
À Geishouse, ‘’Chardon’’, l’aventure florale, parfumée, colorée et champêtre de Clara Jupille, les caméléons de l’animation, l’innovation en plus
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 16 décembre 2022
Clara Jupille a fermé le chapitre marketing pour se consacrer au travail de la terre. Partie de rien, elle réalise ses premiers semis en 2020, pour récolter ses premières fleurs en juillet 2021 dans la vallée de Thann. Chardon, la Ferme Florale était née.
Après une école de commerce à Strasbourg et un master marketing en alternance réussi, Clara Jupille ne se voyait pas « rester 35 heures derrière un bureau ». Au même moment, cette passionnée de jardins à l’anglaise découvre sur les réseaux sociaux le concept de ferme florale. Un concept en plein boom, lié au mouvement slow flower. La jeune femme décide alors de se lancer dans cette façon de produire. Quelque chose de beau mais de manière raisonnée et dans le respect de la nature.
« Les fleurs, c’est la vie, des explosions de couleurs et d’odeurs »
Octobre 2020 démarre alors cette folle aventure. Clara Jupille investit ses économies dans ses pre- mières graines qu’elle plante sur son ‘’petit lopin de terre’’. La jeune femme débute par les 150m2 installés derrière le magasin Plein Ciel, à Thann. « Je n’avais aucune expérience dans le monde agricole, ni dans celui de la fleur » souligne-t- elle en souriant, «j’ai vraiment tout appris sur le tas. » Clara Jupille a trouvé son équilibre et son épanouissement à travers la culture des fleurs. «Mon rêve est d’avoir une maison avec un beau jardin. Je ne comprendrais jamais les personnes qui investissent dans une pelouse et qui n’ont au- cune fleur. Les fleurs, c’est la vie, les abeilles qui viennent butiner, des explosions de couleurs et d’odeurs…Et elles donnent toujours le sourire. ».
Une aventure riche en émotions
Aujourd’hui, Clara Jupille dépend de la nature et de ses aléas. Des erreurs, elle en a commis et elle en commettra encore. «Au début, j’ai raté de nom- breux semis parce que je mettais trop de graines par godets» se souvient-elle, «ou parce qu’il a fait trop chaud ou trop froid… ». Une aventure florale pleine d’émotions. « Quelque part, chaque fleur est un de nos bébés. Nous la voyons grandir, évoluer, et fleurir de la graine au bouquet. On en perd pas mal en route. Et rien n’est plus frustrant que de voir une plaque de semis impossible à plan- ter. Chaque fleur a ses besoins. J’ai énormément appris en seulement un an et demi. » Elle peut s’appuyer sur le Collectif de la Fleur Française et ses collègues floricultrice du Haut-Rhin. «Nous ren- controns des problèmes d’approvisionnements en bulbes et graines. Chacun de nous n’a besoin que de petites quantités. Pouvoir les commander ensemble est un véritable atout. » Tous sont gui- dés par la même passion, celle de redévelopper lafleur française.
Ses premiers bouquets 100% champêtre en vente sur le marché de Thann£Clara Jupille a également vécu sa première saison pleine. Une saison qui débute avec le narcisse, pour se poursuivre par les tulipes de mars à fin octobre. «J’adore les pois de senteur qui arrivent parmi les premières en été. Ce sont des plantes grimpantes qui ont une fabuleuse odeur sucrée. » La jeune femme a étendu sa surface de récolte depuis avec un plateau de 700m2 sur les hauteurs de Geishouse. Elle a également pu vendre ses pre- miers bouquets sur le marché de Thann et dévoiler ses compositions sur ses premiers mariages. «Jecueille mes fleurs le vendredi soir, ou encore le vendredi matin. Elles ont besoin de boire de l’eau et de se reposer avant d’être à nouveau manipulées » précise-t-elle. «Mes bouquets sont à 100% composés de fleurs champêtres ».
Un nouveau terrain pour une production plus importante
Jamais à court de challenges, la jeune floricultrice s’apprête à occuper un nouvel espace d’une centaine de mètres carrés «en pente », afin de produire davantage de fleurs. «Je vais développer plus de vivaces et de plantes pérennes. Cela demande moins de semis et moins de stress, même si l’entretien est important. Elles demandent également moins d’eau que les annuelles. » Une aventure qu’elle n’envisage économiquement viable que d’ici trois à cinq ans. Elle souhaite également développer la fleur séchée en bouquet, aussi bien que sur les couronnes de l’Avent. Chardon Ferme Florale est également une entreprise zéro déchet. Clara Jupille réutilise chaque pétale à travers, notamment Chardon Aquarelle. La jeune femme propose en effet des cartes peintes à l’aquarelle par ses soins. Une carterie locale et artisanale proposée à Plein Ciel à Thann, dans la boutique une Pluie d’Étoiles à Thann, chez Virginie Kubler au Parc de Wesserling, au Liseron à Mulhouse ainsi que sur le site Etsy.com. «Mais le plus important pour moi reste de faire passer un message aux gens. 90% de fleurs qui se trouvent dans les boutiques ne viennent ni de France, ni d’Europe. Elles font des kilomètres en avion et sont pleines de pesticides…»
Emilie Jafrate
Chardon Ferme Florale
71, Faubourg des Vosges, Thann
07 70 91 44 39
chardonfermeflorale.com
Facebook: Chardon Ferme Florale & Aquarelle
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