À L’Essentiel Saint-Louis, le restaurant de transition vers un emploi pérenne dirigé par Louis Merlier

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 4 mai 2022

Le restaurant ludovicien À L’Essentiel est le fruit d’un partenariat noué entre l’APEI Sud Alsace et l’association intermédiaire Ludo Services. Le concept des lieux est d’accompagner des personnes en situation de handicap à se réinsérer dans la société. Un établissement dirigé par Louis Merlier.

C’est un endroit dans lequel on va à l’essentiel avec des produits frais, bio, locaux ainsi qu’un service rapide. Un endroit essentiel aussi puisqu’il permet à des personnes en situation de handicap de retrouver un emploi et acquérir de nouvelles compétences pour se réinsérer dans la société. Particularité : la cuisine est gérée par l’entreprise adaptée Solicook, qui emploie douze personnes. « Il livrent chaque jour plus de 700 repas dans l’ensemble des écoles et des crèches de Saint-Louis. Lorsqu’ils ont terminé, ils poursuivent au sein de notre établissement, explique le directeur du restaurant, Louis Merlier. Nous profitons du cahier des charges exigé auprès des enfants. »

Deux ans de travail, de l’idée à l’ouverture en juin 2021

Louis Merlier a suivi toutes les étapes de ce projet né il y a deux ans déjà. Issu de la restauration traditionnelle, il décide de se réorienter par le biais d’un apprentissage au sein de l’APEI Sud Alsace. Au cours de sa carrière professionnelle, il exerce également en tant que formateur au sein de l’association intermédiaire INSEF INTER et connaît tous les rouages du contrôle de gestion qu’il a appris auprès d’associations pour personnes en situation de handicap. Avec toutes ces cordes à son arc, il était le candidat idéal pour relever ce nouveau défi. Après deux ans de travail et une inauguration reportée à plusieurs reprises à cause de la crise sanitaire, À L’Essentiel finit par ouvrir ses portes en juin 2021.

Des postes adaptés aux différents handicaps

À L’Essentiel propose un menu différent chaque jour ainsi qu’une petite carte de trois entrées, trois plats et trois desserts différents chaque saison. L’établissement se limite pour l’heure à 35 couverts. Au service en salle, le directeur Louis Merlier ainsi que Charles Millet. Ce dernier a travaillé près de 30 ans chez un étoilé en Suisse. Un emploi qu’il a dû quitter suite à des soucis de santé. « Son expérience vaut de l’or. Il nous a énormément apporté dans le projet. En tant qu’entreprise d’insertion, notre accompagnement dure deux ans. Nous avons obtenu une dérogation pour le garder jusqu’à sa retraite, explique Louis Merlier. Nous n’embauchons pas en CDI. Notre rôle est de leur remettre le pied à l’étrier pour qu’ils puissent retrouver un emploi dans le milieu ordinaire. » Des postes qui sont appelés à être adaptés selon les handicaps. Frédéric Ketterer, lui, œuvre à la plonge. « C’est sa première expérience en restauration. Frédéric est peintre de métier mais il ne peut plus exercer à cause de soucis de dos. La salle était trop compliqué pour lui alors nous lui avons trouvé un autre poste. »

Un potentiel à exploiter

Depuis deux mois, l’établissement est à l’équilibre financier. « Le jour où nous réaliserons du bénéfice, il nous faudra le réinvestir ou alors l’utiliser pour de nouvelles embauches. » Le premier objectif est d’atteindre une équipe de cinq personnes pour pouvoir utiliser l’ensemble du potentiel des lieux avec une capacité de 50 couverts au total en intérieur et 30 en terrasse. Le premier renfort devrait arriver d’ici le mois de mai. « Trois critères sont importants pour nous. La personne doit disposer d’une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), être en situation d’insertion et avoir envie. Nous sommes un lieu de transition, dans lequel on apprend les vrais gestes des métiers de la restauration. » Sont compris dans les heures de travail, trois heures d’accompagnement réalisés par Célia Bider, responsable sociale en charge de la gestion du personnel.

Une clientèle composée de professionnels et de retraités

Depuis son ouverture, À L’Essentiel a trouvé la clientèle ciblée depuis le départ, celle des travailleurs alentours. D’autres professionnels n’hésitent pas non plus à passer la frontière pour s’offrir un déjeuner À L’Essentiel. « Certains collaborateurs de l’aéroport viennent chez nous jusqu’à trois fois par semaine. Nous sommes ouverts le lundi et les restaurateurs de Saint Louis viennent s’installer chez nous. Nous avons vraiment bien été accueillis par la profession. Cela fait chaud au coeur. ». « Mais nous recevons une clientèle que nous n’attendions pas, celle des retraités. Ils se sont passés le mot et se sentent bien chez nous. Non seulement, nous offrons un bon rapport qualité/prix, mais nous prenons également le temps d’échanger quelques mots avec eux. Nous sommes aujourd’hui à 50/50. » Pour l’heure, le restaurant affiche régulièrement complet.

Emilie Jafrate

À L’Essentiel
14, rue François Antoine Xavier Wittersbach, Saint-Louis
06 49 59 36 88
restaurant-alessentiel.fr
À L’Essentiel