Votre entreprise est-elle éco-responsable ?

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 11 mai 2009

Triez-vous vos papiers et cartons, éteignez-vous les ordinateurs en partant, avez-vous réfléchi aux consommations d’énergie de vos bureaux et entrepôts ? Le tertiaire est encore un peu l’oublié des grandes campagnes en faveur du développement durable et ce dossier contribue à y remédier, grâce aux ressources de l’ouest mulhousien !

I. Maurice Di Giusto :“Comment consommer le moins d’énergie possible” ?

 

Maurice Di Giusto, président de Di Giusto SA (chauffage toutes énergies, climatisation, sanitaire, couverture, zinguerie) et président (entre autres) de la Corporation de son métier dans le sud du Haut-Rhin, a de l’énergie (!) à revendre lorsqu’il s’agit de développement durable : “Je porte des convictions écologiques qui ont encore du mal à se faire un chemin en raison de l’action des lobbies des énergies fossiles et de certains matériaux. Pourtant, chauffer son eau avec l’énergie du soleil et isoler son bâtiment avec des matériaux naturels, cela devrait être la norme aujourd’hui ! ”.

Terasse végétalisée au dessus des Bureaux de Maurice DI GIUSTO à Mulhouse-Dornach

Terrasse végétalisée au dessus des Bureaux de Maurice DI GIUSTO à Mulhouse-Dornach


L’arrivée des “co-artisans”

Alors aux artisans, avec l’aide de collectivités motivées (comme la région Alsace et la CAMSA), de conseiller le public. “Nous sommes en train de promouvoir un métier, celui d’éco-artisan, qui ne se cantonne pas uniquement à sa spécialité, mais possède une vision globale du bâtiment. Par exemple si un chef d’entreprise souhaite qu’on intervienne pour changer la chaudière et les radiateurs, on fera d’abord une étude thermique. Le but : voir s’il vaudrait mieux isoler d’abord, pour installer ensuite une chaudière moins puissante, et donc moins coûteuse à l’achat et à l’usage…”, explique M. Di Giusto.

On commence donc par examiner les paramètres d’isolation : “Un test : mettez la main sur un interrupteur. Si vous sentez de la chaleur ou du froid, c’est que le bâtiment est mal isolé. Avec une trentaine d’interrupteurs dans les bureaux, cela correspond à ouvrir une fenêtre en permanence, été comme hiver”.
Changer les fenêtres, isoler par l’extérieur ou sous le toit , c’est un bon début si le bâtiment est une “passoire thermique”. “Ensuite seulement, on verra la question du chauffage, et d’une climatisation forcément modérée. Enfin, une ventilation double-flux fera circuler l’air dans le bâtiment une fois bien isolé”. C’est bien dans cet ordre qu’il faut aborder la question, et pas par le petit bout de la lorgnette du chauffage. En revanche, installer des panneaux solaires pour chauffer l’eau peut se faire en dehors d’autres travaux de rénovation. “Le tout, c’est d’être en cohérence dans tout le bâtiment ; ça ne sert pas à grand-chose d’installer une pompe à chaleur dans un bâtiment dont le vitrage et l’isolation ne sont pas performants”, conclut M. Di Giusto.

 

Maurice di Giusto

Maurice di Giusto

Un bâtiment-modèle

L’entreprise Di Giusto – 300 m2 de bureaux et 300 m2 d’entrepôt a arrêté son chauffage dès le 15 mars dernier. En effet, l’orientation du bâtiment est favorable en toute saison, sa structure métallique est isolée par deux couches croisées de laine de verre de 15 cm d’épaisseur, les deux chaudières au gaz à condensation se complètent de manière optimale, l’eau (ballon de 300 litres) est chauffée par des panneaux solaires, une partie de la toiture est végétalisée et le double-vitrage alu est performant. Une VMC simple-flux ne se met en marche que s’il y a du monde dans la pièce. Le bâtiment a été primé par l’ADEME en 2005 pour son éco-conception.

Une installation performante

Une installation performante

Maurice Di Giusto
DI GIUSTO SA, 41 rue des Machines – Mulhouse, Tél. 03 89 65 44 70
info@digiusto.fr , www.digiusto.fr


 

II.L’ALME lance une campagne Display® auprès des entreprises de l’ouest mulhousien

Une première dans le tertiaire : l’Agence Locale de la Maîtrise de l’Énergie de Mulhouse lance une campagne pour examiner les paramètres énergie, CO2 et eau des entreprises de l’ouest mulhousien. Chaque entreprise volontaire affichera une “étiquette-énergie” Display® et on lui recommandera d’éventuels travaux à effectuer.

Emile-Jean Wybrecht, directeur de l’Agence Locale pour la Maîtrise de l’Énergie (ALME), se réjouit d’innover en proposant enfin aux entreprises un diagnostic jusque-là testé uniquement sur les maisons de particuliers ou des collectivités. “Nous venons aux entreprises aujourd’hui, car elles sont attentives à leurs frais généraux et ne veulent plus dépendre des variations du prix des énergies.  Elles sont aussi plus soucieuses de leur empreinte  écologique”. Les plus en avance traduisent leur budget… en émission de CO2. D’autre part, l’investissement dans l’isolation et les énergies renouvelables donne une valeur supplémentaire au bâtiment.

Le secteur tertiaire représente environ les deux-tiers de l’activité économique en France et seulement 15 % de la consommation d’énergie. Mais cette dernière a augmenté de 80 % en vingt-cinq ans, d’où l’intérêt de corriger la tendance. “Le programme Energie-Cités, auquel adhère une vingtaine de villes en Europe – dont Mulhouse – a décidé de porter l’effort sur le diagnostic de bâtiments, à partir d’une même méthode, la méthode Display®, pour pouvoir établir des comparatifs. L’ALME est certifiée pour réaliser ces diagnostics ”.

L’entreprise sous toutes les coutures

Déplacements des salariés, matériel informatique, consommables, type de bâtiment (surface, isolation, énergies), consommation d’eau… tout est passé au crible via un questionnaire. “Le temps pour rassembler les données est d’une demi-journée au maximum. Nous avons ensuite un outil qui traite les informations et donne les résultats qui permettront l’établissement d’une étiquette énergie, un peu comme pour les appareils électro-ménagers”, explique Emile-Jean Wybrecht. Avec à la clé, des conseils pour améliorer la performance énergétique avec une liste de travaux par ordre de priorités, ainsi que des conseils pour le choix des prestataires. Le tout pour un coût modeste : environ 150 € car le dispositif est financé (entre autres) par l’ADEME.

L'ALME est acteur du Plan Climat de la CAMSA. L'agence a déjà audité 250 maisons et 470 bâtiments publics. Elle accompagne la démarche de programmation et de mise en oeuvre des travaux après diagnostic.

L'ALME est acteur du Plan Climat de la CAMSA. L'agence a déjà audité 250 maisons et 470 bâtiments publics. Elle accompagne la démarche de programmation et de mise en oeuvre des travaux après diagnostic.

ALME : 40 rue Marc Seguin, Mulhouse – Tél. 03 89 32 76 96
info@alme-mulhouse.fr
www.alme-mulhouse.fr
Sur la campagne Display® : www.display-campaign.org


III. Laissez Papivore dévorer vos papiers et cartons

Le dépôt  de la Mer Rouge traite jusqu’à 1.500 tonnes par an de papiers et cartons en provenance d’entreprises et de collectivités. Papivore, association d’insertion, souhaite développer davantage la collecte auprès des entreprises du secteur.

L’association d’insertion créée en 2001 et agréée par l’État fait travailler une cinquantaine de personnes en permanence, avec des durées de contrat de trois mois à un an, dans le dépôt rue de la Mer Rouge. Les employés collectent les papiers et cartons auprès des entreprises et collectivités par camion, les stockent puis effectuent un tri fin (papier blanc/papier de couleur ; etc.). Le papier et les cartons sont ensuite pressés en balles, en vue de la vente à des négociateurs ou fabricants.

Nous avons créé cette association pour favoriser l’insertion sociale par l’économique”, explique Lionel Beleme,  fondateur de Papivore. “Nous avons des chefs d’équipe permanents qui forment les personnes et les accompagnent dans leur parcours vers l’emploi. L’effectif bouge souvent, car le but est de réinsérer les personnes le plus rapidement possible”.

Quand une association dépend… de la Bourse

Actuellement les grands entrepôts abritent les tonnes de papiers et de cartons, qui attendent une hausse des cours du papier pour être vendus. “Le prix à la tonne à diminué de 150 à 50 euros la tonne, et en janvier, il ne valait carrément plus rien !”, explique Salima Sayad, la Directrice de Papivore. “Alors nous vendons moins vite et attendons des jours meilleurs pour accélérer le mouvement. Nous aimerions aussi nouer de nouveaux partenariats avec des entreprises”.
Il reste largement assez de place pour accueillir de nouveaux dépôts de papiers et cartons d’entreprises (à l’exclusion de tout autre matériau), et qui voudraient faire, en plus d’une démarche écologique, œuvre sociale. Les seuls frais facturés à l’entreprise concernent le déplacement, selon un barème.
Nous accueillons aussi les dépôts sur place d’entreprises et de particuliers”, précise Salima Sayad.

Papivore, collecte de papiers et cartons.
L’association effectue aussi des déplacements (ou destruction) d’archives.

Salima Sayad et Lionel Beleme

Salima Sayad et Lionel Beleme

Papivore : Salima Sayad.
130 rue de la Mer Rouge à Mulhouse – Tel. 03 89 42 72 59, Mob. 06 24 36 80 28
papivore.aci@free.fr