
Déborah Fest Kindler, l’œil expert d’une passionnée au service de l’œuvre d’art
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 20 octobre 2023
Fascinée par l’art depuis son plus jeune âge, Déborah Fest Kindler en a fait son métier. Il y a dix ans, elle créé son cabinet de conseil en art. Elle accompagne au quotidien les acquéreurs, qu’ils soient amateurs, entreprises, institutions ou galeries, tout en menant des recherches en parallèle.
L’art a toujours fait partie de sa vie. « Enfants, mes parents m’emmenaient visiter des châteaux. Maman écrivait des cartes postales sur les-quelles figuraient des œuvres… » Une somme de petits détails qui lui ont ouvert l’appétit. Quelques années plus tard, elle sort diplômée de la faculté d’Histoire de l’art à l’Université de Strasbourg. À ce moment-là, elle s’intéresse tout particulièrement aux avant-gardes historiques du XXème siècle et à la création contemporaine. Elle passe par la conservation au cœur de l’institution muséale parisienne, avant de s’initier au marché de l’art international auprès de collectionneurs.
Conseillère en art, l’expert de l’ombre
Ce métier de conseillère en art, Déborah Fest Kindler le créé en 2012. « Je me suis basée sur le modèle anglo-saxon » souligne-t-elle. « Un conseiller en art est quelqu’un qui agit dans l’ombre. » Elle conseille, accompagne, aide est oriente tout type d’acquéreur. Sa clientèle est européenne. Depuis Mulhouse, elle dispose d’une position stratégique.
Un accompagnement sensible et intellectuel
Acquérir une œuvre d’art quelle qu’elle soit demande une mise à nu. Deborah Fest Kindler appréhende la sensibilité de ses clients. Elle s’attache ensuite à trouver la pièce qui entrera en résonance. « Il faut briser cette cloche sociale du goût, qui est uniquement le fait de la société » souligne-t-elle encore. « Une œuvre d’art agit en miroir et c’est cela qui est fabuleux. » L’accompagnement est à la fois sensible et intellectuel. Pour constituer une belle collection, il faut un œil avisé, ouvrir le regard. « L’art ancien revient beaucoup et se mélange au moderne. C’est un mariage entre l’Histoire et l’Histoire de l’Art, dans une quête de sens. »
Un modèle économique à repenser
Son ambition est de créer un laboratoire scientifique en partenariat avec le CNRS pour créer une force vive de l’œuvre d’art et de son marché. « Il y a de nouveaux modèles économiques à imaginer. » Depuis un an, Deborah Fest Kindler se plonge davantage dans la recherche avec une étude du marché de l’art sous occupation dans le Sud Alsace. « Il s’agit de questions de spoliations et de circulation d’œuvres d’art aux frontières. Nous avons une histoire passionnante, ici, en Alsace, à la marge de l’Histoire nationale. »
Vérifier la bonne provenance des œuvres d’art
Déborah Fest Kindler propose également des recherches approfondies sur une œuvre d’art en particulier ainsi que sur sa provenance, parce que l’acheteur doit vérifier la bonne provenance de son acquisition. Les faussaires sont de plus en plus stratèges. « L’œuvre d’art devient souvent butin de guerre. Daech, par exemple, est financé par les œuvres d’art. »
L’art pour premier engagement, les femmes pour deuxième engagement
La conseillère en art a créé une société dans laquelle elle s’épanouit entièrement. Et c’est en ce sens-là qu’elle a intégré le collectif des Femmes Cheffes d’Entreprise. Une aventure qui l’a fait grandir et dont elle a pris la tête de la délégation Mulhouse Sud Alsace il y a trois ans. « J’ai appris énormément de choses, dont la première, qui est l’importance de se battre pour le collectif. » L’art est son premier engagement, les femmes le deuxième. « Dans notre délégation, nous avons des femmes qui créent leur entreprise, leur métier, mais qui souffrent du syndrome de l’imposteur… »
Emilie Jafrate
Photo : Deborah Fest Kindler est une amoureuse de l’oeuvre d’art. Elle accompagne les acquéreurs dans cette aventure exceptionnelle qu’est la constituton d’une collection.DR.
Déborah Fest Kindler
3 rue Frédéric Chopin, Mulhouse
deborahfestkindler.com
Insta : lirisdartemis