Le Musée National de l’Automobile entame sa mue pour ses 40 ans

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 19 décembre 2022

Le contrat de vingt années liant la société privée Culturespace au Musée National de l’Automobile a pris fin en décembre 2021. L’occasion pour l’association du musée de reprendre la main sur la gestion de l’exploitation des lieux. Une gestion directe qui permet à son directeur, Guillaume Gasser, d’envisager un avenir nouveau pour ce lieu de prestige.

Terminée la Cité de l’automobile, bienvenue au Musée National de l’Automobile. Un changement de nom qui représente bien plus. Choisie en 1981 suite à un appel d’offres, la société privée Culturespace avait été engagée pour un contrat de 20 ans avec, pour missions, celles de mettre en valeur les lieux, l’exploiter mais aussi communiquer. Seulement, face à un Musée en perte de vitesse et en manque de dynamisme, l’association du Musée a choisi de reprendre la main, comme cela avait déjà été le cas entre 1982 et 1999. À sa tête, Guillaume Gasser, directeur des lieux.

« À force de fréquenter ces lieux, on en tombe amoureux »

Issu du monde de l’industrie, Guillaume Gasser débute sa carrière du côté de Reichshoffen. Il poursuit à Ensisheim, au cœur d’une entreprise d’impression sur papier. En 2012, il met un pied au Musée National de l’Automobile en prenant le poste de Secrétaire de l’association du Musée. « C’était un poste de gestionnaire. Nous avons mené de grands travaux, que ce soit au niveau de la toiture, de l’isolation, de la transition énergétique aussi, sans oublier l’entretien de ces bâtiments. » Il y a deux ans, au départ de son conservateur en chef, Richard Keller, il prend la direction de l’association. « À force de fréquenter ces lieux, on en tombe amoureux. On se prend au jeu de son histoire, mais aussi de tout l’environnement social qui y était lié. Ce Musée et sa collection Schlumpf, est une aventure incroyable. »

Un vivier de visiteurs à reconquérir

Aujourd’hui, le Musée National de l’Automobile part à la reconquête de son public. « Il y a 20 ans, tout le monde connaissait notre Musée. Aujourd’hui, nous avons perdu en notoriété… » En 1999, le Musée comptait 250 000 visiteurs par an. Ils n’étaient plus que 200 000 en 2019. Le premier objectif des nouveaux gestionnaires est d’atteindre les 180 000. « Mais la tendance actuelle laisse à penser que nous parviendrons à atteindre la fréquentation de 2019 », précise Guillaume Gasser. Une fréquentation composée à 60% de français, dont plus de 50% de locaux et 40% d’étrangers. « Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur la marque Bugatti, une marque de prestige qui appartient à ce marché des voitures anciennes qui progresse de 10% par an. Les fans sont de plus en plus nombreux et pourtant, nous avons de moins en moins de visiteurs. Nous sommes face à un problème de communication évident. » 40 collaborateurs travaillent actuellement sur ce site de 35 000m2 et un service communication vient d’être créé.

Un projet scientifique et culturel à faire valider auprès du Ministère de la Culture

Jusqu’en 2021, le fonctionnement des lieux échappait à l’association. En reprenant la main, l’association a désormais toutes les cartes en main pour lui donner un nouveau souffle. Une nouvelle dynamique qui passe par un projet scientifique et culturel sur lequel planche actuellement une conservatrice recrutée tout spécialement en novembre 2021. Un projet qui doit être déposé dans les règles, auprès du Ministère de la Culture. Un projet à horizon trois ans. Mais Guillaume Gasser et son équipe n’attendent pas ces trois années pour lancer la modernisation des lieux, face au potentiel qui s’offre à eux.

Devenir un véritable lieu de vie

La vocation du Musée de l’Automobile, aujourd’hui, est de devenir un véritable lieu de vie. Un rendez-vous régulier des mulhousiens. C’est la raison pour laquelle le bar Le Gatsby a ouvert ses portes fin juin. « Nous avons déplacé les entrées. Ainsi, les visiteurs ont accès au bar et à l’autodrome sans avoir à prendre d’entrée. Nous disposons d’un service de location de voiture pour pouvoir rouler sur l’autodrome. Aujourd’hui, les gens peuvent également consommer en attendant leur voiture ou alors à l’issue de leur session de pilotage. » Et qui dit année anniversaire, dit exposition exceptionnelle. Son nom ? Iconiques Mécaniques. Elle a révélé des pièces inédites sorties des réserves. « Nous avons sorti des voitures anciennes non restaurées. On a eu de tout, électrique, vapeur, gazogène, et même un prototype électro-solaire. » Une exposition qui a dévoilé aussi les objets personnels de la famille Schlumpf. Le tout, présenté dans une scénographie visuelle et auditive. Autre exposition de prestige, celle de la dernière exposition de la famille Bugatti. « Les sept modèles ont été réunis pour la première fois et c’était chez nous ! » En 2022, il se passait toujours quelque chose au Musée National de l’Automobile. Un anniversaire – celui des 40 ans – qui s’est décliné en 40 événements différents.

Emilie Jafrate

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