Chez Steph et Marie à Rixheim, l’adresse sans chichi et sa cuisine fraîche, maison et de saison

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 13 janvier 2023

Stéphane et Marie Diringer ont donné un nouveau souffle à ce bâtiment dans lequel aucune affaire n’est parvenue à tenir. Établi au 54, rue de l’Ile Napoléon, le couple a su faire de cet endroit ‘’maudit’’, un lieu de gastronomie, de vie et de sourire. Bienvenue chez Steph et Marie.

En s’installant dans ce bâtiment du 54 rue de l’Ile Napoléon, le pari semblait risqué. Mais Stéphane et Marie Diringer ont su le relever avec brio. « Il a connu quatre faillites avant nous » se souvient la gérante. « Mais nous voulions ouvrir notre propre restaurant. Cela faisait un an que nous cherchions et à force de passer devant, on a fini par se lancer. Tout le monde disait de nous que nous étions complètement fous. » Un grain de folie qui les pousse à ouvrir Chez Steph et Marie en 2014, après huit mois de travaux. « Je connaissais ce bâtiment pour y avoir décroché mon premier emploi après mon apprentissage. C’était en 98 et il s’appelait Le Phare. J’étais loin de me douter que je l’achèterais un jour » sourit Marie Diringer.

Elle au service, lui en cuisine

Leur histoire, forcément, démarre dans la restauration. Elle, était au service, lui, intervenait en tant qu’extra, en parallèle de son métier de chauffeur poids lourd. « Stéphane a fait une pause de dix ans. Je l’ai un peu poussé à y revenir », sourit Marie. Elle aussi a tenté de s’éloigner du milieu, mais elle a fini par revenir à ses premiers amours. « Je suis en salle depuis mes 17 ans, j’ai essayé de changer à travers d’autres petits boulots, mais je n’ai jamais retrouvé ce truc, cette adrénaline propre au service. »

Un chef amoureux de la viande

Boucher pendant dix ans, Stéphane Diringer est un amoureux de la viande. Ses morceaux, il les découpe lui-même à partir de déhanchés entiers (soit un demi bœuf sans cuissot ni épaule, ndlr). Le bestseller du chef reste son cordon bleu, décliné façon alsacienne (au munster et forêt noire), italienne (gorgonzola et jambon de parme) ou classique (emmental et jambon). Des pièces de 500 grammes. Tous les plats sont faits maison et cuisinés à partir de produits frais et de saison. À Noël, l’établissement est réputé pour son foie gras et son saumon fumé maison. Côté dessert, le « pain perdu de mémé » connaît un franc succès. « Nous ne l’avions au départ qu’en suggestion » sourit Marie. « Nous avons été obligés de le mettre à la carte. »

Les actifs de la zone le midi

Ils sont aujourd’hui trois en salle et quatre en cuisine. Une équipe dont l’effectif a été complètement renouvelé suite au Covid. « Nous avons fonctionné avec les mêmes salariés pendant sept ans. Et puis trois ont changé de voie, deux ont démissionné. Seule une personne est encore là depuis le début. » Chez Steph et Marie, c’est cent couverts intérieurs et 90 en terrasse. Et le midi, en semaine, le rythme est des plus soutenu. L’emplacement attire tous les actifs de la zone, « de l’ouvrier au patron » et le restaurant affiche la plupart du temps complet. Stéphane et Marie Diringer proposent un menu du jour (entrée, plat, dessert) à 14€90 qui contribue à leur succès. Les soirs et week-ends, la clientèle est différente. Elle est composée de personnes âgées, de familles, aussi. Ou alors d’habitués du midi qui viennent prendre le temps.

Un rêve de gosse

Exercer ce métier était son objectif depuis sa plus tendre enfance. « Je n’avais que 13 ans lorsque j’ai mis les pieds pour la première fois dans une cuisine » se souvient-il en souriant. « J’en ai aujourd’hui 46… » Pendant dix ans, Alexis Cordier roule sa bosse. Il fait les saisons dans des établissements de prestige, comme le Martinez à Cannes. Et puis il finit par se calmer. « Je suis devenu papa. J’ai pris un poste de chef de cuisine à Bâle dans une résidence pour personnes âgées. C’était une bonne place, j’avais une très belle équipe, la sécurité financière aussi, mais j’avais besoin de me lancer à mon compte. » Il saute le pas en 2015, du côté du Neuweiher.

« Se changer les idées avant de retourner bosser »

Les co-gérants ont petit à petit transformé les lieux à leur image. Les mois de fermeture pour crise sanitaire leur ont permis d’accélérer les travaux de rénovation. Chez Steph et Marie est désormais un véritable cocon de bois, chaleureux. « Ici, nous ne faisons pas de chichis. Nos clients, nous les appelons par leurs prénoms. Nous voulons qu’ils se sentent bien, comme à la maison. La clé, c’est le sourire. Certains de nos clients viennent tous les midis. C’est un moment speed, mais c’est le moment aussi pendant lequel ils ont besoin de rigoler et de se changer les idées avant de retourner bosser. »

Emilie Jafrate

Chez Steph et Marie
54 rue de l’Ile Napoléon, Rixheim
03 89 43 46 33
Chez Steph et Marie