[DOSSIER] TSE croit au rebond de l’événementiel
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 25 septembre 2020
Spécialisée dans le spectacle et l’événementiel, TSE en a connu des crises, au cours de ses 23 ans d’existence. Mais celle de la Covid-19 a fait l’effet d’un “séisme”. Aux commandes, Jérôme Bigeard nourrit des inquiétudes mais également de nombreux espoirs.
1,1 million d’emprunt sur sept ans
Sans chiffre d’affaires entre mars et mai, l’activité a repris en douceur à partir du mois de juin. « Nous réalisons 20% de notre chiffre en juin, 20% en juillet, 40% en août et nous devrions reprendre notre activité à 70% en octobre », souligne Jérôme Bigeard. Pour faire face à cette crise sanitaire inédite, le dirigeant a emprunté « beaucoup d’argent ». 1,1 million d’euros d’emprunt pour une société qui affiche 4 millions de chiffre d’affaires à l’année. TSE, ce sont 40 collaborateurs à équivalent temps plein. Une entreprise qui fait travailler 20 permanents et 250 intermittents.
Un appel au courage
Du côté des inquiétudes, ce « très gros » emprunt à rembourser. « Nous nous sommes engagés sur sept ans. La difficulté, ce n’est pas aujourd’hui, mais dans les années à venir. Pour pouvoir rembourser tout cela, il nous faut une reprise forte. C’est la condition pour que cela fonctionne. Nous sommes face à de nombreuses incertitudes. Comment la crise va-t-elle se poursuivre et surtout, comment les événements vont-ils reprendre demain ? » Une situation à laquelle les organisateurs ne répondent pas de la même manière. « Nos clients réagissent par rapport à leurs propres émotions et leurs peurs ». Jérôme Bigeard, lui, appelle au courage. « Cet été, nous avons réalisé du mapping vidéo à Lunéville et Bandol. Nous devions assurer le même spectacle à Sens. Il a été annulé. Les organisateurs ont pourtant la même équation et le même contexte sanitaire… »
« Sauver 23 ans d’Histoire et redonner de la joie aux gens »
Des inquiétudes, certes, mais aussi de nombreux espoirs. « Lorsque nous avons recommencé à avoir du présentiel dans l’entreprise, j’ai donné deux missions simples à mes collaborateurs : sauver 23 ans d’Histoire et redonner de la joie aux gens. Notre secteur d’activité a lui aussi une mission. Celle de rallumer cette étincelle qui permettra de redynamiser l’économie. L’événementiel est important dans la reprise. Pour preuve, les dernières crises économiques. 2008 a été l’année la plus forte en terme de production d’événements et de spectacles. Bien avant, 1929 a été l’année qui a vu l’industrie du divertissement et de la culture prendre son essor. Broadway a été créé à cette période là avec les premières comédies musicales, tout comme les majors de cinéma. Et en 1939/45 on envoyait les artistes sur le front pour divertir les troupes. A l’arrière, les cabarets fonctionnaient bien ».
« Quand l’activité reprendra fortement, nous aurons besoin de tout notre savoir-faire et de toutes nos compétences ! »
Selon une étude du cabinet Ernst&Young, l’industrie de la culture en France pèse plus lourd que celles de l’automobile et du luxe. Une étude parue dans Les Echos révèle que l’industrie culturelle est le troisième employeur de l’Union européenne (hors secteur public), derrière le secteur de la construction et celui des services de restauration. Aujourd’hui, Jérôme Bigeard croit au rebond de l’activité. Il a d’ailleurs conservé tous ses collaborateurs. « Cela va repartir, et quand l’activité reprendra fortement, nous aurons besoin de tout notre savoir-faire et de toutes nos compétences ! »
Transformation numérique
Ces longues semaines sans activité ont permis au chef d’entreprise de se remettre en question. Ses collaborateurs ont bénéficié de 4 440 heures de formation dispensées grâce au dispositif FNE-Formation mis en place par le gouvernement. « Pour se montrer plus performant au moment de la reprise », le chef d’entreprise a également travaillé sur la transformation numérique de TSE. « Le poids Covid s’annonce important. Nous recherchons aujourd’hui la performance économique à travers notre transformation numérique. Nos nouveaux logiciels nous permettent d’automatiser une grosse partie de notre processus administratif. Nos techniciens disposent aujourd’hui d’une application interne. Cela ressemble à un panier qui leur permet de commander ce dont ils ont besoin sur nos chantiers ».
Trois axes de développement
TSE compte aujourd’hui sur trois axes de développement : l’intégration des outils collaboratifs techniques en entreprise, le développement de son activité phare qu’est le mapping vidéo sur l’ensemble du territoire – l’entreprise a d’ailleurs renforcé son effectif avec l’arrivée d’un commercial – et l’accélération du streaming live multisites. « Notre choix est de ne pas être dans le repli mais bien plutôt la capitalisation de nos acquis. Nous sommes dans la conquête ! »
Emilie Jafrate
TSE Habsheim
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