Da Roberto, les spécialités italiennes du Calabrais Roberto Naccari en direct des marchés haut-rhinois

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 13 septembre 2021

Originaire de la région de Calabre, Roberto Naccari a lancé sa petite entreprise de spécialités italiennes en octobre 2020, en pleine crise sanitaire. Ses produits sélectionnés avec soin et son accent chantant ont permis aux personnes adeptes de marchés de prendre une bonne dose de dépaysement, en plein cœur du confinement.

Ricotta/truffe noire, Ricotta/épinards, mozzarella di bufala/tomate séchée et basilic, aubergine, viande de boeuf… Ses pâtes fraiches en ont fait craquer plus d’un. Elles sont d’ailleurs son « cheval de bataille ». Déclinées en sept saveurs, elles représentent le point fort de Roberto Naccari et correspondent à environ 40 à 50% de ses ventes. Les arancini, qu’ils soient salés ou au nutella pour leur version sucrée sans oublier ses cannolli siciliani ricotta pour le dessert ont également forgé la réputation de cet italien originaire de la région de Calabre, sans l’extrême sud de l’Italie. « Au début, les gens n’osaient pas en consommer mais je leur en glissais dans leur sachet pour qu’ils goûtent, sourit-il. Et puis mon accent est une autre de mes forces. » Un accent, une joie de vivre et une passion communicatives.

« Mangia bene e vivi felicemente »
Et puis, il faut dire aussi que les Italiens ne rigolent pas avec les bons produits ni la bonne cuisine. Un point commun, d’ailleurs, avec les Alsaciens. « La cuisine, c’est la vie, chez nous. S’il mange mal, cela peut mettre un Italien de mauvaise humeur. Mangia bene e vivi felicemente – traduisez pour vivre heureux, mangeons bien – c’est ma devise. En Italie, on ne parle que de ça, c’est la base.» Sur les marchés, Roberto Naccari essaie d’ailleurs de transmettre cette culture et cet amour du bien manger à ses clients. « Je donne ma recette des carbonaras sans crème, par exemple. Pendant le confinement, avec les restaurants fermés, j’ai imprimé des recettes sur mes flyers. » Pour le moral aussi, Roberto Naccari propose des plateaux composés de charcuteries fondantes, de fromages et d’antipasti.

Un démarrage extraordinaire en octobre 2020
« À mon sens, il n’y aurait jamais eu de meilleur moment que cette période Covid pour lancer mon activité. Tous les restaurants étaient fermés et le seul moyen de sortir c’était d’aller faire des courses. Les gens avaient le choix entre les centres commerciaux au milieu d’une foule en panique ou alors à l’air libre, sur les marchés. Le flux de clients a été très important dès le départ. C’est ce qui m’a permis de me faire véritablement connaître. J’ai vécu un démarrage extraordinaire en octobre 2020 et, sans la Covid, je ne pense pas que cela aurait aussi bien fonctionné. » Avec la réouverture des restaurants, la réouverture aussi des frontières et la liberté de circuler, Roberto Naccari note une perte de 50 à 70% de son activité sur certains marchés. Pour pallier ce manque à gagner, il ambitionne de gagner quatre nouveaux marchés d’ici fin 2021, portant à 11 son nombre d’emplacements par semaine. « Je m’attendais à ce phénomène, j’avance avec un peu plus de doute mais je continue de travailler dur. »

« Je me suis immédiatement senti dans mon élément »
La clientèle de marché est une clientèle particulière, une clientèle attachée à ses habitudes. « Dure à conquérir mais facile à perdre. » Roberto Naccari a su gagner le coeur et les papilles de ses clients par ses produits mais aussi par son bagout. « Je n’ai aucune stratégie. Je reste moi-même. Le meilleur retour que puissent me faire les clients, c’est de revenir en me disant : ce soir nous sommes cinq, prépare nous un plateau, on te fait confiance.» La vie de marché, il l’a découverte il y a quelques années. Arrivé en Alsace en 2013, Roberto Naccari a commencé par travailler dans une entreprise de fermetures. Lorsque cette aventure s’est terminée, le Calabrais ne parlait pas un mot de français. Sa langue et sa culture lui ont permis de se rapprocher d’un grossiste de produits italiens installé à Mulhouse. « Avec eux, j’ai découvert les marchés. J’y ai travaillé pendant deux ans et demi, trois ans. À leurs côtés, j’ai tout appris. Je me suis immédiatement senti dans mon élément. » D’autres expériences en lien avec l’alimentaire italien s’enchaînent ensuite et puis Roberto Naccari ressent l’envie de voler de ses propres ailes. Il monte son projet et réalise un premier investissement de 25 000 euros dans une camionnette, un premier stock et le capital de son entreprise. Le succès qu’il rencontre dès le départ lui permet de poursuivre ses investissements. Il stockait, au départ, à domicile. Roberto Naccari dispose désormais d’un dépôt. Il a acheté un deuxième camion, avec une vitrine amovible de 4m20 de long.

« J’ai envie de faire connaître ma terre »
Ambitieux, Roberto Naccari aimerait grandir. Son deuxième véhicule et pour l’heure en stand by, il recherche la perle rare à embaucher. Celle qui saura, comme lui, transmettre sa passion de l’Italie, de sa culture et de ses bons produits. « J’espère pouvoir aller sur les salons également pour dénicher des produits d’exception, que l’on ne trouve pas ailleurs en privilégiant les petits producteurs locaux, sans oublier les classiques, bien entendu. Il faut savoir que chez nous, en Italie, la cuisine change radicalement en 20km. » S’il ne fait pas encore de service traiteur, l’idée d’installer un laboratoire pour proposer quelques spécialités gourmandes lui trotte d’ores et déjà dans la tête. « J’ai envie de cuisiner des cannellonis, des lasagnes parmigiana et de décliner l’espadon, comme on le fait chez nous. J’ai envie de faire connaitre ma terre ! »

Emilie Jafrate

Da Roberto – Spécialités italiennes
darobertofood@yahoo.com
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Sur les marchés : mardi soir Eguisheim, mercredi matin à Sierentz, jeudi matin à Rixheim, jeudi soir à Zillisheim, vendredi matin à Cernay, vendredi soir à Wattwiller, samedi matin à Munster.