“Comment, tu n’es pas sur Facebook ?”
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 12 mai 2010
“Comment, tu n’es pas sur Facebook ?”. Une réponse négative à cette question entendue de plus en plus fréquemment ces temps-ci vous range définitivement dans la catégorie de ringards dépassés, voire bornés, limite irrécupérables… Encore pire, on m’a même dit “Si, si tu y es, je t’ai vue” alors que je dois avoir un homonyme qui n’a pas mes réticences : elle est « moderne », elle ! Non pas que j’aie des préjugés contre Facebook : mes enfants y retrouvent leurs copains de colo et de la maternelle, mes amis y échangent leurs impressions sur leur dernier resto ou s’envoient des blagues, mais voilà, quels que soient les motifs vaguement professionnels qui pourraient me conduire à mettre le doigt dans cet engrenage, je résiste. Ok la rapidité de diffusion d’une information, ok la petite communauté qui rigole bien, ok on se fait des potes qui un jour peut-être/pourquoi pas/pourraient/on ne sait jamais/devenir des clients… Mais voilà, je ne le sens pas, je trouve ça creux, superficiel, agité, blablateux, et je me demande où je pourrais encore trouver le temps d’alimenter cette bête vorace en informations si possible drôles, anecdotiques et loufoques… et surtout quotidiennes ! Vous me direz, si c’est pour faire dans le réseau sérieux, il y a Viadeo et autres Linkedin… eh bien oui, pourquoi pas s’en tenir à ça ?…Car une fois de plus, c’est la question des contenus qui est posée : raconter quoi, à qui et pourquoi ? Quelle activité, quels contacts a-t-on abandonnés pour pouvoir étaler sa vie privée sur la toile ? En tout cas, j’espère de mon côté en garder pour lire, regarder les étoiles, boire un café avec des vrais gens ou ne rien faire… De l’air, de l’air ! Le luxe de nos jours, c’est la pause-connexion !
Béatrice Fauroux
Rédactrice en chef