Sème, la graine d’une mode locale et durable lancée par Agathe Schmitt

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 19 janvier 2023

Son père, Pierre Schmitt, s’est battu toute sa vie pour la survie de l’industrie textile en Sud Alsace. Aujourd’hui, Agathe apporte sa pierre à l’édifice avec Sème, un vestiaire textile composé de basiques et 100% Made In France, du tissage jusqu’à la confection.

Avec sa marque de textile Sème, Agathe Schmitt boucle la boucle. Celle démarrée par son père, Pierre, en 2010, au rachat de Velcorex. « Pour moi, Pierre a préparé la terre et la terre, ce sont nos usines textiles. Lorsqu’il a racheté Velcorex, la dernière usine de velours en France, personne n’y croyait. Pareil pour Emmanuel Lang et Chaumes d’Alsace. Je l’ai toujours connu sur le terrain, à se battre. Et c’est grâce à lui que l’on peut désormais proposer un produit 100% français, tissé avec le lin filé chez nous. » Biberonnée à la matière, Agathe Schmitt a logiquement plongé dans le textile. « J’ai un parcours mode B to C », explique cette ancienne de LVMH. Une mode lancée dans la course au prix le plus bas dans laquelle elle ne se retrouvait plus. Un jour, elle a eu besoin de retrouver du sens. « Cette course au prix le plus bas, c’est celle qui a compressé mon père toute ces années. » Sème, est une marque née aussi de frustrations et d’une « envie de redonner vie à de la matière de qualité. »

Un vestiaire de basiques « qui ont du style »

Ancienne adepte de la ‘’fast fashion’’, Agathe Schmitt a toujours nourri le rêve de créer ses propres basiques « qui ont du style » avec des coutures, une coupe et des détails travaillés avec soin. « Nous réalisons quatre à cinq prototypes par modèle contre deux-trois, dans la mode en général » souligne Agathe Schmitt. « Pour une taille 38, nous réalisons trois morphologies différentes, par exemple. Nous tenons à ce que nos vêtements deviennent le cœur d’un dressing durable. Lorsqu’on part en vacances, on emporte toujours avec nous les pièces polyvalentes, la valeur sûre. » Sème propose ainsi des modèles de jeans bleu brut pour homme et femme aux coupes intemporelles et qui s’adaptent à toutes les morphologies. Dans le vestiaire Sème aussi, des pantalons et des vestes en velours ainsi que des chemises en lin.

La plus basse empreinte carbone du monde

Des vêtements à la plus basse empreinte carbone au monde. Un jean en coton parcourt en règle générale 65 000 km. Le jean en lin estampillé Sème, lui, ne fait que 2 500 km. « Il faut également 100 litres d’eau pour nos jeans en lin, soit l’équivalent d’une douche, contre 10 000 litres pour un jean en coton » souligne encore Agathe Schmitt, créatrice de cette ‘’mode nouvelle’’. Sème, est une marque dédiée aux femmes et aux hommes, composée de basiques intemporels, garantis 100% Made In France. « Nous ne nous arrêtons pas aux coutures » souligne la fondatrice Agathe Schmitt. « Nos vêtements sont entièrement réalisés sur le territoire national, du tissage à sa confection. » Un détail qui fait toute la différence.

Trois étapes sur sept sont alsaciennes

Sur les sept étapes que passent chaque vêtement, quatre sont alsaciennes. À commencer par la création, la filature et le tissage du lin. Grâce au rapatriement de la filature en 2019 chez Emmanuel Lang, cette matière première – dont la culture se trouve en Normandie – est tissée à Hirsingue. Une filature qui a demandé deux ans de développement. « Nous filons au sec, ce qui nous permet d’utiliser moins d’eau et moins d’énergie. » Filé, tissé chez Emmanuel Lang, le lin est ensuite confectionné à Kiplay dans le 61 et C2S dans le 79, lavé à Couleur Stone dans le 72, ennobli et teint chez Velcorex, à Fellering.

Une rémunération juste et équitable

Sème, c’est une mode qui se veut respectueuse du savoir-faire français, de la planète, mais aussi de tous les êtres humains à chaque étape de la fabrication. Chaque acteur de la filière est ainsi rémunéré équitablement : 4% pour le développement, 15% pour les matières, 19% pour la confection, 2% pour le transport (uniquement par camion), 20% de TVA et 40% de marge servant à financer le site, le loyer, les salaires et tous les autres frais inhérents à la vie de l’entreprise. Sème embarque dans l’aventure près de 500 collaborateurs. « Nos prix sont au-dessus de la moyenne, mais ils restent accessibles. Sème est une marque qui passe par un travail de pédagogie auprès du consommateur. Et cela passe par la transparence de nos prix pour chaque étape. »

Un financement participatif au lancement de l’aventure

Pour l’heure, Agathe Schmitt et son équipe ont pu lancer leur marque via un financement participatif. «Nous nous attendions à 8000 euros de précommandes, nous avons atteint les 57 000 euros », sourit la jeune femme. La fondatrice de la marque Sème aimerait pouvoir s’installer dans une boutique éphémère, pour venir à la rencontre des clients. Son père, quant à lui, est en train de travailler à la mise au point de matériaux biosourcés comme alternative aux dérivés du pétrole.

Emilie Jafrate

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