
Domiconus, la banque de venins de cônes marins créées par Dominique Flota, à Obermorschwiller
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 10 janvier 2023
Et si l’avenir de la pharmaceutique résidait dans le cône marin ? C’est en tout cas le pari pris par Dominique Flota depuis 2017. Son laboratoire de recherche n’a cessé de grandir depuis, avec des collaborateurs déterminés à découvrir tous les secrets de ces cônes marins.
L’histoire démarre en 2015. Intolérant aux antidouleurs, Dominique Flota est victime d’un accident sur une intervention en tant que pompier volontaire, et rien n’existe alors pour le soulager. Chercheur à l’école polytechnique de Zurich, il entame alors des recherches pour trouver une alternative aux anti douleurs existants. C’est là qu’il tombe sur le cône marin et son potentiel thérapeutique. « Dans certains pays, on les utilise pour faire de la soupe » sourit-il. « Or, ils disposent de venins très puissants. Ce sont des taser biologiques. S’ils vous piquent, c’est la mort assurée. Leurs venins ont un effet immédiat sur l’être humain. Chaque venin est constitué de plusieurs centaines de toxines différentes, appelées conotoxines. Chacune est active sur une cible biologique. » Les fonds marins abritent une véritable pharmacie vivante.
Un concept unique au monde
C’est ainsi que naît Domiconus, en 2017. L’aventure débute dans le garage de Dominique Flota. Sa ferme d’élevage est aujourd’hui constituée de plus de 100 cônes marins pour une trentaine d’espèces. Ses équipes travaillent au quotidien avec cet être vivant si mystérieux. Leur mission est d’en percer les secrets par le prélèvement de venin sur animal vivant. Un concept unique au monde. Cinq ans après avoir vu le jour, Domiconus poursuit son bonhomme de chemin avec la récente inauguration de ses nouveaux bâtiments. 200m2 qui multiplie par 3,5 le potentiel de la taille de la ferme actuelle. « Nous sommes passés de ma maison à mon bureau », souligne-t-il. Un développement qui passe aussi par le nombre de ses collaborateurs. S’ils étaient encore cinq personnes en 2021, l’effectif s’est étoffé jusqu’à atteindre 11 personnes aujourd’hui. Installé au cœur d’Obermorschwiller, Domiconus dispose d’un emplacement stratégique, à quelques encablures seulement des huit bigs pharmas.
Un produit cosmétique alsacien pour 2023
D’importantes perspectives de développement s’ouvrent désormais pour Domiconus. « Des projets vont se concrétiser dans les 18 prochains mois », souligne le chef d’entreprise. Un produit cosmétique estampillé marque Alsace, en partenariat avec l’ADIRA, va voir le jour d’ici fin septembre 2023. De nouvelles embauches sont également prévues. L’effectif de Domiconus devrait atteindre la vingtaine de personnes d’ici l’an prochain. Domiconus appuie ses recherches sur ses ressources internes, mais aussi des collaborations avec des laboratoires de recherche publique comme le CNRS, l’INSERM mais aussi d’autres sociétés renommées dans ces domaines.
Une pharmacie naturelle menacée
Domiconus planche actuellement à la reproduction de ces cônes marins. Une opération complexe. « Pour l’heure, les cônes que nous pêchons terminent leur vie chez nous. » Une pharmacie naturelle menacée par le réchauffement climatique. « On estime à 1200, le nombre d’espèces de cônes dans le monde et 700 dans les fonds marins français, l’équivalent du PIB de la pharma suisse. Il est important de les protéger et de les préserver. »
Emilie Jafrate
Domiconus
13B rue Principale, Obermorschwiller
09 62 61 49 02
domiconus.com/fr
Facebook : Domiconus
Linkedin : Domiconus – Conotoxins for Health