Alternature, l’entretien par l’éco-pâturage en Alsace
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 6 janvier 2021
L’éco-pâturage, Xavier Rolais le propose depuis 2015. Cet architecte paysager de métier est entouré de 160 moutons et d’une trentaine de chèvre en activité. Des animaux qui se chargent de l’entretien des espaces verts. Une manière simple et efficace d’assurer l’entretien des entreprises.
Des moutons et des chèvres
Fils d’agriculteur, Xavier Rolais a grandi au sein d’une production laitière. Pour son activité, lui, a choisi le mouton et la chèvre, « plus faciles à déplacer ». Une aventure qu’il débute en 2015, sans aucun animal. «L’idée était de créer une entreprise la plus sécurisée possible, sans passage par la case banque, en réinvestissant au fil des contrats. J’ai fini lauréat du concours Talents BGE en 2016 (concours national de la création d’entreprise en France), sur 700 projets, ce qui m’a également aidé financièrement en me donnant plus de crédibilité. Cela m’a ouvert des portes.»
Des races à faible effectif ou en voie de disparition
L’architecte paysager élève désormais ses propres races. Des races de moutons et de chèvre à très faible effectif, voire en voie de disparition, que les éleveurs utilisent de moins en moins. Son autre souci est celui de faire le plus local possible. Côté moutons, Xavier Rolais élève ainsi des races suisses comme l’Engadine, le Roux et le Nez Noir du Valais ainsi que le Thônes et Marthod, issu, lui, de Haute-Savoie. Ses chèvres sont des chèvres de Lorraine. Ses animaux sont installés au sein d’entreprises privées, d’industries, établissements médico-sociaux ainsi que dans des collectivités et des zones naturelles. Un travail à temps plein pour ces animaux qui voient en prime leur espérance de vie rallongée. « En élevage, ils se font réformer au bout de sept/huit ans, lâche Xavier Rolais. Mes bêtes les plus vieilles ont 13 ans et elles sont toujours en activité. Certaines n’ont plus de dents mais je réfléchis où les installer pour que l’herbe soit tendre. Je récupère les drêches (résidus du brassage des céréales) d’un micro-brasseur. C’est un complément alimentaire pour ces anciennes qui n’ont plus de dents, justement. » Xavier Rolais valorise également les déchets agricoles issus de la production d’huile de colza et de tournesol. « Ces grains écrasés, en bio, en plus, je les donnent à mes animaux l’hiver. »
Un contact direct avec le client
Au fil du temps, Xavier Rolais a pu embaucher une personne. « Comme moi, il visite les chantiers pour voir les animaux, il réalise également les clôtures, il déplace les animaux… Nous sommes complémentaires. C’est un soulagement de ne plus être seul. Ce n’est pas un métier à 35 heures. » Alternature intervient sur l’ensemble du Haut-Rhin. « Nous pourrions aller plus loin, mais nous travaillons avec du vivant. Il faut que nous puissions intervenir dans l’heure lorsqu’il se passe quelque chose», souligne Xavier Rolais. Le contact entre le client et Alternature est direct.
Valoriser l’image d’entreprise
Des animaux bichonnés qui valorisent l’image des entreprises et qui créent également du lien au sein des sociétés elles-mêmes. « Mes animaux touchent toute la hiérarchie, du directeur au concierge. Des fois, on m’appelle pour la naissance d’une de mes bêtes. Les gens n’ont plus l’habitude de voir des animaux. J’aime ce contact avec le client. Je croise beaucoup de sourires provoqués par mes chèvres et mes moutons et ça, c’est génial ! »
Une réponse économique peu onéreuse
A Thann, le débroussaillage compliqué autour du château de l’Engelbourg ou de l’Oeil de la Sorcière a été terminé par une quinzaine de moutons. Les chèvres avaient réalisé le travail préparatoire. « L’accès y est difficile et dangereux pour l’être humain, souligne Xavier Rolais. En plus de limiter les risques pour le personnel d’entretien, utiliser chèvres et moutons reste une réponse économique peu onéreuse. » Autre avantage: celui de limiter le développement de plantes invasives. Au cœur de la Petite Camargue alsacienne, les boucs se sont en effet chargés du genêt des teinturiers. Une plante que n’apprécient pas, par exemple, les vaches Highland de la réserve. Cerise sur le gâteau, ces chèvres et moutons animent ces espaces verts et provoquent le sourire des visiteurs en ballade.
Emilie Jafrate
Alternature
13 rue Seger, Petit-Landau
0613770606
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