French Tech Alsace : après le couac, on travaille

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 23 juillet 2014

Strasbourg et Mulhouse ont officiellement lancé leur candidature à la French Tech le 12 juin soir lors d’une soirée en simultané. Cette démarche de labellisation a pour but de soutenir les startups alsaciennes et de d’accélérer la présence du numérique dans toutes les entreprises. Retour sur candidature alsacienne complexe.

French Tech Alsace

Romain Spinali, Président de Rhénatic

La French Tech est « une démarche de labellisation dans un esprit collectif entre les villes de Mulhouse et Strasbourg », a déclaré Jean Rottner, Maire de Mulhouse, en évoquant par là le Pôle Métropolitain. Une démarche commune où le numérique vient se placer tel un booster pour l’économie.

Des enjeux de taille

Pourquoi la French Tech ? La French Tech a pour objectif concret de renforcer la synergie des métiers du numérique en faveur de l’avenir collectif et la création d’emplois. Mais aussi d’accompagner les jeunes talents en inventant un nouveau modèle d’innovation ouvert où il n’y aurait plus de clivages entres petites et grandes sociétés ou service public et privé.

Un démarrage compliqué

A ce sujet, est apparu le soir du lancement un premier couac : l’apparition d’un site web www.lafrenchtech-alsace.eu dévoilé par le Pôle métropolitain, avec comme logo un coq surmonté d’une coiffe alsacienne, alors que Rhenatic (pôle numérique régional) lançait le site www.frenchtech-alsace.com avec un oiseau stylisé en cigogne. Un doublon qui fait désordre, lié à un problème de pilotage et qui a irrité Romain Spinali, président de Rhénatic et très investi dans la promotion du dossier French Tech. Pour lui, « il est important que le dossier soit porté par les entreprises alsaciennes, avec le soutien des collectivités, et non l’inverse ».

Mise au point du pilotage

Cela dit, une réunion d’urgence le samedi 21 juin a recadré les choses. Elle était co-présidée par Robert Herrmann, Président de la Communauté urbaine de Strasbourg et du Pôle métropolitain et Jean Rottner, Maire de Mulhouse, et a réuni le Pôle Métropolitain Strasbourg-Mulhouse, la Région Alsace, les Universités de Strasbourg et de Haute-Alsace, Rhénatic, la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Alsace (CCIrA) et Alsace Digitale. L’occasion de réaffirmer le rôle moteur et central des entreprises dans la construction de la candidature alsacienne, avec la volonté de « construire une démarche partenariale avec et pour les entreprises alsaciennes du numérique ». Ouf, on respire déjà mieux.
Pour accompagner la construction, la rédaction et le portage du projet, un assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO) a été missionné par le Pôle Métropolitain, il s’agit du cabinet CMI de Boulogne Billancourt, un cabinet de conseil en stratégie qui se définit de la manière suivante : « Notre cabinet de stratégie est reconnu pour sa capacité à dénouer les problématiques complexes ». Nul doute qu’avec deux grandes villes, des entreprises numériques ultra motivées, plusieurs collectivités intervenantes et deux lieux pour l’accueillir (Le Km0 à Mulhouse et le Shadock à Strasbourg) 4, la candidature French Tech alsacienne est en effet une “problématique complexe”…

Deux lieux et deux esprits

Le Km0 à Mulhouse mise sur l’installation d‘entreprises avec tout un écosystème favorisant la formation, l’échange d’idées, la production de projets entrepreneuriaux. A Mulhouse, on est pressé et une première phase d’ouverture serait prévue pour septembre (!) alors que le dossier French Tech serait en cours de présentation. A Strasbourg, l’initiative est plus institutionnelle et le projet au Shadock (ouverture mars 2015) plus centré sur les usages du numérique et l’aspect culturel et universitaire du dispositif. Dans les deux projets est inclus un FabLab, mais là aussi plus tourné vers l’applicatif entreprise à Mulhouse et davantage vers la recherche et la créativité à Strasbourg. Quoiqu’il en soit, il faudra synchroniser les démarches et associer les cultures des deux villes, tâche délicate pour Rhénatic et l’AMO qui oeuvrent tout l’été pour faire avancer les choses. A suivre.

Béatrice Fauroux

French Tech Alsace sur la toile : www.lafrenchtech-alsace.eu
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