au mois, sans oublier une salle dans laquelle pourront s’installer les youtubers et les influenceurs pour tourner leurs vidéos. Ce lieu serait en fait une boite à outils pour communicants.» Un concept qui devrait voir le jour à Strasbourg d’abord, avant, pourquoi pas, de naître aussi à Mulhouse, un jour…
Emilie Jafrate