Interview Frédéric Spindler, président de Rhénatic

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 21 septembre 2016

Ce numéro spécial tente de répondre à la question souvent posée sur le numérique, un univers extrêmement vaste qui touche petit à petit toutes les entreprises, à toutes les étapes de leur activité. Plutôt que d’aborder des questions de manière théorique, nous avons demandé à quelque 40 entreprises du Sud-Alsace de tous secteurs de témoigner sur une partie de leur process numérisé récemment, en nous expliquant quel en est le bénéfice au quotidien. L’esprit “boîte à idées numériques” de ce numéro a un seul objectif : vous inspirer dans votre activité professionnelle, pour qu’elle soit plus opérationnelle, plus confortable et vous fasse gagner du temps.

« Les entreprises sont obligées de s’adapter » selon Frédéric Spindler, président du cluster du numérique en Alsace et dans le Grand Est.

Rhénatic, numérique

Frédéric Spindler et Béatrice Fauroux sur le plateau de la web TV.

Interview sur les usages du numérique au sein des entreprises

BF : Aujourd’hui, le numérique touche quel secteur de l’entreprise ?

FS : Tous les secteurs, mais le plus développé reste la communication : site web, réseaux sociaux, outils mobiles, marketing et commercial. Le mode de relation avec les clients ne cesse d’évoluer, vers une “expérience” de plus en plus sophistiquée du consommateur, avec des e-catalogues, des applis mobiles, etc. Mais l’usage industriel est de plus en plus important : des outils de gestion à la planification, en passant par la gestion des stocks ou de la production, les process sont de plus en plus numérisés et reliés entre eux.

BF : L’ERP devient indispensable ?

FS : ce système de gestion intégré qui gère toute la vie de l’entreprise, de la commande à la facturation, entre de plus en plus dans les entreprises de toute taille, mais ce n’est pas toujours facile, car cela nécessite une analyse très poussée de l’existant et des process de l’entreprise. Par ailleurs, l’investissement humain de la part de l’entreprise ne doit pas être sous-estimé. Une fois adaptée et mise en place, la gestion intégrée est un vrai confort, surtout pour éviter les erreurs de saisie et optimiser le pilotage de l’activité. Elle entre aujourd’hui progressivement dans les petites structures, car les effectifs sont partout un peu limités et la mise en place de l’ERP permet de structurer et d’optimiser l’organisation.

BF : Et la CRM ?

Cette partie de l’ERP ne concerne que la clientèle, de la gestion des contacts à la facturation. Elle permet de capitaliser sur les données du client dans toute l’entreprise, quels qu’en soit l’origine ou le contact (site web, réseaux sociaux, e-mailing, salon, visite, livraison…) et de le reconnaître à chaque étape du process. C’est une étape importante de la numérisation de l’entreprise.

BF : A quoi servent les objets connectés dans l’entreprise ?

FS : A plein de choses : Les objets connectés sont munis de capteurs numériques qui livrent de l’information à l’entreprise. Les informations en question sont infinies, et dépendent de l’activité. L’entreprise peut avoir besoin en permanence de connaître une température, un niveau d’eau, de savoir si une fenêtre est ouverte ou non, ou de tracer un objet. Les perspectives sont immenses, pour les activités de maintenance (remontées de pannes ou dysfonctionnements) et de la santé notamment (hygiène alimentaire, capteurs sur l’être humain ou sur ses vêtements…). Mais avec la multiplication des objets connectés, le piratage se développe et la sécurité des individus est remise en question…

BF : La numérisation, c’est aussi la déma-térialisation. Que penser du Cloud ?

FS : Avec toutes les applications nouvelles, le nombre de données ne cesse d’augmenter. Les espaces de stockage physique nécessaires aussi. La majorité des PME n’a pas les moyens de consacrer un local adapté à des serveurs très performants et surtout sécurisés. Pourtant, les entreprises doivent en permanence adapter leurs outils à leur activité, leurs effectifs, leur environnement économique et réglementaire et elles peuvent le cas échant être limitées dans cette agilité par des effets de seuils nécessitant des investissements non anticipés. Le Cloud répond à ces enjeux en permettant de mutualiser des infrastructures de stockage et d’hébergement dans des environnements virtuels hautement sécurisés. Mais il faut impérativement veiller à ce que ces espaces soient localisés en France et respectent la législation française.

BF :Que peut apporter Rhénatic aux entreprises d’Alsace ?

FS : Nous regroupons des acteurs du numérique de toutes spécialités en Alsace et pouvons guider les entreprises vers celles qui peuvent répondre à leurs besoins. Nos adhérents sont des structures de toute taille représentant les diverses expertises du numérique et qui peuvent répondre, individuellement ou en collectif, à des besoins précis et pointus. Nous avons lancé avant l’été un cycle de “workshops” avec des entreprises qui ne sont pas dans le secteur numérique, mais qui souhaitent bénéficier de l’apport de spécialistes pour inventer avec eux de nouveaux produits ou usages.

Propos recueillis par Béatrice Fauroux

Rhénatic
www.rhenatic.eu