Hubert François: Toute une carrière dans l’hôtellerie et la restauration
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 20 mai 2016
Hubert François continue à développer le groupe indépendant PHS (prestations de services hôteliers) en partenariat avec le groupe CKD. Après Mulhouse et Belfort, le voici à Strasbourg, avec l’acquisition récente de l’Hôtel des Vosges, devant la gare.
La moustache toujours impeccable et souriant, Hubert François se réjouit de travailler pour PSH dont il est le Directeur: « l’avenir appartient aux petits groupes d’hôtellerie-restauration indépendant. Nous avons la liberté de bien travailler, et suffisamment de moyens pour le faire ». Liberté en termes de communication, de fixation des prix ou encore de recrutement… Hubert François est bien placé, après 26 ans passés au groupe Accor, pour apprécier cette indépendance. Le groupe est dirigé par un staff relativement léger, avec une assistante et trois commerciales. Pour le promouvoir, Hubert François est présent sur des salons professionnels, noue des partenariats et fait de la publicité.
PHS compte désormais plusieurs enseignes : Flo, Holiday Inn et Tablapizza au Trident à Mulhouse, Quality Hotel à Belfort avec au rez-de-chaussée la brasserie Au Bureau et, depuis peu, le groupe a acquis l’hôtel des Vosges à Strasbourg. « Nous poursuivrons notre croissance avec d’autres projets, notre objectif est d’avoir partout la bonne enseigne au bon endroit ». Les résultats sont là : l’enseigne Au Bureau a dépassé les objectifs prévus à Belfort avec des pointes régulières à 300 couverts par jour, dues notamment à son ouverture 7 j/7 de 10h à 23h avec repas à toute heure. « C’est la seule chaîne de restauration en France qui progresse », affirme Hubert François.
Un secteur où on trouve du travail
L’hôtellerie-restauration peine à recruter à Mulhouse, et le turnover du personnel avoisine les 50%, ce qui est moins le cas à Belfort. « Les métiers du service sont dévalorisés, par rapport à l’Allemagne ou l’Autriche où ils mieux respectés. C’est dommage, car on trouve du travail à tout moment et on peut faire de belles carrières dans notre secteur ». Pour lui, le confort de ces postes s’est nettement amélioré : Avec 39 heures hebdomadaires, deux jours de repos par semaine et des week-ends travaillés tournants, leur réputation de pénibilité est largement exagérée. « Nous faisons un beau métier, et avec le chômage que nous connaissons, j’espère que les jeunes viendront vers nous ».
Quid d’Airbnb, Tripadvisor ou Booking ?
« Airbnb ne nous fait pas de tort, à notre niveau, on ne sent pas cette concurrence ». D’ailleurs, le groupe propose environ 40 appartements (Apart Hotel Le Trident) comme alternative à l’hôtel, pour les familles notamment, sur le principe des gîtes. Quant à Tripadvisor : « Il faut faire attention aux avis, on estime qu’environ un tiers d’entre eux ne sont pas à prendre en compte. Mais au moins on a une tendance… ». Enfin, concernant Booking, même si cette plateforme facilite les comparatifs et les réservations, Hubert François conseille au client de contacter l’enseigne directement. « Les tarifs ne sont pas forcément plus élevés et l’hôtel n’a pas de commission à verser ».
Trop d’hôtels économiques
Président de l’UMIH de Mulhouse et environs (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie) et par ailleurs membre de la CCI section Tourisme, Hubert François estime que l’offre hôtelière n’est pas adéquate à Mulhouse : « Nous avons trop d’offre de chambres entre 60 et 80 euros la nuit, et avec les deux nouveaux Ibis de la ZAC Gare cette tendance sera encore renforcée. Il manque une offre qualitative pour le tourisme d’affaires. » Et de plaider pour une ville plus offensive commercialement : « Mulhouse n’a plus d’événement majeur après la disparition du Festival Automobile. Les atouts de Mulhouse sont réels et pourraient être mieux vendus ».