Plaider pour l’humain : la mission d’Emmanuelle Rallet, avocate du travail à Mulhouse
Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 1 août 2025
Elle voulait plaider au pénal mais c’est dans le droit du travail et de la protection sociale que Maître Rallet a fait carrière. Une matière à la fois juridique, technique et humaine. Un droit vivant dans lequel l’avocate s’épanouit pleinement.
« En 5ème déjà, je faisais des faux procès avec ma cousine », se souvient d’emblée Emmanuelle Rallet, tout sourire. Une appétence pour la justice et la volonté d’aider les autres qui a émergé très tôt. Elle rêvait de faire du pénal, elle en a d’ailleurs suivi la spécialité. « C’est une matière très technique, très humaine aussi. On est confronté à l’être humain dans le pire, je me suis vraiment éclatée dans cette spécialité. » C’est pour le droit du travail et la sécurité sociale que l’avocate s’est finalement prise de passion. Une passion qu’elle doit à Daniel Baum, son « papa professionnel ». « Il m’a tout appris, glisse-t-elle avec gratitude. Il m’a transmis ses compétences, ses stratégies, son humanité. » Et lorsque sonne l’heure de la retraite, il choisit d’associer à son étude la jeune femme alors âgée d’une trentaine d’années.
« J’ai appris à être sûre de mes choix »
Emmanuelle Rallet reste associée de ce cabinet entre 2009 et 2020. Une aventure entrepreneuriale qui lui permet de grandir. « Je me retrouvais au cœur d’un navire, au milieu d’hommes plus âgés et je prenais la suite de Maître Baum. Je savais que j’étais attendue au tournant. J’ai vécu le syndrome de l’imposteur, mais j’ai surtout appris à être sûre de mes choix. » Elle s’est imposée dans ce monde d’hommes par son travail et ses compétences. En 2020, l’avocate saisit l’opportunité de s’installer aux côtés de Maître Marchal et de créer un cabinet dans lequel toutes deux travaillent en totale indépendance, mais en complémentarité aussi.
« Un droit vivant »
L’avocate défend aujourd’hui aussi bien les salariés que les employeurs. « Le droit du travail allie le juridique et la technique à l’humain. C’est un droit vivant. » L’écoute reste à la base de toute affaire. La première étape est de rassurer, puis d’éclairer. « J’exerce un métier de conflit. Lorsque quelqu’un vient me voir, c’est qu’il est en crise. » Chaque affaire est différente, aucune ne se ressemble. Son fil rouge reste de voir ses clients revenir avec le sourire, à la fin d’une procédure.
« Comment transformer l’échec »
Lorsqu’elles sont prises assez tôt, certaines crises peuvent être désamorcées. « Une salariée, un jour, est venue me voir. Elle a tout mis sur la table en présence de son employeur et nous avons trouvé les solutions. » Enormément de contentieux se règlent aujourd’hui aussi à l’amiable. Bien souvent, Maître Rallet aide ses clients à dépasser leur rancœur. « La perte d’un emploi, par exemple, est un véritable traumatisme. Je demande alors à mon client quelle est sa finalité, comment transformer l’échec. »
Des urgences à gérer
Un métier qui demande un important travail de recherche et d’écriture. « J’apprécie les après-midis sans rendez-vous. Je m’enferme dans mon bureau et je prends le temps de m’imprégner du dossier. » Certains demandent beaucoup de temps, de l’adaptation aussi, suivant leur évolution. Avocate du droit du travail, c’est aussi des urgences à gérer. « Cela peut être un employeur qui appelle parce qu’il a une grève à gérer, ou alors une société qui appelle à l’aide parce qu’un de ses salariés est tombé d’un toit… »
« Je déteste perdre »
Exercer le métier d’avocate, c’est aussi parfois perdre. « Certains dossiers, je sais qu’il y a un risque. Et lorsque je sens que c’est perdu d’avance, je préviens. » Chacun de ses échecs entraîne une véritable remise en question de sa pratique, de ses connaissances aussi. L’échec, Maître Rallet l’aborde d’un point de vue technique. « Je déteste perdre. Mais quand on a perdu, j’appelle mon client. Il faut assumer, c’est un principe. J’essaie de l’expliquer et on débriefe ensemble. Lorsque je plaide, d’ailleurs, je demande à mes clients de venir. Cela leur permet de comprendre qu’ils sont entendus et défendus. Je tiens à les rendre acteurs de leur procès. »
Les FCE pour « partager nos expériences, décharger et nous libérer »
Emmanuelle Rallet est une femme d’engagements. Elle intègre le réseau Femmes Chefs d’Entreprises. « Même si nos métiers sont différents, nos entreprises, c’est comme un enfant que l’on accompagne. Ce réseau nous permet de partager nos expériences, de décharger, de nous libérer. » Elle assure la présidence des FCE pendant quatre ans. « C’était quatre années d’éclate totale, sourit-elle. J’y ai découvert le métier de cheffe de projet. » C’est ainsi qu’est né le concours d’Ailes à Elles, l’entrepreneuriat au féminin.
Emilie Jafrate
Légende : Avocate du droit du travail et de la protection sociale, Maître Rallet place son écoute et son empathie au service des salariés, aussi bien que des employeurs en crise.
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