Confitures Beyer, le savoir-faire d’une tradition familiale alsacienne depuis cinq générations à Pfastatt
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 10 juillet 2025
Voilà plus de cent ans que la société alsacienne Beyer régale les papilles des gourmands par ses confitures. Des confitures réalisées dans le respect du savoir-faire et de la tradition familiale. Une entreprise désormais entre les mains de la cinquième génération : Anthony, Nicolas et Sullivan.
« Comme Obélix, nous sommes tombés dedans lorsque nous étions petits », glisse d’emblée, avec humour Sullivan. Enfant, dix-sept marches très exactement les séparaient lui et ses frères de l’atelier de transformation. « Nous avons grandi ici et dès nos quinze ans, nous avons tous commencé sur une ligné pendant nos vacances d’été. » L’attachement est ancré et en 2021, les trois enfants de Philippe Beyer sont devenus co-gérants de la maison familiale.
Beyer présent dans 17 pays à travers le monde
« L’adage dit que la première génération crée, la deuxième développe et la troisième détruit. Cela n’a pas été le cas. Nous sommes la cinquième génération, et nous avons l’envie et la volonté de bien faire. » Bien faire et développer la marque à l’étranger. Beyer est d’ailleurs déjà présent dans 17 pays à travers le monde avec une présence forte en Asie du Sud Est ainsi que sur le marché américain. Un marché bien différent du marché historique alsacien. « Ce sont nos fruits à tartiner qui nous ont permis de rentrer dans 12 des 17 pays à l’étranger. Ce sont des produits innovants, sans sucre ajouté. Le palais asiatique, par exemple, est moins tourné vers le sucre. » Sur le marché français, ce produit fait la différence par son Nutriscore A. Il a d’ailleurs été élaboré en partenariat avec le centre Européen du Diabète de Strasbourg.
La confiture d’Eglantine, le bijou de la famille
Si l’innovation fait partie de son ADN, Beyer, c’est aussi le savoir-faire traditionnel et des recettes inchangées depuis plus de 100 ans, à l’instar de la confiture d’Eglantine. Un véritable best-seller qui d’ailleurs parvient même à concurrencer la célèbre pâte à tartiner en grande distribution. « C’est le bijou de notre famille, mis au point par Julie Beyer, notre arrière-grand-mère, la première génération. C’est l’Eglantine qui a fait notre réputation. » Elle reste d’ailleurs la meilleure vente de l’entreprise, parmi les 99 références que comptabilise la maison, de la confiture Extra, à la confiture bio, en passant par la confiture allégée en sucre. Des fruits que l’entreprise peut tout aussi bien transformer en chutneys, confits, fourrages pour beignets…
Une place centrale pour l’humain
31 personnes au total travaillent chez Beyer. Un métier dans lequel l’humain aura toujours sa place, aidé de machines. « La place de nos collaborateurs est centrale. Tous sont dévoués et attachés à l’entreprise. Un jour, nous avons eu un problème sur un lot de quetsches. Notre cuiseur est venu nous prévenir. S’il n’avait pas été là pour stopper la production, nous aurions eu de gros problèmes. » Et parmi les salariés, là aussi des histoires de familles, avec des fratries, des maris et femmes ou des cousins qui se retrouvent à travailler dans la même maison. « L’ancienneté est importante chez nous aussi, avec des commerciaux de plus de 20 ans de métier, et en production, il est rare de trouver des personnes qui sont depuis moins de dix ans avec nous. »
Cinq fruits bruts de cueille transformés frais à Pfastatt
50% de ses matières premières sont issues de France. Les Quetsches viennent d’Alsace, les mirabelles d’Alsace-Lorraine, le bigarreau du Lubéron, la cerise noire de Forêt-Noire la fraise du Sud-Ouest et la myrtille du Massif Central. Entre juin et septembre débute la campagne de fruits frais avec cinq fruits que reçoit Beyer bruts de cueille. C’est là que débute un véritable travail de fourmi, entre le lavage, le tri et la préparation. Le reste de ses fruits arrivent surgelés. La famille a d’ailleurs poussé les murs pour ajouter 400m² de congélateurs au cœur de ses 1500m² d’extension réalisés en 2019. « Cela nous permet aussi de réduire notre empreinte carbone et de disposer de fruits de qualité que l’on peut transformer toute l’année. » Les fraises et les abricots proviennent eux du Maroc et d’Egypte, là où les fruits sont de meilleure qualité et cueillis à maturité.
Réputation, qualité et nostalgie pour atouts
La famille Beyer n’est jamais à court d’idées pour lancer de nouveaux produits. « Mais nous restons une PME familiale et le développement produit est plus long, entre sa sortie et son référencement. De nouvelles recettes sont déjà prêtes », glisse Sullivan tout sourire. La réputation de ses produits, leur qualité aussi, ont traversé les âges. Certains produits se sont imposés comme de véritables Madeleines de Proust.
Emilie Jafrate
Légende : (De gauche à droite) Sullivan, Anthony et Nicolas Beyer, la cinquième génération de la famille Beyer. Une entreprise familiale réputée en Alsace pour ses confitures, et à l’international pour sa gamme de fruits à tartiner. DR.
Beyer S.A.S
19, rue de l’Ecluse – 68120 Pfastatt
03 89 52 22 33
beyer-fr.com