Diatem appelle les collectivités à défendre le tissu local

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 18 avril 2014

Tout en restant éloignée des projecteurs, la société Diatem de Schiltigheim a su faire reconnaître son expertise dans les applications Web et la technologie IP. Hébergement, cloud, mobilité, services opérateurs… Douze ans après son lancement, ses solutions lui valent d’arborer quelque 450 clients actifs, dont la SERS, Eiffage, Alsace lait et Mise au Green.

Diatem - le periscope Alsace - Strasbourg

Mathieu Haller

« Nous proposons une proximité à nos clients qui nous permet de déployer des projets spécifiques en corrélation avec leurs besoins propres », explique Mathieu Haller, directeur technique et cofondateur de Diatem, avec Patrick Metzger. « Par exemple, nous avons équipé en fibre plusieurs entreprises sur E3 et nous hébergeons les SI de nombreuses sociétés alsaciennes dans un data center au Port du Rhin. Parallèlement, nous avons aussi de grands comptes nationaux, comme Bombardier et la SNCF pour qui nous gérons les serveurs embarqués de TER circulant en Ile-de-France ».

“Le coup de gueule” de Mathieu Haller

« Je ne suis pas un financier, mais nous arrivons à nous en sortir avec des résultats plus que corrects », souligne Mathieu Haller en pointant un chiffre d’affaires de 2,5 M€ en 2013, soit une hausse de 25 % par rapport à 2010. « Aujourd’hui, nous menons une phase de pérennisation et de revalorisation, mais aussi de recrutement », poursuit-il. « Nous sommes déjà passés de onze à treize personnes en décembre et nous allons encore recruter un développeur ». Mathieu Haller s’interrompt, réfléchit puis se lance. « Je ne sais pas si c’est judicieux, mais j’ai envie de pousser un coup de gueule », dit-il. « Alors que nous défendons l’emploi en Alsace, les institutions locales vont encore trop souvent chercher les compétences en-dehors de la région. Nous ne pouvons plus laisser passer ça. Il faut favoriser l’activité en local, car c’est par là que commence le rayonnement d’une région. Certes, nous comptons quelques communautés de communes parmi nos clients, mais globalement nous ne nous sentons pas appuyés ».

Soutenir le local

Le chef d’entreprise marque une nouvelle pause et reprend de plus belle : « Attention, je ne défends pas ma société plus qu’une autre et je ne demande pas de subventions mais une véritable collaboration entre les institutions et les entreprises de services de la région. Les politiques se doivent de créer un réseau de confiance lié aux compétences. Si après les industries, on délocalise les services, il ne restera plus rien et les jeunes partiront. C’est bien beau d’avoir une super université à Strasbourg si nous ne sommes pas capables d’offrir un travail à ses étudiants. Aujourd’hui, il faut pérenniser les compétences et les services pour créer de l’emploi. Cela doit être une priorité ! » A bon entendeur…

Philippe Wendling

carre-jaune-okContact : 2 rue de Dublin à Schiltigheim 03 88 22 74 20

 

     
 

NB de la rédaction : Le Périscope soutient ces propos de Mathieu Haller, car le journal a été créé en 2009 avant tout pour créer du lien entre les entreprises locales. Nous sommes convaincus que c’est en créant des écosystèmes locaux solidaires, avec des compétences complémentaires et une préférence locale affirmée que l’on bâtit les meilleurs remparts contre la crise, la mondialisation et la perte des savoir-faire.

Béatrice Fauroux
Rédactrice en chef