L’Éveil du Bois, à Moosch, la restauration de trésors de l’Histoire, dans les règles de l’art par Vincent Mourer 

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 10 juillet 2023

Ce sont des centaines d’années d’Histoire qui passent entre ses mains. Vincent Mourer est ébéniste d’art. Il donne une seconde vie à ces meubles d’exception mais en les travaillant de manière traditionnelle, dans le respect de ses prédécesseurs. 

Vincent Mourer a un parcours pour le moins atypique. Serrurier métalier de formation, il a exercé plusieurs métiers avant de devenir ébéniste d’art. C’est après un licenciement économique qu’il revient au bois en fondant son entreprise, l’Éveil du Bois, en 2010. Il commence par se faire connaître sur les marchés de Noël, à travers des animations aussi, avant de se tourner vers des pièces d’exception. 

Un travail dans le respect de ses prédécesseurs 

Lorsqu’une pièce passe entre ses mains, Vincent Mourer apporte un soin tout particulier à la travailler de manière traditionnelle. Dans le respect de ses prédécesseurs. « Il est passé entre les mains de restaurateurs, comme moi. Mon but est de faire durer le meuble 200 ans de plus, pour qu’un ébéniste comme moi puisse le restaurer à son tour », souligne l’artisan. Certains meubles révèlent leurs mystères. À l’instar de ce meuble du XVIIIème siècle. « Il y avait un tiroir secret que j’ai dévoilé à mon client, après l’avoir fait chercher quelques minutes. Ces tiroirs secrets, je les ouvre devant mes clients. On trouve des épingles à cheveux, des pièces percées de la guerre. » Au rang des autres belles surprises, cette coupure de presse datant de 1733, dissimulée derrière la glace de cette coiffeuse Napoléon. « J’y ai ajouté ma carte. Peut-être que quelqu’un la retrouvera dans 300 ans. » Particularité, l’artisan alsacien a été retenu pour restaurer le mobilier national. Son travail a débuté par le lit de Charles X. 

Le vernis au tampon 

Restaurer un meuble est un véritable art. Vincent Mourer l’observe d’abord précautionneusement pour en enregistrer chaque détail, avant de le désosser entièrement. « Restaurer un meuble, ce n’est pas du rajout de colle. Le bois bouge, travaille, vit… » Il utilise des méthodes ancestrales, comme le vernis au tampon. Une technique qui ne s’acquiert qu’avec l’expérience. « Il faut de la méthode, de la patience aussi. Il faut des années pour la maîtriser. » Autre élément essentiel de la restauration d’art : la matière première. « Toutes les essences ont leur charme. Elles sont toutes adaptées à une époque de la restauration. » Aucun meuble ne sort de son atelier tant que l’artisan n’en n’est pas satisfait. « Il m’arrive de le mettre dans la voiture pour en voir les défauts. Des fois aussi, je préfère le mettre de côté et y revenir quelques heures après pour en voir les détails, les défauts… » 

De la création contemporaine, ancienne ou design 

Si 99% de son travail reste la restauration, Vincent Mourer fait aussi de la création. Mobilier contemporain, ancien ou design, copies de meubles anciens… Son truc à lui, ce sont les ‘’moutons à cinq pattes’’. À chaque création, son croquis fait main. Vincent Mourer ne s’impose aucune limite. Des meubles aussi esthétiques que fonctionnels et adaptés à la configuration de la pièce dans laquelle il trouvera sa place. Sa clientèle est hétéroclite. Si la moyenne d’âge est de 60 ans, elle oscille entre 30 et 75 ans. Vincent Mourer reçoit des pièces du Grand Est, de Bourgogne-Franche-Comté, de Nancy, de la couronne mulhousienne et Sud-Alsace, jusqu’à Paris. 

Emilie Jafrate

Ebenisterie d’Art L’éveil du Bois 
7 rue Brand, Moosch 
06 62 75 21 89 
leveildubois.fr