GDF Suez, Le pari d’avenir des énergies renouvelables
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 12 mai 2013
Le géant mondial de l’énergie et de l’environnement a placé sa direction régionale dans l’E3. La petite cellule travaillant avec Gilles Simoncini ressemble à une TPE, mais c’est bien la direction alsacienne des 2.200 salariés du groupe.
Evoquer la notion de TPE à propos de GDF Suez relève évidemment de la boutade, tant les superlatifs abondent lorsqu’il d’agit de caractériser l’énergéticien. On lira en encadré quelques données fondamentales qui en disent long sur la dimension du groupe. Dans l’immeuble de la rue de Berne, ce sont les bureaux de Sita – filiale de Suez environnement, leader français de solutions de gestion et valorisation des déchets – qui affiche visiblement les logos de l’entreprise sur les fenêtres. Plus discrètement, le rez-de-chaussée abrite la direction régionale, où Gilles Simoncini reçoit ses visiteurs. « Mon rôle est celui d’un “préfet”. Je suis là pour diffuser la parole de Gérard Mestrallet, le PDG, d’animer nos filiales et de diffuser la culture maison », explique le directeur régional, qui s’est installé à Strasbourg à l’automne dernier. « C’est un choix que je ne regrette absolument pas, bien au contraire. J’avais le choix avec une grande ville du sud, mais j’ai choisi l’Alsace et j’ai bien fait », résume-t-il.
Une discrétion maladive
Mais cet attachement local n’empêche pas le dirigeant de regretter la trop grande discrétion, voire la frilosité alsacienne en faveur des énergies renouvelables. « Il existe ici nombre de premières opérations à l’échelle nationale, voire de l’Europe, et personne n’en parle », s’étonnet- il. Des exemples : la convention signée avec la région pour l’équipement de 14 lycées en chaufferies à biomasse, assorti d’un contrat de performance énergétique garantissant des baisses de consommation. « C’est une grande première en France, qui exprime clairement notre volonté d’introduire de plus en plus d’énergie renouvelable et de garantir les baisses de consommation. De fait, nous vendons de moins en moins de gaz », constate Gilles Simoncini. Aucun paradoxe ne doit être recherché dans cette stratégie. De fait, les prix du gaz s’envolent et le boss de GDF-Suez a imposé au gouvernement de pouvoir répercuter intégralement la hausse de la matière première sur la facture des usagers. L’énergéticien faisait remarquer en mars 2013 que le blocage des prix au dernier trimestre par l’Etat français lui avait coûté 300 millions d’euros. « GDF Suez effectue un pari sur l’avenir et l’Alsace est particulièrement bien placée pour en être un moteur. C’est une terre d’innovation en matière d’énergies renouvelables mais elle reste trop pudique », constate le dirigeant. D’ici peu, du gaz produit à partir de la méthanisation des eaux usées de la station d’épuration de la Communauté urbaine de Strasbourg à La Wantzenau – l’une des plus grandes de France – va commencer à circuler dans les réseaux. Encore une première nationale, mais dont personne ne parle, l’exception alsacienne restant invisible à la presse “parisienne”…
Donner confiance aux élus
« Ces nouveaux concepts et ces initiatives en faveur des énergies renouvelables passent bien dans nos filiales. Nos salariés évoluent grâce à des plans de formation et savent désormais qu’ils peuvent changer de métier au sein du même groupe et avec le même employeur. Et ils en profitent », décrit Gilles Simoncini. Du traitement des eaux à la Lyonnaise à la gestion des déchets chez Sita, en passant par les grandes chaufferies de Cofely ou l’entretien des chaudières individuelles de Savelys, les choix sont vastes. Et tout cela, sans même parler du gaz, de ses réseaux et innovations. Gilles Simoncini prend régulièrement son bâton de pèlerin pour entrer en contact avec les collectivités alsaciennes, en sachant bien que les géants de l’énergie sont parfois redoutés. « Les élus veulent garder la main et c’est normal. Le principe des sociétés d’économie mixte (SEM) est très adapté. Nous apportons notre expérience, la technicité et notre capacité d’investissement. Une SEM s’inscrit dans la durée et cela nous convient tout à fait », précise-t-il. Le groupe Suez dispose d’une capacité financière considérable. « Nous avons des moyens financiers et mon travail consiste à favoriser les investissements ici, en Alsace », annonce Gilles Simoncini. Reste à convaincre la classe dirigeante… et à valoriser les initiatives locales en matière d’énergies nouvelles.
Didier Bonnet
Contact : GDF Suez 3 rue de Berne, Schiltigheim – 03 90 23 69 23 – www.gdfsuez.com
GDF Suez en chiffres | ||
• 97 milliards d’€ de CA en 2012 • 11 milliards d’€ investis en 2012 • 2ème groupe industriel français (29ème entreprise mondiale) • 219 300 collaborateurs dans 70 pays • 1er producteur mondial d’électricité non nucléaire |
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