2ao Entreprise de Johanna Lamboley : redonner du sens au travail, une mission guidée par l’humain
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 30 juillet 2025
Après une carrière dans les ressources humaines, Johanna Lamboley a choisi de se reconvertir pour accompagner les autres à travers leurs propres transitions professionnelles. Elle a fondé 2ao Entreprise, avec une conviction forte : remettre l’humain au cœur des parcours de travail.
Ancienne RH, Johanna Lamboley a fait le pari de la reconversion pour accompagner à son tour celles et ceux qui traversent des périodes de doute professionnel. Un virage personnel devenu projet d’entreprise, avec comme fil rouge : la dignité des parcours. Johanna Lamboley n’a pas toujours été à son compte. Après plusieurs années passées dans les ressources humaines, elle choisit de changer de cap. Une transition personnelle, initiée par un bilan de compétences, qui la mène vers la création de 2ao Entreprise, sa propre structure d’accompagnement. Loin du prêt-à-penser, Johanna bâtit un cadre souple, profondément ancré dans le réel des situations humaines : reconversion, burn-out, chômage, réorientation, retour après maladie ou maternité… Son approche : accueillir sans juger, écouter sans plaquer de solution toute faite. « Ce que je propose, c’est un espace de respiration », résume-t-elle. « Un lieu où l’on peut déposer ce qui pèse, déconstruire les croyances limitantes et se réapproprier son parcours. »
Du terrain RH à la mise en mouvement
Elle connaît bien les arcanes de l’entreprise : gestion des entretiens annuels, des bilans professionnels, accompagnement des salariés en rupture. Elle parle aussi bien le langage de l’employeur que du salarié. « J’arrive, je suis neutre : pour les chefs d’entreprise, je représente un regard extérieur, pour les salariés, une personne de confiance. De toute manière, si je dois dire quelque chose, je le dis. On se fixe des objectifs et je les mets en place. » Une neutralité qui lui permet aussi de renouer le dialogue, lorsque celui-ci est rompu dans une entreprise. Elle s’est spécialisée dans le coaching individuel, le travail de projection, l’aide à la reconstruction de l’estime professionnelle. À Toulouse, elle a su se construire un réseau constitué de professionnels d’univers divers. « Les psychologues et les médecins du travail, par exemple, m’envoyaient des salariés qui reprenaient leur emploi après une maladie. J’ai pu ainsi aider des chefs d’entreprise à les réintégrer en aménageant leurs postes. » Un modèle qu’elle souhaite désormais dupliquer à Mulhouse.
Un accompagnement sans injonction
Johanna se positionne comme une facilitatrice de transitions. Elle travaille avec des outils concrets, mais c’est l’humain qui guide sa posture. « Je ne cherche pas à faire entrer les gens dans des cases. On part de leur réalité, de leurs besoins du moment. » Elle ne promet pas un « nouveau job » en dix séances. Parfois, le chemin passe par des étapes inattendues : oser ralentir, identifier un petit plaisir oublié, se remettre à écrire ou marcher en forêt. Redonner de la valeur à ce qui semblait anodin, c’est souvent là que renaît l’envie. « J’ai ainsi pu accompagner la gérante d’un hôtel qui cherchait à vendre. Ce qu’elle aimait elle, c’était l’animation, l’accompagnement de personnes en situations de handicap mais elle a mis tout cela de côté pour reprendre l’établissement de ses parents. Elle a finalement renoué avec ses rêves d’ado et gère aujourd’hui un mas avec des chevaux dans le Gard, dans lequel elle accueille des groupes de personnes en situation de handicap. »
Un modèle d’équilibre à construire
Dans ses accompagnements, Johanna évoque volontiers le modèle suédois, où le travail n’est pas un absolu mais une composante parmi d’autres de la vie. Elle cite aussi les limites d’un monde trop centré sur la performance, l’urgence, la rentabilité. « Mon objectif, ce n’est pas de rendre les gens plus « employables », mais plus libres et plus conscients de leur valeur. » Elle-même revendique une forme d’indépendance : peu de communication, un bouche-à-oreille solide, et une fidélité à ses convictions. « Je préfère avoir moins de clients, mais garder un cadre éthique. »
Emilie Jafrate
Légende : Johanna Lamboley, facilitatrice de transitions professionnelles. Crédit Photo : Gwen Bovilan
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