[Dossier tourisme] Écomusée d’Alsace : faire cohabiter les traditions et les temps modernes

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 10 août 2017

Ouvert depuis le 1er juin 1984, l’Écomusée d’Alsace est à la fois un site touristique et un site engagé dans les problématiques actuelles. Son ambition est de préserver les traditions alsaciennes et être un outil de développement au service du territoire.

Eric Jacob

Une région pittoresque
L’Écomusée a pour pour particularité d’être un musée vivant et de plein air. « Les visiteurs se promènent dans un village-type alsacien, comme il pouvait y en avoir au début du XXe siècle avec ses traditions, ses artisans, ses jardins, ses maisons etc », indique Eric Jacob, directeur de l’Association de L’Écomusée d’Alsace. Pour lui, les visiteurs aiment l’Alsace et l’Écomusée, « car c’est une région pittoresque. On l’a encore vu récemment avec Kaysersberg qui a été élu Village Préféré des Français ». En six ans, cela fait deux fois qu’un village alsacien remporte cette compétition. « Ce sont les beaux villages qui attirent, avec leurs maisons à colombages et leurs fleurs. L’Écomusée incarne cette vision du bâtiment traditionnel alsacien. Il y a chez nous un condensé d’Alsace avec l’architecture qui lui est propre et les savoir-faire ancestraux ».

Un musée labellisé
Sur les 80 hectares que compte le site, l’Association de L’Écomusée d’Alsace en possède 10. « Nous sommes labellisés Musée de France. Les collections sont la propriété de l’État, mais c’est notre association qui les gère ». Les 70 hectares restants appartiennent à la société Écoparc. Cette dernière gère les hôtels, les deux restaurants et la boulangerie que l’on trouve sur place. « Pour ce qui est des attractions touristiques à proprement parler, nous gérons 25 hectares et 75 bâtiments ». L’association compte pour cela vingt-six permanents et recrute chaque année plus d’une trentaine de saisonniers. « Nous recevons 200 000 visiteurs/an. La billetterie et la boutique nous permettent de réaliser 80% du budget dont nous avons besoin. Le reste est versé par le département et la région ».

De nombreux métiers
En plus des salariés, 250 bénévoles actifs contribuent à faire vivre le site. « Parmi nos salariés et bénévoles, nous avons des agriculteurs, des artisans, des médiateurs pour faire des visites de l’Écomusée en barque, en calèche, en tracteur… ». Partir à la découverte de l’Écomusée, c’est partir à la découverte de nombreux métiers. « Nous avons notamment des dimanches thématiques. Le dernier était consacré aux moissons. Les visiteurs qui le souhaitaient ont appris à faucher. Un autre dimanche sera consacré au battage pour récolter le grain. En septembre, il y aura les vendanges ». Une quantité importante d’animations est ainsi proposée au public : « Chez nous, il y a des dégustations culinaires, des animaux, un festival folk… ». Les fêtes religieuses étant célébrées en grandes pompes à l’époque, l’Écomusée se tient à cette tradition et organise des festivités pour Pâques, l’Ascension, la Pentecôte, Noël etc.

Quand l’ancien redevient contemporain
S’il met en valeur les traditions ancestrales, l’Écomusée s’inscrit dans les problématiques actuelles liées au développement durable, à l’économie d’énergie, à l’agriculture responsable, au vivre-ensemble… « C’est pour cela que nous avons organisé pour la première fois cette année un festival d’expérimentation constructive baptisé Bäuistella ». L’objectif est de faire appel à de jeunes architectes pour imaginer l’habitat de demain en s’inspirant des maisons traditionnelles alsaciennes, car celles-ci respectent l’environnement, utilisent des matériaux locaux et naturels etc. « Dans ce cadre, nous avons une réelle volonté de travailler avec des entreprises et architectes locaux ». Le festival sera dorénavant organisé chaque année.

Des dégustations culinaires sont proposées

Mode et agriculture pour répondre aux réflexions modernes
L’Écomusée organise tous les ans un défilé, vent debout contre l’uniformisation des modes. « Nous demandons à un créateur local de répondre à cette question : comment vêtir nos identités au XXIe siècle ? De nos jours, que l’on soit en France, en Chine ou en Amérique, on s’habille plus au moins de la même façon. Avec ce défilé, nous laissons carte blanche au créateur qui doit alors s’inspirer des costumes traditionnels alsaciens et imaginer des vêtements contemporains ». Autre registre, même enjeu : l’agriculture. Comment produire assez de nourriture pour répondre à la demande tout en étant respectueux de la planète et de l’humain ? « Une partie de la réponse se trouve dans les savoir-faire anciens. Il faut trouver comment allier nos nouvelles techniques et celles plus anciennes qui respectaient la terre. Cela permettrait le développement d’une agriculture performante et responsable ».

Magali Santulli

Écomusée d’Alsace
Chemin du Grosswald, 68190 Ungersheim
03 89 74 44 74
https://www.ecomusee.alsace/fr/

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