Boesinger, à Village-Neuf, des constructions métalliques faites pour durer

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 30 avril 2021

Il travaille la ferraille, l’aluminium et l’inox. Jean-Luc Boesinger est la troisième génération à œuvrer au sein de l’entreprise familiale. Si la forge est de moins en moins allumée, la flamme, elle ne s’est jamais éteinte pour ce métier artisanal en constante évolution.

Maréchal-Ferrand et forgeron, Joseph Boesinger créé l’entreprise Boesinger en 1942, dans son garage. En 1947 arrive la construction d’un premier atelier. En 1966, c’est Fernand, son fils, qui reprend l’affaire familiale. Une société artisanale aujourd’hui entre les mains de Jean-Luc, représentant de la troisième génération et ce, depuis 1990. « Je suis comme Astérix, je suis tombé dedans quand j’étais petit, sourit ce dernier. Comme mon père, j’étais l’aîné, je poursuis tout naturellement l’histoire familiale. C’est un métier varié, un métier de challenges ! » Et un métier qui a fortement évolué. La forge est aujourd’hui beaucoup moins allumée. Le travail de l’inox et de l’aluminium a pris le dessus.


De la création au dépannage
Ici, pas de pièces en série, le travail se fait à l’unité. « Nous n’avons pas de machines à commandes numériques, notre métier est et reste artisanal. » Jean-Luc Boesinger a construit de ses propres mains un deuxième atelier attenant à celui construit par son grand-père. Un atelier dans lequel il a également installé un pont roulant pour assurer les assemblages. « Nous avons réalisé une grosse terrasse métallique de 14 m de long pour 4 m de large, nous n’avions plus de place dans notre atelier », se souvient-il. Du garde corps en menuiserie aluminium à la réalisation d’une croix en fer forgée pour le clocher d’une église, Boesinger sait sortir son épingle du jeu par sa créativité et sa réactivité. « Nous travaillons aussi bien pour des privés que pour des associations, des architectes ou des industries », souligne Jean-Luc. « Nous sommes capables de travailler pour tout le monde, nous savons tout faire, surtout ce que ne savent pas faire les autres… » La société artisanale intervient également sur des dépannages de pièces. « Nous avons beaucoup d’urgences à résoudre. »


Une pénurie de main d’œuvre accentuée ces dix dernières années
Jean-Luc Boesinger travaille en binôme avec Thomas Orgaer. Ce dernier a réalisé son apprentissage au sein de la structure familiale il y a 22 ans. Il est revenu aux sources il y a deux ans. Le secteur a du mal à recruter. Les besoins ne manquent pourtant pas… « Cela fait trois ans que nous n’avons plus d’apprentis, déplore Jean-Luc Boesinger. Notre branche a toujours connu une pénurie de main d’œuvre mais ce phénomène s’est accentué ces dix dernières années… Il y a pourtant de l’avenir, dans notre métier. Notre savoir-faire s’acquière au fil des années. Mon grand-père disait qu’il fallait au moins 15 ans de pratique. »


La reprise en question
Voilà déjà 27 ans que Jean-Luc est à la tête de l’affaire familiale. Mais la flamme est toujours intacte. « L’entourage aussi est important. Ma femme Véronique m’a toujours épaulé. C’est d’aillleurs elle qui a réalisé la peinture de mon atelier. Ce soutien est d’une importance capitale ! » Se pose désormais la question de la reprise. « J’ai 60 ans et je n’ai pas l’intention d’arrêter fin de semaine, rigole le patron. J’ai encore cinq, six ans devant moi… » S’il n’a pas la réputation « d’être le moins cher », Boesinger est connu pour ses réalisations à forte longévité ajoutée. Il s’inscrit dans la durée. « Dernièrement, je suis intervenu sur un portail fabriqué par mon grand-père ! » La chouette à l’entrée de Village-Neuf est elle aussi sortie de l’atelier familial.


Emilie Jafrate


Boesinger
9 rue de la Liberté, Village-Neuf
03 89 67 19 55
www.forge-construction-metalliques-boesinger.fr