Industrie du Futur : rencontre chez Endress+Hauser

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 15 décembre 2017

Le 19 octobre dernier s’est tenue, au sein de l’entreprise Endress+Hauser Flowtec AG de Cernay, la première rencontre en Sud-Alsace sur le thème de l’Industrie du Futur. Après une visite d’Endress+Hauser, une table ronde a été proposée avec des échanges d’expériences de trois entreprises locales engagées dans la démarche Industrie 4.0.

Présent à cette soirée, Alain Bohrer, représentant de l’Alliance Industrie du Futur en Alsace, a expliqué : « Nous avons organisé cet événement, suite à la constatation que les PME et TPE de notre territoire ont une connaissance limitée des enjeux et apports de l’Industrie du Futur ». Il a rappelé le concept d’Industrie du Futur par ces mots : « C’est une industrie plus intelligente, plus responsable, plus humaine et plus performante. Elle se résume en trois mots : elle est connectée, optimisée et créative ».

Présentation d’Endress+Hauser : une expertise mise en œuvre depuis 1953
L’entreprise suisse Endress+Hauser est l’un des fournisseurs majeurs d’appareils de mesure et de solutions d’automatisation pour les processus industriels. Elle évolue sur les marchés de la chimie, pétrochimie, pharmacie, agro-alimentaire, eaux potables et usées, énergie, papeterie, remplissage, dosage etc. « Le site de Cernay, Endress+Hauser Flottes AG, a été fondé en 1991, détaille Thierry Weissberger, directeur de l’usine de Cernay. 330 collaborateurs y fabriquent des débitmètres électromagnétiques et vortex. Ces débitmètres offrent des solutions pour la mesure des liquides conducteurs et non-conducteurs, ainsi que des gaz et de la vapeur ».

 

Endress+Hauser, engagé dans la dynamique Industrie du Futur
Pour David Beltzung, responsable engineering du site de production de Cernay, la principale intégration d’Endress+Hauser dans l’Industrie 4.0 est la traçabilité sur site : « Nos machines connectées permettent de récolter des informations pour faire l’état des lieux des équipements et des produits. Chaque étape de fabrication étant enregistrée numériquement, nous pouvons informer en direct nos collaborateurs de l’évolution de la production ». L’entreprise est également en lien permanent avec ses fournisseurs. « Par exemple, le système de stockage de vis est mis en liaison avec le fournisseur qui sait exactement quand il faut nous réapprovisionner ». Le site est aussi en connexion constante avec ses clients.
De nombreux procédés de fabrication sont robotisés. « Nos nouvelles gammes de débitmètres sont digitalisées. On y place des systèmes d’auto-diagnostic. Si un problème est détecté, un signal est envoyé à l’utilisateur ». Le 4.0 a amélioré la production : « L’ensemble de nos techniciens de maintenance seront bientôt équipés de tablettes numériques. Nous avons aussi un projet de digitalisation des ordres de fabrication actuellement imprimés sur papier ».

Kabelec : connexion avec les clients et nouveau management
Le fournisseur de composants électroniques situé à Aspach-Michelbach est dirigé par Émilie Rabiecynski. L’entreprise est, elle aussi, intégrée dans la dynamique Industrie 4.0. « Nous avons un ERP (Enterprise Resource Planning) qui gère l’ensemble de notre production, détaille Émilie Rabiecynski. On peut suivre la production dès la commande jusqu’à la livraison au client. On suit encore le produit de très près en SAV ». L’entreprise a également amélioré sa communication avec ses clients. « Nous envoyons par exemple des e-mailings d’information. Nous gérons le stock de nos clients à distance grâce au numérique ». Kabelec a repensé son management et l’aspect collaboratif au sein de l’entreprise. « Nous avons des indicateurs de performance pour suivre en temps réel l’efficacité de nos collaborateurs et les accompagner au mieux ».
Kabelec a bénéficié d’un diagnostic de la CCI qui lui a permis de se rendre compte de ses points faibles et forts. « Notre objectif est d’aller encore plus loin dans la numérisation. Actuellement, les plans et ordres de fabrication sont imprimés sur papier. Nous voudrions tout mettre sur tablettes. Nous avons également prévu de gérer les factures numériquement, enfin nous cherchons en permanence à automatiser certaines étapes de fabrication ».

Modernisation des outils chez ETC
L’entreprise de teinture et d’impression sur tissus à Cernay a investi un million d’euros ces quatre dernières années pour moderniser ses outils, notamment les infrastructures électroniques et la chaufferie. « Nous avons réduit notre impact sur l’environnement en réduisant notre consommation énergétique de 20%, se félicite Francis Hobeika, dirigeant de l’entreprise. Nous avons aussi réduit notre taux de déchets ». L’entreprise s’est ouverte sur l’Europe en allant chercher de nouveaux industriels. « Nous avons modifié de 30% notre clientèle ». ETC a récemment développé un département impression numérique textile.
« Nous plaçons les hommes au cœur du développement de l’entreprise, affirme Francis Hobeika. Sur le site, nous avons 38 personnes, dont cinq ingénieurs, et sommes équipés de trois laboratoires ». L’entreprise a elle aussi bénéficié d’un accompagnement dans sa transition 4.0. La Région a réalisé un diagnostic. « Depuis quatre ans, nous ressentons une amélioration de notre compétitivité. Nous avons aussi recruté une douzaine de personnes, notamment des jeunes attirés par nos activités, par exemple des infographistes ».

Magali Santulli

Endress Hauser Flowtec AG
35 Rue de l’Europe à Cernay
03 89 75 35 00
www.endress.com

De gauche à droite sur la photo de couverture: Émilie Rabiecynski, David Beltzung et Francis Hobeika