La Chocolatisserie de Jennifer Bejot : le paradis de la gourmandise artisanale, entre tradition et modernité, depuis Soultz

Édition : Colmar - 16 juin 2025

Discrète et prudente de nature, Jennifer Bejot commence par régaler les gourmands depuis sa cuisine, chez elle. En octobre 2024, elle franchit une étape décisive : elle reprend l’ancienne pâtisserie Nilly à Soultz et y installe sa Chocolatisserie, où tout est fait maison, des viennoiseries aux pralinés, en passant par les pâtisseries raffinées.

À l’origine, Jennifer se voyait juge aux affaires familiales. Mais des études trop onéreuses la forcent à réorienter son projet. On lui parle alors de la cuisine, un secteur qui ne connaît pas la crise. « Mais je croyais qu’il fallait forcément tuer des animaux ! Tuer des fraises, c’est moins grave », plaisante-t-elle. Depuis ses 15 ans, elle n’a pourtant jamais quitté l’univers sucré de la pâtisserie. Diplômée en pâtisserie, confiserie et glacerie à la sortie d’un lycée hôtelier vosgien, elle complète sa formation par un CAP chocolaterie, un CAP boulangerie, puis une spécialisation en traiteur. Déterminée, elle passe même un bac pro boulanger/pâtissier en candidate libre.

Les traditions régionales revisitées à sa manière

Finaliste du concours national Création et Saveurs en 2022, elle y décroche une place dans le top 8. C’est à cette occasion qu’elle met au point sa Pavlova signature, déclinée au fil des saisons. Ses éclairs, eux, séduisent autant par leur esthétique que leur générosité. Jennifer Bejot aime les classiques régionaux, mais encore plus les réinterpréter. Le Koug’Amande, par exemple ; fusionne le kougelhopf alsacien avec une touche de modernité. « Notre vitrine n’est jamais très fournie, mais elle change tout le temps », explique-t-elle.

Des croissants en éditions limitées

Avant de se lancer, il lui a fallu du temps, de l’audace… Et le soutien de ses proches. Le moment venu, ce sont ses croissants qui lui donnent du fil à retordre. « Ils rendaient du beurre ! J’ai dû appeler un ami, qui n’a pas hésité à prendre un avion depuis la Norvège pour m’aider à perfectionner ma recette ». Aujourd’hui, ses croissants sont proposés en éditions limitées, changeant au gré des semaines. En avril, par exemple, les clients ont pu déguster une version garnie d’une crème noisette onctueuse et de noisettes concassées. La pistache, elle est déjà une valeur sûre auprès de sa clientèle.

Le chocolat, ‘‘la chimie qui se mange’’

Même si elle aime tous les aspects de son métier, c’est le chocolat qui la fait vibrer. « C’est de la chimie qui se mange », sourit-elle. Son rêve ? Ouvrir un jour sa propre chocolaterie, dans un espace plus vaste. En attendant, elle s’approvisionne auprès d’un artisan français pour ses fèves de cacao et sélectionne avec soin des matières premières haut de gamme. « Ma pistache vient d’Iran et j’utilise uniquement de la vanille en gousse dans mes crèmes et fondants d’éclairs. On en voit d’ailleurs les petits grains noirs ».

Une oreille attentive et des créations sur mesure

Jennifer Bejot aime transmettre. Des cours de pâtisserie devraient d’ailleurs voir le jour prochainement. Au fil du temps, la confiance s’est installée, avec des liens privilégiés tissés avec sa clientèle. « Une dame me racontait qu’elle allait jusqu’à Mulhouse chercher son millefeuille au chocolat. Un jour, je l’ai surprise : elle m’a acheté les neuf d’un coup ! ». Les mardis et mercredis après-midi, son salon de thé ne désemplit pas. L’ambiance y est conviviale, comme à la maison, avec des créations qui s’adaptent aux envies du moment.

Des douceurs pour les particuliers… Et les pros

La Chocolatisserie séduit aussi les entreprises. Jennifer a ainsi réalisé près de 300 tablettes ‘‘J’aime Soultz’’ pour la commune. À Pâques c’est le Spa Les Violettes qui lui a confié ses chocolats, et les Dominicains de Guebwiller font régulièrement appel à elle pour leurs événements. Sa commande la plus importante à ce jour ? 200 ballotins de 250g de chocolats pour une entreprise de nettoyage locale. Un artisanat sincère et généreux qui parle à tous les publics.

Emilie Jafrate

Légende : Jamais à court d’idées, Jennifer Bejot propose des créations gourmandes 100% artisanales. Qu’elles soient en chocolat, en viennoiserie ou en pâtisserie, ici, tout est fait avec cœur et passion.

La Chocolatisserie
65 rue du Maréchal de Lattre de Tassigny – 68360 Soultz-Haut-Rhin
03 89 28 58 18
lachocolatisserie.com