Blandine Schoepfer, la diététicienne qui permet de bien vivre son diabète à travers son assiette

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 20 novembre 2024

Manger une part de gâteau lorsque l’on est diabétique, c’est possible. Tout est une question d’accompagnement et d’éducation. Une éducation thérapeutique que propose Blandine Schoepfer à Mulhouse.

Blandine Schoepfer est diététicienne depuis dix ans déjà. Elle a pourtant dû attendre quelques temps avant de pouvoir occuper son premier poste à l’hôpital. « J’ai même fait la plonge en attendant », se souvient-elle. Son premier poste était en gériatrie. Un poste qui se créait tout juste. Elle doit attendre 2015 pour prendre un poste en diabétologie.

S’adapter aux habitudes alimentaires de ses patients

« Étant moi-même diabétique depuis mes 12 ans, je voulais apporter quelque chose en plus du conseil alimentaire. » Et ce petit quelque chose en plus, ce sont ces années de vie et d’expérience avec un diabète de type 1. En avril 2023, elle rejoint l’EDeNS. Dans cet établissement mulhousien, la jeune praticienne rencontre des enfants et de jeunes adultes touchés par des maladies chroniques telles que le diabète. « Je faisais de l’éducation thérapeutique. Le principe était de m’adapter aux habitudes de mes patients jusqu’à arriver à les rendre autonomes. Mes conseils étaient adaptés à leur mode de vie. »

Des ateliers cuisine pour révéler des compétences

Un centre dans lequel elle fait de belles rencontres. « J’ai suivi un enfant éteint, j’avais du mal à le motiver en consultation. » Et sur un atelier collectif pratique, le déclic. « Je lui ai démontré qu’il savait faire. À chaque réponse validée, je le voyais de plus en plus heureux. » Des ateliers cuisine pendant lesquels ses patients se montraient proactifs. Des ateliers révélateurs de leurs compétences. « Cet enfant a fini par s’ouvrir et à partir de ce moment-là, nous sommes parvenus à nouer une alliance thérapeutique. »

Désormais en libéral au pôle santé Bel-Air

Mais voilà, l’expérience EDeNS s’arrête brutalement début 2024. Une fin soudaine que Blandine Schoepfer a d’abord eu du mal à encaisser. « Je n’avais pas envie de m’installer en libéral parce que le libéral n’est pas accessible à tous. J’ai même envisagé de devenir professeur des écoles pour apporter de nouvelles compétences aux gens. » Elle passe finalement le pas, au cœur du pôle santé Bel-Air, dans un cabinet partagé avec trois pédiatres.

« Créer des automatismes »

La diététicienne continue ainsi à faire tomber les idées reçues. « Il faut créer des automatismes. À l’adolescence, c’est plus compliqué. Avec les copains, on n’a pas envie de compter les glucides pour adapter sa dose d’insuline. Pourtant, lorsque l’on sort, on mange à peu près toujours les mêmes choses, ce qui permet de créer plus facilement des automatismes. » Et c’est par la cuisine que la jeune femme éduque le mieux. « On peut faire et manger des gâteaux même quand on est diabétique. Il faut juste régler son insuline en fonction.  »

Un planning d’ateliers éducatifs collectifs en cours d’élaboration

Blandine Schoepfer aimerait ainsi développer des ateliers cuisine et les installer au cœur de centres socioculturels. Un planning d’ateliers éducatifs collectifs est en cours de développement. « Cela permettrait d’être financièrement plus accessible pour mes patients et d’aborder différentes thématiques comme la lecture d’étiquettes, l’équilibre de son assiette… Mais toujours de manière ludique ! » La rentrée a marqué aussi le retour sur les bancs de l’école de la diététicienne qui vient d’entamer sa licence pour, in fine, décrocher son master en éducation à la santé thérapeutique.

Emilie Jafrate

Légende : Éduquer ses patients atteints de diabète, c’est la mission que s’est donnée Blandine Schoepfer et toujours, de manière ludique.


Blandine Schoepfer

Diététicienne Nutritionniste
22, rue Fénelon – 68200 Mulhouse
06 81 76 48 37
blandine-schoepfer.fr