Avec Art Consilia, Marie-Charlotte Pillon, la cheffe d’orchestre de la vente aux enchères

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 30 octobre 2023

Commissaire-priseur, Marie-Charlotte Pillon est également commissaire de justice et expert auprès de la cour d’appel de Colmar. Récemment, elle a également été nommée déléguée Grand Est pour la maison de vente aux enchères anglaise Bonhams.

C’est un métier qui date de l’antiquité. Un métier qui a connu trois réformes ces dix dernières années. Un métier que Marie-Charlotte Pillon exerce depuis dix ans déjà. « Dans l’imagerie populaire, le métier de commissaire-priseur est lié à une faillite personnelle. Or, nous ne vendons que les choses que l’on nous adresse directement ou alors issues de liquidations judiciaires », souligne-t-elle.

« Un objet exceptionnel mérite l’audience la plus large possible  »

Son parcours n’est pas conventionnel. Après six ans au cœur d’une banque privée, elle pose ses valises en Alsace. Là, n’ayant pas le droit de s’installer à cause du Concordat, elle décide de lancer Art Concilia. « C’est une société de conseil et d’intermédiation. Je sais quand, comment et à qui vendre. Sur le marché de l’art, c’est unique en France », souligne-t-elle. Marie-Charlotte Pillon devient ainsi l’arbitre de l’expertise. Elle estime et frappe à la porte de toutes les maisons de vente françaises. « Un objet exceptionnel mérite l’audience la plus large possible  », sourit-elle. Commissaire-priseur de justice et expert judiciaire auprès de la cour d’appel de Colmar, la fondatrice d’Art Concilia a récemment été nommée déléguée Grand-Est pour Bonhams.

Un métier de curiosité

L’amour de l’objet est à la base de son métier. Chaque jour est fait de surprises. Des surprises qui peuvent parfois s’avérer incroyables. « On passe d’un objet à l’autre, du classique à l’extraordinaire ». Un métier fort en psychologie aussi. « Nous prenons en charge l’histoire familiale et l’affect lié à l’objet » souligne Marie-Charlotte Pillon. « Aucune estimation ne se fait de manière brute. Il y a toujours du relationnel. Quel que soit l’objet, je l’explique toujours, je le restitue dans son contexte. »

Un marché saisonnier

Sa clientèle est composée à 50% de particuliers, 50% de prescripteurs. Un marché saisonnier dont les temps forts sont en juin et décembre. Mai et octobre sont les mois idéaux pour les spiritueux mais aussi les véhicules de prestige avec le salon rétromobile. Octobre reste également le mois phare pour l’art contemporain et moderne. «  Chaque vente est stratégique. Il est souvent bon d’attendre le moment opportun. »

Ritualiser les journées d’expertise

La suite ? Ouvrir un bureau mais aussi ritualiser une à deux journées d’expertise par mois en les faisant tourner dans la région entière. La première a eu lieu à Mulhouse en juin dernier. Près de 25 personnes se sont présentées sur la journée, une quinzaine d’objets ont été retenus, dont « trois trésors ». Marie Charlotte Pillon souhaite également développer la formation. «  Le marché de l’art peut faire peur » souligne-t-elle. « Il est estimé comme élitiste, or, il peut s’adresser à tout le monde et à toutes les bourses. Les enchères participent en plus à l’économie circulaire. » Elle a d’ailleurs élaboré des cours sur les rudiments de l’expertise, les petits tips à avoir. Elle enseigne également la stratégie patrimoniale pour que ses étudiants puissent appréhender les objets.

Emilie Jafrate

Photo : Marie-Charlotte Pillon – fondatrice de la société Art Consilia – définit où, quand et comment un objet peut être le mieux vendu. Elle est l’arbitre de la vente aux enchères. DR.

Art Consilia – Marie-Charlotte Pillon
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