Ferme Jehl et Fils, deux générations aux manettes de l’exploitation porcine familiale, installée à Niffer

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 12 juillet 2022

L’exploitation porcine de la famille Jehl naît en 1976. Denis s’y installe en 1989, sa femme Agathe en 1999 et leurs deux fils, Julien et Thomas rejoignent leurs parents respectivement en 2016 puis en 2020. Une exploitation dans laquelle chacun a su trouver sa place et apporter sa touche.

Les exploitations porcines se font de plus en plus rares en Alsace et la famille Jehl fait partie de ces rares exploitants. Une exploitation née en
1976 et reprise par le fils, Denis, en 1989. Agathe est venue rejoindre son mari en 1999 lorsque la première génération d’agriculteurs est partie à la
retraite. Le couple a petit à petit étoffé son cheptel jusqu’à atteindre aujourd’hui 180 truies et une centaine d’hectares de production. La marque
de fabrique de la maison est de faire naître des porcelets et les élever en les nourrissant à base des céréales produites sur place. Nourris du lait maternel les quatre premières semaines de leur vie, les porcelets sont ensuite engraissés par un mélange de blé, d’orge et maïs complété par du
soja.

« Nous sommes avant tout des naisseurs ! »

Lorsqu’ils atteignent 25kg, 75% des porcelets partent chez des engraisseurs privés. « Il ne faut pas oublier que nous sommes avant tout des naisseurs », souligne Agathe Jehl co-gérante de l’exploitation. Les 25% restants sont engraissés sur place puis vendus à un boucher local, au Super U de Bollwiller ou encore retravaillés sur place par leur fils cadet, Thomas, à raison de 6/7 bêtes par semaine. Si son frère, Julien, a intégré l’exploitation en 2016, en développant le porc sur paille, la plus-value de Thomas était de pouvoir transformer l’animal. La question de son installation s’est posée dès 2016, et la crise sanitaire a eu un effet d’accélération produit par un boom de la demande. « Nous vendions dans l’enceinte de la ferme, sous chapiteau. Il n’avait en plus qu’une vitrine de trois mètres de long, se souvient Agathe. Nous avons alors posé un permis de construire pour un magasin en février 2020. On nous l’a accordé en juin et cinq mois plus tard nous avons ouvert. »

« Chez nous, tout est frais et tout est fait maison, jusqu’à notre pâte feuilletée »

Le magasin de la Ferme Jehl est ouvert le vendredi après-midi et le samedi. Mais ces jours d’ouverture ne sont que la face cachée de l’iceberg. La semaine de Thomas débute en effet dès le mardi matin avec les carcasses à découper. Le mercredi, c’est confection des charcuteries, le jeudi réalisation des commandes à destination des magasins, ainsi que la confection des produits en croûte. « Chez nous, tout est frais et fait maison, jusqu’à notre pâte feuilletée », souligne Agathe. Le vendredi matin, il faut continuer à produire et mettre en rayon pour pouvoir ouvrir boutique. Thomas Jehl est le créatif de la maison. Il teste régulièrement de nouvelles recettes, c’est d’ailleurs ainsi qu’est né le saucisson aux cacahuètes. Un magasin qui propose également du bœuf et de la volaille en provenance de fermes locales, ainsi que d’une petite épicerie de produits locaux, sans oublier les légumes de la ferme Meyer.

Un distributeur automatique réfrigéré à venir

Ils sont aujourd’hui quatre co-gérants de l’exploitation et chacun a su trouver sa place au sein de cette aventure familiale et agricole. « Avant que
nos fils ne nous rejoignent, nous avions déjà notre façon de travailler à nous. Je gère tout ce qui est administratif et la conduite de la troupe, Denis
est à la culture et l’irrigation, Julien est notre M. Géo Trouvetou, roi du matériel et du tracteur et Thomas transforme. Notre boucle est ainsi bouclée. Nous sommes chacun un maillon du cercle. Nous ne nous marchons pas sur les pieds, mais nous avons tous besoin les uns des autres. » À l’effectif familial s’ajoute un salarié boucher et un apprenti sur l’exploitation agricole qui s’occupe principalement des animaux mais qui donne un coup de main là où le besoin se fait sentir. L’entreprise familiale a su évoluer au fil des années et des générations. Aujourd’hui, elle envisage d’investir dans un distributeur automatique entièrement réfrigéré.

Emilie Jafrate

Ferme Jehl et Fils
41A, rue Principale, Niffer
06 59 65 48 11
Ferme Jehl et fils