Le panneau photovoltaïque, un placement durable ?
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 10 juillet 2010
La vogue des installations chez les agriculteurs, les industriels et les particuliers tient bien sûr à deux mesures favorables : le crédit d’impôt et le prix élevé de rachat par EDF, qui poussent le secteur, les convictions écologiques étant un plus nécessaire… mais non suffisant !
Vu cet engouement pour un placement intéressant, compte tenu des taux d’intérêt actuel, ainsi que pour un complément de revenu non négligeable, le nombre d’installations ne fait que croître. Rien que sur Mulhouse, nous avons compté 18 intervenants divers dans le secteur du photovoltaïque. Le coût pour la collectivité va donc augmenter et il est clair que les avantages ne seront pas maintenus à terme. Ainsi, les avantages fiscaux seraient appelés à disparaître fin 2011 et le prix d’achat par EDF sera soumis dès début 2011 à des contraintes de plus en plus drastiques pour pouvoir bénéficier du prix d’achat maximal : par exemple, il faudra des panneaux intégrés à la toiture (et non pas posés sur une structure). On estime que le tarif d’achat par EDF sera appelé à baisser d’environ 10% par année. Quant au prix du prix du matériel, il a bien diminué depuis 2008 et ne variera guère à court terme, d’autant qu’on parle de pénuries de panneaux et d’onduleurs chez des fabricants actuellement sur-sollicités.
Cela signifiera une diminution de rentabilité de cet investissement (d’environ 12 à quelque 8%), mais qui restera intéressant, vu le rendement des placements actuels. Par ailleurs, c’est un placement sans risque, puisque le tarif est assuré par contrat et il y a peu d’entretien sur les installations. Le seul risque, c’est de ne pas pouvoir bénéficier du rendement optimal des panneaux pendant 20 ans (et même au-delà) pour diverses raisons, hors météo. Tout prestataire doit assurer un accompagnement à la fois fiscal, tarifaire et technique, et proposer un service d’entretien et des garanties sur 20 ans, ainsi qu’une assurance permettant le remplacement du matériel sans frais en cas de casse. Et bien sûr, il faut veiller à ce que les prestataires aient bien les garanties décennales et le label QualiPV. A ces conditions, le placement peut s’avérer « durable ».