
À Thann, Tronox , célèbre les 100 ans de son dioxyde de titane
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 4 janvier 2023
Elle est la plus vieille usine chimique au monde encore en activité. Tronox, c’est deux siècles d’histoire et un leadership mondial sur la production de dioxyde de titane. Une entreprise forte de 6 500 personnes à travers le monde dont 240 sur le site de Thann. Un site aux multiples particularités qui doit sa longévité à l’innovation.
6 500 collaborateurs à travers le monde, répartis sur six continents, Tronox est le deuxième producteur mondial de dioxyde de titane. La société rachète le site de Thann à Cristal en mai 2019. Mais l’histoire du site alsacien est bien plus ancienne. La pose de sa première pierre date de 1808, en plein âge d’or de l’industrie textile. Le marché local avait alors besoin d’acide. C’est ainsi que démarre la production de dioxyde de titane en 1922 à Thann. L’usine haut-rhinoise s’impose comme la première au monde à produire du dioxyde de titane. Depuis, Tronox a développé une technologie de pointe et consacré beaucoup de temps et d’efforts à l’innovation. L’entreprise thannoise dispose aujourd’hui d’une capacité de production de plus de 30 000 tonnes par an et elle en exporte 80%.
Une usine de spécialité, flexible, agile et innovante
Le dioxyde de titane dispose de nombreuses propriétés. Il est historiquement utilisé dans une multitude de domaines en tant que pigment blanc, que ce soit dans les peintures jusque dans le papier, sans oublier les plastiques. Le site de Thann doit ses deux siècles d’existence à sa remise en question constante et à son goût pour l’innovation. Usine de spécialité, le site de Thann doit cette longévité à son agilité au développement de nouveaux produits et à la diversification de ses débouchés. « Nos 30 000 tonnes de dioxyde de titane ne sont rien par rapport aux 100 000 tonnes qui sont produites sur les autres sites du groupe », souligne Emmanuel Sibileau. L’usine de Thann se différencie à travers la diversité des produits qu’elle est capable de proposer. Plus de 40 peuvent en effet sortir de ses deux process de fabrication. Se réinventer fait partie de l’ADN de l’entreprise.
Leader mondial de la catalyse environnementale
Depuis octobre 2020, l’activité de Recherche et Développement a été délocalisée à Thann, depuis les Etats Unis. Une relocalisation pour répondre, justement, aux projets innovants du site. Treize chercheurs issus du monde entier ont été recrutés et des investissements ont été réalisés dans l’acquisition de nouveaux appareils analytiques et le développement des outils de recherche. Aujourd’hui, Thann est leader mondial de la catalyse environnementale par son dioxyde de titane. Un produit qui améliore en effet la qualité de l’air avec l’effacement de plus de 20 millions de tonnes d’oxyde d’azote rejeté dans l’atmosphère sur les 25 dernières années. De nouvelles applications sont en cours de développement : dans la fabrication de panneaux photovoltaïques et le stockage d’énergie pour l’électrification des moyens de transport par exemple.
« Le plus gros atout de Tronox, c’est son personnel »
Chaque année, Tronox investit plusieurs millions d’euros pour son site de Thann. Ces investissements réguliers améliorent la compétitivité du site ainsi que le maintien de ses emplois locaux. 240 personnes travaillent sur le site. Un tiers de ses collaborateurs vivent dans les 5km alentour.
Une entreprise qui mène un important programme de diversité et d’inclusion. « Nous avons des collaborateurs issus de toutes les cultures, tous les continents. Nous avons à cœur de refléter cette diversité au sein de nos unités. » Autre préoccupation, celle de la place de la femme. 12% de l’effectif de l’usine est féminin. La barre est placée à 18% pour 2025. Le site thannois, enfin, prépare l’avenir avec un important programme d’apprentissage.
« Le plus gros atout de Tronox, c’est son personnel. Nous intégrons et formons en nos murs 12 à 15 apprentis. »
« Se faire oublier de la communauté »
Installé en pleine ville, Tronox est très implanté dans le tissu économique local et fait travailler une centaine de partenaires extérieurs. « Notre première responsabilité est de nous faire oublier de la communauté en réduisant au maximum les risques et les nuisances sonores », souligne Emmanuel Sibileau. Tronox dispose par exemple aujourd’hui de ses propres ruches. « Certains de nos salariés sont des passionnés d’apiculture. Et nos abeilles, nous les utilisons comme traceurs de notre impact environnemental sur les 27km2 qu’elles couvrent. » C’est dans ce souci d’intégration à la communauté et de développement durable que Tronox ambitionne la neutralité carbone d’ici 10 ans.
Emilie Jafrate