La Fondation de l’Armée du Salut a ouvert son Garage Solidaire pour lever le frein de la mobilité dans la réinsertion professionnelle

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 8 juillet 2022

Ce Garage Solidaire représente un nouveau chantier d’insertion pour la Fondation de l’Armée du Salut. Il a ouvert ses portes en janvier dernier à Kingersheim et emploie cinq salariés en insertion.

Il est le premier garage solidaire du Haut-Rhin. Un nouveau chantier d’insertion né à la suite d’un appel à projets en mobilité solidaire. « Nous
sommes le premier du département, souligne Nathalie Saby, chargée de développement. Et nous avons vraiment été soutenus pour arriver à le faire aboutir. Nos partenaires sont nombreux : Fond Social Européen, DDETSPP 68 (Préfecture), Pôle Emploi, Collectivité Européenne d’Alsace, Ville de Kingersheim, Agil’Ess (réseau de loueurs et garages solidaires), Fondation Macif, Fondation Roole (ex-Identicar), Groupe Passion Automobiles, Automobiles Club Association, URSIEA (Union Régionale des Structures d’Insertion par l’Economique d’Alsace), CNPA – corporation automobile. » La Fondation de l’Armée du Salut a bénéficié d’une extension de bail sur les locaux attenants à sa recyclerie forte de 50 salariés. Le Garage Solidaire s’est ainsi installé dans un local de 70m2. Un nouveau chantier d’insertion qui a demandé un investissement de plus de 100 000 euros.

Clément Ferreira Da Silva, de la concession classique au chantier d’insertion

Mécanicien au sein d’une concession traditionnelle, Clément Ferreira Da Silva est devenu chef d’atelier du Garage Solidaire. Un nouveau départ
au goût de challenge. « C’est un bébé que l’on me confie pour que je le fasse grandir, souritil. Cette nouvelle aventure n’a rien à voir avec ce que j’ai connu. Avant, je recevais un ordre de réparation. Aujourd’hui, l’histoire n’est plus simplement mécanique, elle est aussi humaine. » Clément manage en effet cinq personnes – trois aides mécanique et deux aides administratives – qu’il accompagne au-delà des mains plongées dans le cambouis. « Il m’arrive de les aider à s’actualiser sur Pôle Emploi, glisse-t-il. Mais mon bonheur à moi est de les voir évoluer. » Chacun de ces salariés en insertion est embauché pour deux années maximum.

Lever doublement le frein de la mobilité vers l’emploi

Chantier d’insertion, ce Garage Solidaire a une double vocation sociale puisqu’il représente un moyen de lever le frein de la mobilité dans l’accès à l’emploi. Les voitures réparées dans ce lieu sont destinées à des personnes ayant besoin d’un moyen de locomotion. « Nos clients doivent être bénéficiaires des minimas sociaux, du RSA ou de l’aide du retour à l’emploi, explique Nathalie Saby. Ils doivent justifier du besoin d’un véhicule pour accéder à l’emploi ou à une formation. » Lorsque la fiche de liaison est validée, le client peut acheter une voiture, louer un véhicule ou tout simplement faire réparer le sien s’il en possède un. Il faut compter en moyenne entre 1000 et 2000 euros pour l’achat d’un véhicule et 20 euros journaliers pour une location, dont 15 euros pris en charge par les partenaires du Garage Solidaire. Pour l’entretien et les réparations, la main d’œuvre coûte 30 euros de l’heure, contre près de 80 euros dans un garage classique.

Dons de véhicules contre déduction fiscale

Le parc de véhicules de ce chantier d’insertion est composé de dons de voitures de particuliers et d’entreprises contre déduction fiscale, à hauteur de la valeur du véhicule auquel sont enlevés les coûts de réparation. « Nous nous occupons également du contrôle technique et si les réparations sont
faramineuses, alors nous mettons les véhicules à la ferraille », explique Nathalie Saby. Quelques mois seulement après son ouverture, le Garage Solidaire de la Fondation de l’Armée du Salut se trouve déjà à l’étroit. Il lui faudrait pousser les murs pour se développer davantage et proposer une partie conseils en mobilité au sein d’une salle dédiée.

Emilie Jafrate

Fondation de l’Armée du Salut
27, Faubourg de Mulhouse, Kingersheim
03 89 43 49 12
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