L’e-réputation au profit de l’entreprise

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 15 juillet 2014

Beaucoup de fantasmes tournent autour de ce mot. Mais est-il aussi mystique qu’il en a l’air ? En plus des professionnels des métiers de la toile, des universitaires ont également apporté leurs éclairages…

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Selon Camille Alloing, enseignant-chercheur à l’IAE de Poitiers, l’e-réputation se définit comme étant l’identité numérique de la société. Elle serait fondée sur l’opinion d’un individu, voire d’un groupe. A noter que les groupes d’individus présents sur le web ne suivent pas les mêmes métriques que les groupes au sens sociologique du terme. En effet, ils ne sont pas exclusivement basés sur des catégories socioprofessionnelles par exemple, mais sur tout un ensemble de variables.

« L’e-réputation peut se définir comme étant l’identité numérique de la société. Elle serait basée sur l’opinion d’un individu, voire d’un groupe »

Une notion complexe ?

« La réputation se construit à partir d’images mentales, bien qu’elle ne se réduise pas à un aspect cognitif et affectif », explique Camille Alloing. Comprenez par-là que les individus sont influencés par ce qui se dit de la marque à travers les médias et dans l’idéologie collective. Ainsi, un groupe pétrolier comme TOTAL ne bénéficiera pas de la même image qu’une ONG, telle que Médecins Sans Frontières.
Afin de bien construire sa réputation et son e-réputation, l’entreprise doit partir du principe qu’elle ne peut pas plaire à tout le monde et qu’il faut agir en fonction de son identité. Pour certains, la réputation est une valeur chiffrable où la notoriété de la marque doit se calculer. Ce n’est pas toujours vrai, puisque l’é-réputation est davantage régie par des valeurs qualitatives que quantitatives.
Pour Nicolas Vanderbiest, doctorant à l’Université Libre de Bruxelles, l’e-réputation est avant tout fragile. En effet, il faut du temps pour la construire et parfois quelques secondes pour la détruire. Une conception importante liée à la rapidité du web et des réseaux sociaux qui transmettent l’information de façon quasi instantanée.
« L’e-reputation est établie sur plusieurs variables telles que la valeur de la marque, l’expérience collective, l’image et l’influence », explique le doctorant. C’est donc une notion qui se récolte plus qu’elle ne se construit dans le sens où l’entreprise doit disposer de toutes les graines nécessaires à une bonne moisson comme la maîtrise de son image via les réseaux sociaux.

L’e-influence : une nouvelle façon de maîtriser son image

Crée en 2008 aux USA, la société Klout est spécialisée dans la mesure de la popularité d’un individu sur les réseaux sociaux. Des nouvelles données intéressantes pour les entreprises qui souhaitent faire de la publicité sans débourser des sommes exorbitantes via de lourdes campagnes de communication.
Pour ce faire, les entreprises font appel aux personnes les plus actives sur les réseaux sociaux tels que les leaders d’opinions, les journalistes/ bloggeurs ou encore les fans. Cette pratique consiste à faire communiquer ces individus sur une marque, un produit ou un service afin de générer de la visibilité et élargir leur sphère d’influence.
Cette stratégie d’e-influence peut être très efficace selon Philippe Duhot, Planneur Social Media à Orange France, puisque 92% des individus font confiance au bouche à oreilles. Une donnée à ne pas négliger lorsque l’on connaît les budgets restreints au sein des services communication.

« 92% des individus font confiance au bouche à oreilles »

Sarah Meliani