Gilbert Stimpflin dénonce la casse sociale dans les CCI

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 25 juin 2018

Gilbert Stimpflin, Président de la CCI Grand Est, a exprimé sa colère et son inquiétude suite aux déclarations du Ministre de l’économie, Bruno Le Maire, à la commission des finances de l’Assemblée Nationale concernant l’avenir des CCI.

Un Président en colère
Gilbert Stimplfin a dénoncé le reniement de la parole du Gouvernement qui s’était engagé à maintenir la stabilité financière des CCI. “Il y a deux ans les CCI ont subi une première ponction de 150 millions d’euros de la part de l’Etat. Nous l’avons acceptée pour la France, pour participer à l’effort collectif. Aujourd’hui, on nous annonce qu’une nouvelle coupe de 400 000 millions d’euros va être opérée entre 2019 et 2022. Le budget des CCI sera de 350 millions d’euros en 2022. En Alsace, il passera de 16 millions à 5-6 millions”.

Une fracture territoriale et une casse sociale
Gilbert Stimpflin pointe du doigt la « gravité » de la situation. “En nous privant de ressources, le Gouvernement ne se rend pas compte des conséquences. A commencer par les licenciements au sein des CCI qui en découleront. Ce sont potentiellement 400 personnes dans le Grand Est qui pourraient perdre leur poste. Entre 160 et 180 en Alsace. Pourtant, nous avons besoin des agents sur le terrain. Ce sont eux qui permettent un lien de proximité avec les territoires, et qui accompagnent au plus proche les entreprises”.

Une répercussion sur l’économie locale
Pour Gilbert Stimpflin, c’est une décision que se fait contre les TPE et PME. “Pourtant, c’est au sein des ces entreprises qu’il y a de l’emploi. Les TPE-PME représentent 95% du tissu économique français. S’il n’y a plus d’entreprises, il n’y a plus d’emploi, pas d’argent, pas de consommation, et au final, c’est l’activité économique d’un territoire qui s’arrête”. Si la baisse des dotations est actée, les CCI vont devoir imaginer un nouveau business plan tout en gardant une proximité avec les entreprises locales.

Une CCI Grand Est exemplaire 
Un récent rapport de l’Inspection Générale des Finances a pourtant mis en avant le bon fonctionnement des CCI. “La CCI Grand Est, qui rassemble neuf CCI, est citée en exemple dans cette enquête. Nous avons parfaitement mené la nouvelle restructuration et nous avons réalisé des économies. La CCI France a emmené au total 250 000 entreprises à l’export, comment continuer dans cette voie sans cet argent?” L’État suggère de faire payer les services de la CCI pour rentabiliser les coûts. “Ce qui nous attend, c’est une privatisation des CCI. Nous refusons de faire payer nos services”.

Un soutien de l’autre côté du Rhin
Gilbert Stimpflin souligne que les actions de la CCI encouragent aussi l’apprentissage. “Suite à cette annonce de Bruno Le Maire, nous avons reçu le soutien des Allemands. Chez nos voisins, les chambres de commerce ont un véritable sens. L’Allemagne souhaite voir des CCI fortes en France pour continuer à construire l’Europe. C’est pourquoi j’en appelle aux entreprises pour que chacune écrive au Premier Ministre pour lui rappeler que les CCI sont indispensables”.

Magali Santulli